En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

Auteur : Olivier Bourdeaut
Éditions : Finitude
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2015
Pages : 159

       "Mon père m'avait dit qu'avant ma naissance, son métier c'était de chasser les mouches avec un harpon."

Synopsis :

 Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
 Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
 Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
 L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Ce que j'en ai pensé :

La magie d'un livre c'est qu'il peut nous faire ressentir beaucoup de choses mais aussi nous faire revivre des choses. Ici, En attendant Bojangles me fait penser à un voyage à une rencontre fortuite, un livre que l'on échange entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui en sont venues à parler livre devant la porte d'un aéroport, un livre qui a sommeillé et que j'ai sorti au hasard et qui fut une belle rencontre livresque comme avec cette personne qui me l'a donné comme ça par affinité, par amour de la lecture, pour me faire découvrir et partager ...

En attendant Bojangles raconte la vie d'une famille fortunée qui n'a ni règle ni repère et qui vit de fêtes en continue, d'éclats de rires, de totale liberté.
Dans cette famille, on ne dort pas - on danse, on ne mange pas -on boit des cocktails, on ne travaille pas - on part en vacances dans un château en Espagne.

Mais voilà, ce cadre qui pourrait sembler être un rêve éveillé cache un mal bien plus profond. Je n'aime pas spoiler, donc si vous ne voulez pas savoir passer votre chemin ou aller au dernier paragraphe, mais il me semble important de le dire pour comprendre l'architecture du roman.

Le mal plus profond est la maladie mentale que se soit la schizophrénie, la bipolarité, la démence, quelque soit son nom, elle n'augure rien de bon : crise, hurlement, déconnection de la réalité, moment d'apaisement. Ici Olivier Bourdeaut nous la décrit selon deux point de vue : celle d'un jeune fils d'une huitaine d'années et celle d'un mari, amoureux fou, ou plus exactement amoureux d'une folle. Chacun de ces deux personnages a sa façon de voir et de décrire la réalité, de part leur rapport à cette femme et leur niveau de maturité.

L'auteur a su décrire avec exactitude les sentiments éprouvés par l'un comme par l'autre, a su mettre des mots sur "l'acte d'amour", sur le conscient et l'inconscient, sur ce qu'on est prêt à dire, à faire par amour.
Ce livre est une magnifique déclaration d'un fils pour sa mère et d'un mari à son épouse et j'ai refermé le livre, les larmes plein les yeux : toute cette clairvoyance de de cet époux m'a touchée.

Pour ceux qui n'ont pas lu les paragraphes précédents, voici ce qu'il faut retenir : ce roman est une déclaration d'amour, tendre, délicat mais aussi passionné, loufoque. Une histoire drôle et dramatique. Beaucoup d'antonymes qui reflètent parfaitement ce que sont les sentiments que l'on ressent quand on aime fort, lorsque l'on aime de tout son être, de toute son âme. Mais ce qui est le plus surprenant c'est que l'on découvre cette palette de sentiments à travers les yeux d'un fils qui admire tout simplement ses parents.

Les récompenses :

France Culture- Télérama - 2016
Grand Prix RTL- Lire - 2016
France Télévisions - Roman - 2016

Petit Bonus :



***

Commentaires

Articles les plus consultés