Outlander T2 : Le talisman - Diana Gabaldon

Auteur : Diana Gabaldon
Éditions : J'ai lu
Genre : Historique
Date de publication originale : 2014
Pages : 953

    
 "Par trois fois, je me suis réveillée dans la pénombre des premières heures de l'aube : d'abord, la gorge nouée par le chagrin ; ensuite, le sourire aux lèvres ; et enfin, le cœur écrasé par une terrible solitude."


Synopsis :

 1968. À la mort de son mari, Claire Beauchamp emmène sa fille en Écosse, sur les lieux mêmes où, vingt ans plus tôt, elle a vécu d’extraordinaires aventures…
Des aventures qui, dans ce second tome, vont conduire Claire et Jamie dans le Paris du siècle des Lumières. Leur but ? Empêcher Charles-Eduard Stuart d’accéder au trône, un événement qui marquerait le début d’une répression sanglante dans les Highlands. Mais dans leur course effrénée, le couple découvrira à ses dépens qu’on ne peut modifier le cours de l’histoire impunément…
La suite d’une série incontournable !

Le chardon et le tartan
Le talisman
Le voyage
Les tambours de l'automne
La croix de feu
La neige et la cendre
L'écho des cœurs lointain partie 1
L'écho des cœurs lointain partie 2



Ce que j'en ai pensé :

Confinement oblige, loin de ma bibliothèque personnelle, je pioche dans celle de ma mère et je décide de lire un gros pavé,  de RELIRE un très gros pavé puisque nous frôlons les 1000 pages. Réfléchissons, un, deux, trois, quatre, je pense que j'en suis à ma cinquième lecture de ce tome (waouh cinq) que j'ai découvert en 2002, soit 18 ans, soit une relecture tous les 3 ou 4 ans. D'ailleurs, j'avais relu le tome 1, il y a deux ans lors de ma grande période de désert livresque et il m'avait permis de me remettre à lire (même si je ne l'avais pas chroniqué à cette époque, donc attendez environ 3-4 ans, si vous m'avez bien suivi) : merci Diana, quand on lit vos mots, il n'y a rien à dire on est happé dans votre univers, et les pages défilent plus vite que pour tout autre livre.

Je vais faire ici une chronique un peu particulière, il risque d'y avoir des spoilers, pour vous faire découvrir comment ce tome m'a touché entre ma première lecture et ma dernière. Et tout ça sans parler de la série qui ne suit pas le même ordre chronologique que les romans, rendant le visionnage moins frustrant. Car les années passent, l'histoire commence à être connue, et je vieillis, j'ai vécu des choses qui m'ont plus ou moins touchées et donc je ne lis plus de la même manière un livre (j'avais pu faire également ce bilan avec les nombreuses relecture de la bicyclette bleue dont je suis également une fan inconditionnelle).

C'est sans doute le tome que j'apprécie le moins de la saga Outlander. Que ça soit à l'époque ou aujourd'hui et pourtant les raisons ne sont pas les mêmes.

La première fois que j'ai lu ce roman, comme beaucoup d'entre vous, je m'attendais à retrouver Claire et Jamie en France et continuer l'histoire là où elle c'était arrêtée au tome précédent. Mais l'auteure en a décidé autrement et nous traversons nous même les pierres pour être en Ecosse au 20ième siècle en compagnie de Claire (ouf elle n'a pas été prisonnière dans les pierres), de Briana sa fille et de Roger. Roger, le tout petit garçon que nous avions aperçu très rapidement dans le premier tome, le neveu du révérend Wakefield.



Voici un extrait du merveilleux arbres généalogique donné dans les deux derniers romans écrit à ce jour de la saga.

Nous apprenons que Claire est veuve de feu Jamie et de feu Franck, et ben voilà qu'est ce qui reste à nous raconter maintenant. En fait Claire décide de dire la vérité à sa fille, que son adorable père n'est en fait pas son père mais que son vrai père de toute façon est mort, alors quelle cruelle vérité puisque c'est double peine pour Brianna. J'ai trouvé ça vraiment horrible, frustrant d'attendre les dernières pages pour connaitre la vérité sur ce qui s'était passé.  Mais aussi tellement de plaisir de replonger dans les souvenirs de Claire, qui n'a pas perdu la mémoire depuis tant d'années et je suis surprise qu'elle puisse se rappeler d'autant de détails et les faire partager à sa fille. Car oui, Diana Gabaldon est prolixe quant il s'agit de faire des descriptions, mais pas ennuyeuse.

