L'inconnue de la Seine - Guillaume Musso

A
uteur : Guillaume Musso
Edition : Calmann Levy
Genre : Policier
Sortie : 2021
Pages : 407


"Paris.
-Cette fois, vous nous avez tous mis en danger, Roxane : la brigade, vos collègues, moi..."

Synopsis :
Par une nuit brumeuse de décembre, une jeune femme est repêchée dans la Seine au niveau du Pont-Neuf. Nue, amnésique, mais vivante.
Très agitée, elle est conduite à l’infirmerie de la préfecture de police de Paris… d’où elle s’échappe au bout de quelques heures.
Les analyses ADN et les photos révèlent son identité : il s’agit de la célèbre pianiste Milena Bergman. Mais c’est impossible, car Milena est morte dans un crash d’avion, il y a plus d’un an.
Raphaël, son ancien fiancé, et Roxane, une flic fragilisée par sa récente mise au placard, se prennent de passion pour cette enquête, bien décidés à éclaircir ce mystère : comment peut-on être à la fois morte et vivante ?

Ce que j'en ai pensé :

Ce qui est étrange lorsque l'on s'apprête à lire un livre de Guillaume Musso, c'est que l'on ne sait pas à l'avance si on va sortir le bon numéro : "Mesdames, messieurs faites vos jeux !..." Comme si on jouait à la Roulette ou mieux au Bingo avec l'espoir que l'on va gagner, non pas un prix incroyable mais juste la satisfaction de se dire : celui-ci, je l'ai bien aimé. Je suis loin d'avoir lu l'intégralité des œuvres de cet auteur, L'inconnue de la Seine sera pour moi le neuvième : alors grosse déception ou au contraire bonne découverte ?

N'allons pas par quatre chemin, ce roman sera pour moi une bonne pioche même si j'ai l'impression que le style de l'auteur s'est polissé avec le temps.

Guillaume Musso nous propose ici un policier rythmé, une course poursuite à la recherche d'identité et de vérité, quelques jours à courir dans tout Paris pour découvrir la macabre évidence.

Nous serons au côté de Roxanne, flic déchue pour une erreur de jeunesse que finalement nous ne connaitrons pas, qui patiente pour savoir à quelle sauce elle sera dévorée et qui finalement va dévorer le cas de la jeune inconnue retrouvée dans la Seine. Sa quête va l'emmener beaucoup plus loin où elle pensait pouvoir rester et c'est avec plaisir que j'ai suivi cette enquête. Le côté mythologique est bien amené, même si parfois ça rend la lecture un peu moins fluide, mais c'est cependant très bien réfléchis et intégré au récit.

Mais voilà, même si je ne veux pas vous dévoiler l'histoire en elle-même qui se lit vite, très vite, que je me suis absorbée quelques heures durant à anticiper ce qui allait arriver, qu'en est-il vraiment de ce qui faisait Guillaume Musso dans ses premiers romans et qui l'a porté bien plus haut que de nombreux auteurs de polar qui cherchent toujours à percer et à être reconnus dans notre petit hexagone voire au delà de ses frontières ?

Où est passé la limite entre le réel et le fantastique, ce point de basculement qui tend le lecteur à l'extrême et l'oblige à chercher quel est le truc, le secret du magicien qui se trouve devant nous, cette petite pièce microscopique qui va enclencher un engrenage incontrôlable? Où est cette patte signature de cet auteur ? Pouf, Pouf, Abracadabra, chut, disparu.  Et oui Mesdames, Messieurs, je parlais de polisser quelques lignes au dessus, car je n'ai pas trouvé cette décharge électrique qui me parcourait il y a une dizaine d'années et où je me disais : ça c'est du Musso.

J'aurai lu ce roman sans en connaitre l'auteur, j'aurai dit que c'était un bon roman policier, à la limite du thriller mais je n'aurais su dire de qui il s'agissait. Un style passe partout que j'ai pu retrouver dans d'autres romans et c'est ce qui m'a finalement déçue, car même si j'ai apprécié ma lecture, il me manque ce qui faisait Guillaume dans Demain, Et après... ou encore Parce que je t'aime pour ne citer qu'eux.

Citations :

"Une bonne enquête, c'était mieux que la came, la baise, le Seroplex ou le Lexo réunis. Une bonne enquête électrisait votre vie, lui injectait un flux d'adrénaline. A l'inverse, la clôture d'une enquête avait quelque chose de déprimant. Elle s'apparentait à la fin de la lecture d'un bon livre. On ressentait le même vide, le même abattement, la même tristesse de quitter les personnes auxquelles on commençait à s'attacher. Une gueule de bois qui vous rappelait à la triste réalité de votre vie."

"Mon père et moi avons ça en commun : nous sommes des raisonnables déraisonnables. Des mesurés de la démesure. Nous fréquentons la folie et le chaos sans nous y fondre tout à fait. Une faim de vie finit toujours par nous ramener vers la lumière."

Le mot de la fin : 

Le nouveau Musso est un livre à dévorer sans complexe avant les fêtes de fin d'années ou après (juste beaucoup de grammes supplémentaires entre les mains, que ce livre est lourd !!), où les actions s'enchainent sous fond de mythologie. Mais malgré cette bonne lecture, je garde un arrière gout de déception, dû à un auteur qui a perdu me semble-t-il de sa verbe qui l'a fait connaitre à tous.

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