Outlander T3 : Le voyage - Diana Gabaldon

Auteur : Diana Gabaldon

Éditions : J'ai lu

Genre : Historique
Date de publication originale : 2015
Pages : 1013

    
 "Enfant, j'évitais consciencieusement de marcher dans les flaques d'eau."


Synopsis :

Vingt ans après avoir été inexplicablement ramenée en plein cœur du XVIIIe siècle, dans une Écosse à feu et à sang qui luttait pour son indépendance contre l'éternel ennemi anglais, Claire Randall n'est jamais parvenue à oublier Jamie Fraser. Les années qu'elle a vécues à ses côtés demeurent pour toujours gravées dans sa mémoire. Aussi, apprenant qu'il a survécu, elle voyage de nouveau dans le temps et retourne dans ce passé chargé de souvenirs et d'émotions, prête à braver tous les dangers pour tenter l'impossible : retrouver Jamie.

Le chardon et le tartan
Le voyage
Les tambours de l'automne
La croix de feu
La neige et la cendre
L'écho des cœurs lointain partie 1
L'écho des cœurs lointain partie 2



Ce que j'en ai pensé :

Il y a dix ans, quelqu'un m'aurait demandé quel était mon tome préféré de la saga Outlander, c'est sans aucune hésitation que j'aurai répondu le tome 3 de cette incroyable fresque. 

Mais voilà, le temps est passé, mes lectures se sont très largement étoffées, et maintenant je suis un degré de moins enthousiasme que le moi de l'époque. La vieillesse me gagne me direz-vous ? Non, je me rassure en me disant tout simplement que je gagne en maturité. Non pas que j'ai trouvé ce tome moins intéressant qu'à l'époque, non, je l'ai trouvé simplement trop rapide, et il m'a manqué des passages ou j'aurais aimé souffler un peu et plus  particulièrement lorsque Jamie et Claire se retrouvent (non je ne spoile pas trop, il se passe tellement de choses, que ce n'est pas très grave). Alors j'entends certains d'entre vous me conspuer, prêts à me jeter des pierres en me disant que ce tome fait déjà, plus de 1000 pages et que c'est largement suffisant, alors oui et non. Je sais, aujourd'hui, je mets en avant mon sang normand avec beaucoup de ptete benc oui, ptete benc non !! Mais, je répondrai, étant donné que les tomes suivants sont encore plus longs, qu'une centaine de pages supplémentaires n'aurait pas changé grand chose au final et nous aurait peut être permis de comprendre plus en profondeur les émotions de nos personnages incroyables. Car là où nous serons d'accord, je pense, c'est qu'il n'est maintenant plus possible de ne pas s'accorder sur l'imagination débordante de Diana Gabaldon. Ce tome en est la preuve écrite, il n'y pas un chapitre où il n'y a pas un rebondissement incroyable.

Après la fin du deuxième tome qui nous laissait imaginer le meilleur (il faut toujours rester optimiste avec Diana Gabaldon) et qui m'a fait quand même tordre mon petit cœur fragile de trentenaire fleur bleue, ce troisième tome porte parfaitement son nom : le voyage - accrochez-vous, attachez vos ceintures, vous n'avez pas pu partir cet été, vous ne serez pas déçu, vous serez dépaysé, car Diana va nous emmener loin : entre les Amériques, l'écosse, et les îles sauvages des tropiques, on commence l'aventure en 1746, puis 1968, 1752, 1968, 1755, 1968, 1756, 1758, 1968, bref vous l'aurez compris, on ne voyage pas seulement de continents en continents mais également d'époques en époques, mettant, je vous l'assure nos nerfs à rude épreuve.

Dinana Gabaldon, nous en met plein la vue, les lignes filent et défilent. Il y a tellement d'actions que j'avais l'impression des fois d'étouffer, je voulais juste reprendre mon souffle. Diana en aurait-elle pas fait trop au final dans ce troisième tome. Il y a 15 ans, j'aurai dit non, maintenant je reste mitigée. Et pour ceux qui en avait marre de l'aspect historique trop présent, rassurez vous ici, il y a pratiquement pas de références historiques, c'est de l'aventure à l'état pur.

Nouvelle rubrique : je spoile l'histoire - OUTLANDER Résumé tome 3 Le voyage - C'est parti

Pour ceux qui ne désirent pas être spoiler, je préfère vous prévenir que vous feriez mieux d'arrêter votre lecture maintenant, et pour ceux qui veulent juste se rafraîchir la mémoire, je vais rentrer un peu plus dans les détails du roman pour vous dire ce qui a continué à m'émouvoir et ce qui m'a moins touché qu'il y a 15 ans. 