Lors de cette dernière lecture, le choc étant passé depuis quelques années maintenant, je me suis habituée et je prends de plus en plus de plaisir en réalité à me surprendre d'avoir oublié quelques petits détails qui n'ont pas beaucoup d'importance pour une première lecture mais auxquels on s'attache un peu plus à chaque fois et que les souvenirs effacent. J'ai particulièrement aimé retrouver Roger, que je trouve tellement attachant dans ce tome, où il va être convaincu dès le début que Claire dit la vérité à contrario de sa propre fille au tempérament équivalent à son vrai père écossais et refuse de croire sa propre mère. Mais d'un autre côté, qui pourrait lui jeter la pierre, sa mère ne peut être que folle et ne peut qu'inventer une histoire pour se croire vivante et imposer cette réalité à sa fille pour se venger car son mari aimait plus sa propre fille que sa propre femme. Vous l'aurez donc compris, beaucoup de sentiments contradictoires dans ce roman, avec des nouveaux personnages extrêmement soignés comme à chaque fois avec cette auteure. Un découverte ou plus exactement une redécouverte toujours agréable.

Maintenant que ça soit lors de la première lecture ou de la nième, je n'apprécie pas particulièrement les passages se déroulant à Paris. Je trouve que l'intrigue politique un peu trop simple, Jamie agent double, triple, qui s'évertue à sauver le monde, mais ce qui doit se passer se passera. Cependant il y a quelques belles surprises en particulier la rencontre de Jamie et de Fergus que nous suivrons maintenant dans les tomes suivant et qui deviendra son fils adoptif.

Puis des personnages que nous suivrons uniquement dans ce tome mais auxquels je me suis rapidement attaché : Maitre Raymond apothicaire réputé dans tout Paris qui va se prendre d'affection pour Claire et la protéger du poison que ses rivales veulent la voir ingérer et aussi sœur Hildegarde incontournable religieuse qui va a sa manière également protéger Claire.

Et puis il y a ses moments d'émotions intenses que Diana Gabaldon sait si bien nous concocter et nos sentiments débordent et nos larmes coulent.

Dans la troisième partie du roman, nous retournons en Ecosse, et je préfère largement ce passage et même plus lors de cette lecture. Nous découvrons également un nouveau personnage qui aura de plus en plus d'importance dans les tomes suivants : Lord John Grey, qui d'ailleurs sera le personnage principal d'un spin off écrit par Diana Gabaldon.
Cette partie est menée tambour battant jusqu'à la plaine de Culloden où de nouveau les larmes ont fait leur apparition.

Mais quand il n'y en a plus il y en a encore, sinon, ce ne serait pas un pavé, et nous traversons de nouveau des pierres pour revenir aux temps modernes, la furie de Briana et l'étonnement de Roger. Pour nous lancer ventre à terre dans un compte à rebours pour retrouver Geillis Duncan et enfin avoir une chance de changer le passé. Les dernières pages se lisent en apnée, surtout lorsqu'on découvre que Jamie ne serait pas tombé à Culloden.

Je peux reprendre mon souffle, j'ai englouti le roman plus vite que mes précédentes fois, le redécouvrant d'une autre manière, avec des émotions dont je n'avais pas eu le souvenir par le passé. Je crois que c'est ma meilleure lecture de toutes les autres fois. Alors vite, la suite, le confinement est toujours là, je vais en profiter.

Je finirai sur cette dernière remarque, le lien indéfectible qui unit Claire et Jamie, qu'il en ait sacré et irréel et qui nous fait aimé ces personnages. Parce que si Claire n'avait pas aimé autant Jamie, elle n'aurait jamais été aussi forte si elle avait été toute seule à passer toutes ces épreuves, et puis nous aussi on suivrait Jamie au bout du monde. Et puis malgré cet amour, il y a la réalité de la vie, ces disputes, ces moments de colère mais pas de doute. Claire et Jamie sont iconiques.

Citations :

"- Tu es le sang de mon sang … murmurai-je.
- La chair de ma chair, poursuivit-il.
Ni lui ni moi n'eûmes le courage d'ajouter : "Jusqu'à ce que la mort nous sépare", mais les paroles étaient suspendues dans l'espace au-dessus de nos têtes. finalement, il esquissa un petit sourire coquin et déclara :
- Pour plus longtemps que ça."

"Mon âme t'appartient et, avec elle, tous ses recoins les plus sombres."

Le mot de la fin :

Un deuxième tome où se mêlent surprises, émotions, agacements, pleurs. Une histoire qui défile à une vitesse incroyable faisant oublier le nombre de pages, et pourtant en dessous du précédent et du suivant. Mais incontournable cependant. Et puis depuis le temps que je le connais, je le préfère un peu plus à chaque relecture.

***

Commentaires

Articles les plus consultés