BLACKWATER, T1 : La crue - Michael McDowell

A
uteur : Michael McDowell
Edition : Monsieur Toussaint Louverture
Genre : Horreur
Publication originale : 1983
Pages : 250


"À l’aube du dimanche de Pâques 1919, le ciel au-dessus de Perdido avait beau être dégagé et rose pâle, il ne se reflétait pas dans les eaux bourbeuses qui noyaient la ville depuis une semaine ."




Synopsis :

Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.

Ce que j'en ai pensé :

Qui, en cette année 2022 n'a pas entendu parlé de cette saga ? La Crue est le premier tome de la série dont tout le monde parle, que tout le monde lit, dans lequel tout le monde plonge. 

Mais saviez-vous que ces romans ont été publiés en 1983 aux Etats-Unis et chaque mois paraissait un tome ? Est-ce que vous saviez également que Michael McDowell était tout simplement le co-auteur de Beetlejuice et de L'étrange Noël de Mister Jack ? Et saviez-vous que Stephen King était son ami et même qu'il s'est inspiré des écrits de Michael McDowell pour écrire ses propres romans ? Et bien si vous êtes amateur du King et que vous ne connaissez pas encore cette série, qu'attendez-vous ? Et même si vous n'êtes pas amateur, qu'attendez-vous ?

Encore jamais traduit en France, c'est maintenant chose faite, et nous pouvons remercier les Editions Monsieur Toussaint Louverture de nous proposer une série d'objets-livres splendides et surtout à un prix tout mini : 8,40 € le roman directement sur le site de la maison d'édition. Je trouve important de le souligner compte-tenu de la beauté de l'objet qui sera, j'en suis convaincue, du plus bel effet dans votre intérieur.

Mais revenons à l'ouvrage lui-même.

Bienvenue à Perdido, petite ville américaine noyée sous les eaux et entrez dès les premiers paragraphes dans une ambiance pesante qui vous donnera la chair de poule. Je ne vous en dirait pas plus, le résumé est suffisant, je vous laisse le plaisir de découvrir.

Le lecteur s'interroge, suppute pour finalement se laisser dériver au rythme de sa lecture au bord de la rivière et ses méandres plus ou moins dangereux. Immersion garantie ! Mais croyez-moi, ce n'est pas un endroit où il fait bon s'y baigner.

Les pages se tournent à une vitesse incroyable oubliant notre propre environnement.

Alors oui, ce premier tome renferme quelques surprises mais il reste tout de même une histoire classique de famille et de rivalité féminine.

La femme a une très grande place ici apparaissant sous forme de personne adulte et nubile ou encore en tant que conjointe ou épouse mais aussi de part sa fonction pour celles qui font la chambre, le ménage ou la cuisine. Michael McDowell laisse la place aux femmes et les hommes deviennent des personnages secondaires. 

Michael McDowell a une écriture à la fois très visuelle mais tout autant sensorielle. L'auteur nous donne froid et pas que dans le dos, chaud lorsque la terre se dessèche, nous fait ressentir une palette d'émotions comme rarement j'ai pu en avoir. J'ai ressenti l'amour, la haine, la compassion, l'écœurement envers des personnages forts même si l'auteur reste très manichéen dans son approche.

A la fin du premier tome, le mystère reste entier et il est difficile de ne pas dévorer le tome suivant. J'ai pourtant envie de prendre aussi le temps de savourer chaque tome et j'espère pouvoir lire un tome par mois comme lors de sa parution.

Citations :

"A quatorze heures, une pluie fine se mit à tomber de nuages épars, encore loin d'avoir rempli le ciel. au sud, le soleil filtrait et un arc-en-ciel se forma au-dessus de Perdido. Ivey Sapp raconta à Zaddie que la pluie qui tombait du soleil était la preuve irréfutable que le diable battait sa femme."

"Je suis sûre que je m'amurerais plus en trente minutes à un coin de rue de la Nouvelle-Orléans ou de Nashville qu'en une vie entière à Perdido. La chose la plus excitante à faire ici, c'est de s'assoir au bord de la rivière et compter les cadavres d'opossums qui passent !"

Le mot de la fin :

Michael McDowell, précurseur du genre fantastique-horreur contemporain, arrive à nous donner quelques sueurs froides et beaucoup de doute quand à cette histoire matriarcale ou la Femme est au cœur de l'inconscient collectif. A découvrir d'urgence si ce n'est pas déjà fait.

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