Tout d'abord, à chaque fois que je commence ce tome, je suis surprise du fait que nous commençons par le réveil de Jamie en très mauvais état sur le champ de bataille de Culloden, alors que je m'attends à chaque fois à retrouver Claire, larmoyante sur son passé s’accrochant au faible espoir que son amour passé vit encore deux siècles en arrière. Oh comme c'est à la fois romantique et pathétique, oui, je vous l'ai dit en début de chronique je mûris. Bref, revenons à Jamie, souffrant de blessures terrifiantes, son corps jouxtant celui de son ennemi juré Jonathan Randall, ils se suivent jusqu'à la mort, mais pas tout à fait. Jamie, va revenir du royaume des morts, mais devra vivre avec les fantômes qu'il aura combattu sans relâche, le laissant plus mort au final que vivant, au grand dam de la jeune sœur de Jamie, Jannet, qui se convainquant de l'amour inconditionnel qu'elle porte à son frère va essayer de réduire à néant ses fantômes sans réussir  y parvenir. 

En parallèle, nous remonterons également dans le passé, mais moins loin, et nous découvrirons via les souvenirs de Claire qu'elle a été réellement sa vie à son retour à l'époque moderne avec Franck, et contrairement à ce qu'à voulu nous faire croire la série éponyme de Netflix, Claire n'a pas du tout été heureuse avec son premier mari retrouvé. Ces passages sont racontés avec beaucoup de pudeur, de simplicité et d'humilité, Diana Gabaldon, a permis de raconté l’histoire cachée de Claire sans sortir les violons, c'est plus factuel qu’émotionnel, totalement à l'opposé de ce qu'à toujours été Claire à réfléchir plus avec son cœur qu'avec sa raison, mais cela nous permet de comprendre que durant cette période Claire est seulement en train d'essayer de survivre, elle est simplement en mode pause, elle avance pour sa fille qui ne lui facilite pas la vie et est dévorée par ses secrets et son chagrin.

Mais retournons voir Jamie, qui se terre tel un animal littéralement traqué par les dragons anglais qui veulent sa mort. Durant des années, il va se cacher, vivre tel un ermite, ne voyant que rarement sa famille pour ne pas les mettre en danger. Mais, la vie d'animal sauvage n'est pas dans la nature trop altruiste de Jamie, et le présent le rattrapera causant le dommage collatéral sur Fergus, qui paiera de sa propre personne son affection indéfectible pour Jamie qui n'est autre que son père d'adoption. Jamie est captif, et une fois de plus va droit vers sa propre mort. Heureusement, Claire n'est plus à ses côtés pour voir ceci.

Pas très loin de là, mais à quelques centaines d'années près, Roger MacKenzie continue ses recherches historiques secrètement ou presque puisqu'il a l'aide inattendue de Brianna. Cette dernière commence à croire un tant soit peu que Claire raconte la vérité et qu'elle n'est pas forcément à enfermé dans un asile. C'est comme ça que leur recherche leur permette de retrouver au fur et à mesure la trace de Jamie, et que l'on suit l'histoire en temps réel quelques pages plus loin. Je trouve que cette approche permet au lecteur un meilleur suivi temporel et oblige le lecteur de dévorer les pages qui restes surtout durant toute cette première partie.

Il y a ensuite une partie primordiale du roman qui correspond à l'incarcération de Jamie à la prison d'Ardsmuir autant par la richesse du texte, des secrets qui refont surface, et un personnage important qui fait son apparition : je veux bien évidemment parler du major John William Grey plus communément appelé dans les tomes suivants  Lord John Grey. Ce personnage pour ceux qui s'en souviennent avait été découvert dans le tome précédent, il était alors qu'un simple adolescent poussé sur le champ de bataille pour parfaire son éducation anglaise. Il est maintenant le directeur de cette prison, il connait qui en est ses prisonniers et le rapport qui va se développer entre lui et Jamie durera pendant les années à venir. C'est une partie du roman que j'apprécie particulièrement, là où la complexité des relations humaines sont poussées dans les retranchements de chacun des personnages, et que chacun puise au fond de lui, les souvenirs pour faire vivre le présent sans penser à l'improbable futur. Et c'est aussi, ici que nous entendrons parler une fois de plus du fameux "Or du Français" qui fera couler beaucoup d'encre dans ce tome mais pas seulement (je spoile en effet, les tomes suivants mais que voulez-vous, quand on aime on ne compte pas).

