Défi d'écriture Babelio de mai 2019 - Se jouer du temps

Je vous retrouve aujourd'hui avec un article un peu particulier.
Je n'avais pas participé à ce défi depuis longtemps, mais l'inspiration ma prise par surprise et voici ce qu'il en est.


Mais avant de vous présenter mes quelques lignes, voici le principe :


Qu’il s’agisse d’un voyage dans le temps à l’aide d’une machine fabuleuse, d’une course contre le temps, ou d’un temps qui se fige, laissez votre imagination explorer la thématique du temps avec notre défi littéraire « Se jouer du temps ».

Nulle inquiétude, nous ne vous demandons pas d'écrire un essai philosophique, simplement un texte en rapport avec le thème du temps. Les possibilités sont infinies !




JOUR 1 :


- Bonjour !


Je bondis du lit et regarde la femme qui était étendue à mes côtés quelques instants plus tôt.


Elle est allongée sur le dos.
Elle s'étire.
Je vois sa peau blanche, parcourue d'un frisson, faisant tendre ses seins parfaitement ronds et pointer ses mamelons rosés.
Son ventre parfaitement plat.
Le dessin de ses côtes qui se soulèvent à chaque inspiration.
Le grain parfait de sa peau, délicat laissant apparaitre les ombres de ses formes. Cette légère chair de poule qui se répand sur son buste ferme.
Le drap posé sur ses hanches me laisse imaginer des jambes fuselées infinies. Ses pieds s'entortillent autour du tissu, le faisant descendre encore plus bas qu'il ne l'était déjà.


Mon cœur est au niveau de ma gorge, mon sexe tendu par le désir de cette femme que je ne connais pas.


Quand je regarde son visage, ses yeux me fixent avec envie, une mèche de ses cheveux retombe sur sa joue, ses dents blanches mordent sa lèvre inférieure qui prend une couleur rouge de plus en plus intense.


Ma respiration se fait plus profonde, mon cœur a repris sa place, mon sexe plus rigide.


Je ferme les yeux.
J'inspire profondément.
Je suis l'homme le plus chanceux du monde et même si je ne sais pas qui elle est, cela n'a aucune importance.
J'ouvre les yeux.


JOUR 2 :


- Bonjour !


Je bondis du lit et regarde la femme qui était étendue à mes côtés quelques instants plus tôt.


Elle est allongée sur le dos.
Elle s'étire.
Je vois sa peau blanche, parcourue d'un frisson, faisant frémir ses seins lourds qui s'étalent élégamment sur son buste. De légères veines bleues marbrent sa peau délicate qui se rejoignent au niveau de son auréole d'un rose sombre et dont les mamelons semblent prêts à exploser.
Son ventre rond, la peau tendue, laisse deviner une forme indistincte qu'il abrite secrètement.
Se dessine sur sa peau des lignes comme sur un parchemin sacré qui raconterait les moments les plus importants de sa vie.
Le drap posé sur ses hanches me laisse imaginer son intimité profonde.


Mon cœur est au niveau de ma gorge, mon sexe tendu par le désir de cette femme que je sais, être mienne.


Quand je regarde son visage, ses yeux me fixent avec appréhension, ses cheveux courts encadrent parfaitement son visage délicat, ses lèvres pincées blanchissent, signe de son appréhension des prochains mois à venir.


Ma respiration s'accélère, mon cœur a repris sa place, mon sexe dressé haut pour ce qu'elle représente pour moi.


Je ferme les yeux.
J'inspire profondément.
Je suis l'homme le plus heureux du monde car je sais qui elle est, cela est le plus important.
J'ouvre les yeux.


JOUR 3 :


- Grrr …


Je sors du lit et regarde la femme qui était étendue à mes côtés quelques instants plus tôt.


Elle est allongée sur le dos.
Elle s'étire.
Je vois sa peau blanche, parcourue d'un frisson.
Le drap remonté au-dessus de ses seins déformés par la succion, aspiré heures après heures dont la fermeté n'est plus d'actualité et dont le mamelon mâchouillé a perdu tout intérêt.
Son ventre gardera à jamais une ligne blanche, stigmate du passage à la vie.


Mon cœur est au niveau de ma gorge, mon sexe tendu par le désir de cette femme que je vais retrouver dans quelques heures dans cette chambre d'hôtel où nous avons nos habitudes.


Quand je regarde son visage, ses yeux me fixent avec méfiance, ses cheveux lui collent au front, ses lèvres ouvertes semblent vouloir exprimer un non.


Ma respiration s'accélère, mon cœur est vide, mon sexe redescend.


Je ferme les yeux.
J'inspire profondément.
Je suis l'homme le plus pitoyable du monde car je sais qui elle est, cela n'a plus d'importance.
J'ouvre les yeux.


JOUR 4 :


- Bonjour !


Je sors avec difficulté du lit et regarde la femme qui était étendue à mes côtés quelques instants plus tôt.


Elle est allongée sur le dos.
Elle s'étire.
Je vois sa peau grisâtre, parcourue d'un frisson.
La peau de son corps distendue, pend là où la graisse a laissé sa marque années après années telle une mue disgracieuse qui ne voudrait se décoller.
A chaque inspiration, son squelette m'apparait, m'approchant à chaque fois un peu plus près de la mort.
Le drap posé sur ce qu'il reste de son corps émacié glisse sur ses hanches saillantes.


Mon cœur est au niveau de ma gorge, mon sexe ne se tend plus depuis longtemps.


Quand je regarde son visage, ses yeux me fixent avec espièglerie, une mèche grise retombe sur sa joue, ses lèvres étirées par un sourire, réveillant ce visage endormi par les années, illuminant l'éclat de ses yeux dont la couleur est restée inchangée années après années.
Ces rides malicieuses qui bordent le coin de ses paupières que j'ai autrefois tant baisé.


Ma respiration se fait plus profonde, mon cœur ne s'est pas encore arrêté, mon sexe se tend à nouveau.


Je ferme les yeux.
J'inspire profondément.
Je suis l'homme le plus fortuné du monde car je sais qui elle est, c'est ce qui a fait toute la différence.
J'ouvre les yeux.


JOUR 0 :


- Salut !


Je bondis de ma chaise et regarde la fille qui s'approche et que je n'ai jamais vue.


Je vois sa peau blanche, parcourue d'un frisson …


A moi de jouer … le temps s'est arrêté.


***
A bientôt pour peut-être un nouveau texte.

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