Nymphéas Noir - Michel Bussi

Auteur : Michel Bussi
Éditions : France Loisirs
Genre : Policier
Date de publication originale : 2010
Pages : 422

                   "Trois femmes vivaient dans un village."

Synopsis :

Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit tout et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.

Ce que j'en ai pensé :

Reconnu comme étant le meilleur livre de Michel Bussi ...
Trainant sur mes étagères depuis plus de deux ans ...
Je me suis immergée dans la ville de Giverny, touriste observatrice de tous les moindres détails et connaissant maintenant bien cet auteur, je ne me suis pas fait avoir, et j'avais, à la moitié du livre, découvert la vérité ou presque. Cela n'a pas gâché ma lecture car j'ai souvent douté quant à mon impression d'avoir découvert le pot aux roses ou devrais-je dire aux nymphéas.

Michel Bussi reste incontestablement un maître dans ce genre de policier à twist, où chaque petit caillou est posé soigneusement. Et ici l'exercice est d'autant plus compliqué que Michel Bussi joue sur trois tableaux.
Fanette, écolière de 11 ans qui a un don pour la peinture, à la fois sérieuse et chipie sur les bords avec ses amis garçons, elle rêve de gagner un concours de peinture pour partir un an de ce village.

Stéphanie, maitresse d'école dans l'unique classe de Giverny , qui s'ennuie avec son mari, qui désire plus que tout devenir mère dont la nature ne comble pas. Elle espère elle-aussi de quitter ce village, pour rêver à des horizons différents.
La vieille dame, qui déambule dans les rues, sans que personne ne la remarque, aigrie, elle observe le monde en noir et blanc qui l'entoure, seule avec son chien, elle voit tout, elle sait beaucoup de chose mais préfère se taire et laisser chacun vivre sa destinée. C'est elle le personnage principal qui nous raconte cette histoire en trois temps, un pas de danse dans un tableau.

Le destin de ses trois femmes si différentes est lié par le meurtre d'un homme dans l'Epte, le ru qui parcours le petit village de Giverny. Les pistes se croisent, se décroisent, la police ne trouvera la solution que très tard, l'eau aura coulé sous le pont du jardin de Monet. L'enquête sera parasitée par les émotions, par l'envie, par l'interdit, des pleurs, des joies, beaucoup d'attente de la part des protagonistes, et puis du sang qui scellera le pacte final.

Michel Bussi a construit son livre par petite touche, comme l'ont fait ces peintres impressionnistes qui cherchaient à rendre l'impression du moment, de l'instant, sentiments fugitifs mais profonds. Vous serez peut-être retourné à la fin de ce livre, blasé par l'évidence qui s'imposait à vous mais je ne doute pas que vous ne serez pas déçu.


Citation :

"Pourquoi fuir ... La réponse à ses questions est si banale. Vieille comme le monde. La maladie des jeunes filles qui rêvent autrement : cette soif d'amour de la Bérénice d'Aragon. L'ennui insupportable de la femme qui n'a pourtant rien à reprocher à l'homme à côté duquel elle vit ... Aucune excuse, aucun alibi. Juste l'ennui, cette certitude que la vie est ailleurs. Qu'une complicité parfaite existe quelque part. Que oui, ces lubies ne sont pas des détails mais l'essentiel ... Que rien d'autre ne compte que de pouvoir partager le même émoi devant un tableau de Monet, ou des vers d'Aragon."

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