Nous venons donc de parcourir seulement 200 pages, et oui, quand je vous disais qu'il y avait à lire et beaucoup de choses se passent dans ce roman. Le deuxième moment que j'apprécie énormément dans ce roman est le devenir de Jamie après sa sortie de prison, il aurait pu partir aux Amériques comme ses compagnons de prison, mais grâce à l'intervention de Lord John Grey, Jamie va reprendre un de ses nombreux métiers passés : palefrenier dans une grande demeure anglaise. Jamie va une fois encore donner de sa personne : la générosité est la qualité première de ce personnage haut en couleur. Jamie va succomber à la ténacité de Lady Geneva, le temps trop long, l'absence insupportable, les souvenirs du passé, le chantage et la persévérance,  Jamie va succomber à cette jeune fille et cette dernière donnera naissance à William, dit Willie, fils bâtard de Jamie qu'il verra grandir depuis son écurie, sans jamais pouvoir dire qu'il en est le père. Ce passage est d'autant plus émouvant, que nous savons qu'il a déjà perdu l'enfant que portait Claire quand elle a traversé les pierres, et qu'une fois encore, il ne pourra élever cet enfant qui est seulement à deux pas de lui. La souffrance de ce père qu'il ne peut pas être, cette douleur qu'il masque rend ce personnage encore plus attachant qu'il ne l'était déjà. Diana a su briser la carapace écossaise de ce personnage rustique et fier. Cette fêlure qui permet au lecteur de ressentir de l'empathie envers ce personnage.

Nouveau basculement, Claire sait maintenant que Jamie a survécu à Culloden, à ses blessures, elle doit prendre la décision de rester auprès de Brianna ou de rejoindre l'homme qu'elle n'a jamais pu oublier. Choix qui va être rapide je vous assure, le besoin d'être de nouveau près de lui est viscéral. Claire va une fois de plus traverser les pierres, et rejoindre son amour de jeunesse. Le temps a passé, Claire est devenue par force de travail et de caractère un chirurgien reconnu mais être médecin c'est aussi courir le risque de perdre un patient, Claire mise sur le banc de touche, que risque-t-elle maintenant mis à part d'abandonner sa fille devenue grande et prête à vivre sa propre vie ? Elle ne doit pas vivre pour sa fille qui vivra elle-même sa propre vie, elle doit vivre non pas dans le passé mais créer de nouveau son futur. 

Enfin, nous retrouvons Claire et Jamie, dans les bras l'un de l'autre, la magie du passé est toujours présente entre eux, tout est comme avant ou presque, quelques cheveux blancs, et quelques rides au coin des yeux. L'instant est suspendu entre eux pour une seconde d'éternité, mais pas le temps de respirer et de savourer que déjà, tout se bouscule. Nous découvrons un personnage auquel je n'ai pas pu ne pas m'attacher, il s'agit de petit Ian : le neveu de Jamie qui est en admiration pour son oncle et qui va tout faire pour briller dans ses prunelles claires, oui je sais c'est beau !!! Car claire n'a pas retrouvé le Jamie déjà pas sage d'il y a 20 ans, mais Jamie, l'imprimeur mais surtout contrebandier. Cette position illégale va bientôt conduire Claire par monts et par vaux, quittant Edimbourg pour retourner vers Lallybroch où ses retrouvaille avec Jannie ne va pas être celle tant espérée. surtout en apprenant en fait que Jamie est, attention, polygame : Jamie a épousée Laoghaire durant son absence, créant encore moult remous dans la vie pas très rangée de Claire. Comme vous l'aurez compris, ce retour au bercail ne se fait pas dans le calme, l'amour, le temps de la sagesse, tout s'accélère, tout se bouscule jusqu'au départ précipité de Claire et de Jamie pour la Jamaïque car petit Ian s'est fait kidnappé, et la parole de Jamie est donné à sa sœur et son beau-frère, il le leur ramènera vivant, il en fait serment. donc oui, j'aime beaucoup cette saga, mais lors de cette ultime relecture, j'ai trouvé que c'était sans doute un peu trop : trop d'actions, trop de rebondissements, trop de courses poursuites, trop de secrets, trop de trop, ça fait beaucoup trop, et je me suis en fait ennuyée ce qui est vraiment paradoxal, je sais. J'aurais sans doute préféré avoir du temps pour apprécier ces retrouvailles tant attendues. 

Nous voilà arrivés vers les 600 pages, et Claire et Jamie vont embarquer sur l'Artémis, bateau de son oncle Jared que nous avions connu dans le tome précédent, à la poursuite de son neveu, mais la traversée ne va pas se passer comme prévu, puisqu'il vont se faire aborder par un navire royal dont l'équipage est atteint de la typhoïde. Claire est contrainte de passer de ponts en ponts, et va vite se faire kidnapper à son tour. Je vous l'ai dit que des rebondissements qui se succèdent. J'ai trouvé ici, que toute ce passage était long, voire très long, j'aime lorsque Claire s'occupe de ses patients, mais là je pense que j'ai manqué de patience. 

Finalement Claire et Jamie vont se retrouver, j'avais oublié de préciser dans toute cette bousculade, que Fergus (le fils adoptif de Jamie) et Marsali (la fille adoptive de Jamie mais en fait fille biologique de Laoghaire) sont partis avec eux, les voilà sur le point de se marier pour le pire et pour le meilleur. 
Ils sont tous saints et saufs en Jamaïque, ils sont sur la piste de petit Ian, toujours pas retrouvé, et ils vont faire la connaissance d'un personnage déjà bien connu : Lord John Grey, nouveau gouverneur de l’île (qui en fait était sur le bateau de Claire quelques jours avant, oh oui, quelle imagination !!!), ça va drôlement faciliter les choses, surtout que tout va se compliquer quand on va enfin savoir qui détient petit Ian. 

Allez je ne vais pas faire du suspense, Diana ne nous en laisse pas le temps, il s'agit de Geillis Duncan miraculeusement sauvée des flemmes du premier tome, et qui a le cerveau complètement fondu. Des retrouvailles plus qu'étonnantes, mais qui tiennent la route. Diana nous donne toutes les explications, pour finalement finir dans un combat pour la vie et la mort dans une grotte sacrée entre elle et Claire pour sauver un neveu qu'elle n'a presque jamais vu. Et une fois que Geillis est définitivement mis hors de portée et que jamais elle ne reviendra du royaume des morts, on pense que c'est fini et bien non. 

Notre petite bande joyeuse embarque sur le bateau de Jared, et là une énorme tempête éclate, le bateau se renverse, Claire se noie, Jamie la sauve, ils sont seuls sur une plage abandonnée, coquillages et crustacés. Ils sont retrouvés par des autochtones, qui leur signalent que les autres ont également survécu, et qu'ils sont en Amérique : TADAM !!!! Et oui, Netflix n'est pas loin si vous voulez retrouver toutes ces aventures.

Ouf, j'ai fini ce résumé plus que complet à mon gout pour ceux qui avaient oubliés avant de lire la suite, je crois que vous ne serez plus perdu. J'ai volontairement enlevé certains passages avec certains personnages et en particulier Mr Willoughby car on ne le verra pas dans les tomes suivants.

Citations :

"- Je vois, répéta-t-il. Je pensais que votre désarroi était dû à la compassion naturelle d'une femme pour ceux qui souffrent, mais je me rend compte à présent qu'il n'en est rien. J'ai été soldat autrefois, officier. Je sais ce que cela signifie de tenir un groupe d'hommes entre ses mains et de les perdre un à un.
Il se tut un instant, puis soupire avant de reprendre :
- Cela nous apprend que nous ne sommes pas Dieu... même si nous regrettons amèrement jusqu'à la fin de nos jours ne de pas l'avoir été, ne serait-ce qu'un instant."

"- Tu ais les choses ont bien changé. Elle est adulte, elle se mariera quand elle le voudra et si elle le veut. a vrai dire, se marier n'est pas une nécessité. Elle a fait des études, elle peut gagner sa vie. Les femmes sont come ça, maintenant, enfin, à l'époque où vit Brianna. Elles n'ont plus besoin d'un homme pour les protéger.
- Mmphm... tu parles d'un progrès ! si les femmes n'ont plus besoin des hommes !"

Petit bonus :





Le mot de la fin :

Diana Gabaldon est devenue incontestablement un maître dans le roman romance et historique avec les deux premiers tomes, avec celui-ci, elle devient le maître du roman d’aventure, mais est-ce qu'elle n'en a pas fait un peu trop justement ? C'est un roman qu'on lit en apnée, et des fois ça m'aurait fait du bien de respirer un peu plus.

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