Esclave du rythme - Jane Harvey-Berrick

Auteur : Jane Harvey-Berrick
Éditions : Juno Pubishing
Genre : Erotisme
Date de publication originale : 2018
Pages : 330

                "Chaleur et bruit. Les basses qui pulsaient sourdement faisaient vibrer le sol, les tables et les chaises ; les bouteilles vides en tremblaient."

Synopsis :
DANSE. Armes.
MUSIQUE. Balles.
RYTHME. Douleur.

Musique dans ma tête, danse dans mon corps, le rythme de mon cœur.
 Jusqu’où peut-on tomber en seulement un mois ? À quelle vitesse l’esprit humain peut-il être brisé ? Où peut se cacher le démon en plein jour ?
 Ash veut danser. Il en a besoin. Pour laisser derrière lui une vie faite d’attente et de devoir, pour libérer son esprit.
 Mais la vie n’est jamais aussi simple. Chaque pas est un voyage sur une nouvelle route.
 Pour chaque action, il y a une réaction.
 Chaque décision a une conséquence.
 Et quand vous rencontrez la mauvaise personne, qui sait ce qui peut arriver.
 Laney tolère ses limites, elle les repousse doucement. Mais quand Ash fait irruption dans son monde à travers la violence et la rage, cela entraîne une réaction en chaîne à laquelle aucun d’eux ne s'attendait.


Ce que j'en ai pensé :

 Jane Harvey-Berrick nous propose dans ce roman une histoire peu commune et qui change de ce que j'ai déjà pu lire dans ce domaine. Fini le milliardaire beau, sexy, aux tendances lubriques, adieu la jeune fille vierge qui découvre son système reproductif jusque là en sommeil, ici tout est à l'équilibre et tout né, non pas d'un coup de foudre, mais grâce à la construction d'une histoire sincère, d'une attirance, d'une épaule sur qui compter, d'une reconstruction de soi pour renaitre à deux.

Ash, danseur, vient de débarquer à Las Vegas avec un nouveau contrat. Des étoiles plein les yeux, le rêve d'exercer son art, de briller sous les feux des projecteurs, mais ce monde de paillettes va basculer en quelques heures dans un monde de ténèbres. Jane Harvey-Berrick aurait pu choisir la faciliter et se satisfaire de décrire la rivalité qu'il existe dans une compagnie, mais ici, dès les premiers chapitres le ton est donné : l'esclavage moderne de ces migrants venu du monde entier pour vivre mieux que sans doute chez eux. Vivre mieux, non, subir la honte, les coups, le chantage, le viol, sans la moindre reconnaissance, Ash va traverser des heures sombres avant de voir sa lumière. Mais sort-on véritablement guéri quand on a la chance de renaitre et d'apercevoir la lumière ? Les ombres sont toujours présentes, lourdes, épaisses, qui surgissent sans prévenir et éclatent au grand jour sans que l'on puisse les maitriser. Et seul l'autre, pourra apaiser la souffrance, sans jamais la faire disparaitre, mais saura trouver les mots, ou les gestes de consolation.

Cette autre, s'appelle Laney. Jeune fille  luttant contre ses propres démons qui se traduisent physiquement. Deux êtres que tout oppose, qui appartiennent à deux univers diamétralement opposés mais qui vont fusionner quand le monde qui les entoure souhaite les séparer. J'ai apprécié suivre ces personnages dans toute leur complexité, dans toute leur humanité à défaut de leurs opposants qui l'ont perdu. Ce couple danse ensemble non pas sur une scène mais par leurs émotions, leur douceur, leur besoin de vivre sans qu'on leur dise ce qu'ils devraient faire. Jane Harvey-Berrick, a su trouver les mots pour les rendre attachant et donner envie de connaitre leur histoire.

Pas vraiment un conte de fée, car la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais un roman qui donne l'espoir de vivre en harmonie avec notre passé, notre présent, pour construire le futur d'une relation basé sur les mensonges, la peine et la souffrance.

Une belle découverte, qui m'aura emporté, même si je quitte cette histoire sans mettre réellement attachée aux personnages.

Citations :

"Vivre avec des douleurs chroniques est une leçon de patience, mais de compréhension aussi. Ce qui n'est pas assez, ou trop, ou trop fréquent. Ce qui est nécessaire, qu'on doit laisser tomber. J'apprenais progressivement à pardonner à mon corps de ne pas être en parfait état de marche, d'être imparfait. au bout du compte, il faudrait que e me pardonne à moi-même, mais j'avais encore du mal."


"Mon Dieu, quel soulagement de pouvoir enfin relâcher la pression de ma vessie. Le plaisir d'uriner dans de véritables toilettes était vraiment sous-estimé. On devrait écrire des poèmes à ce sujet."

"- Mon Dieu ! tu as travaillé toute la journée pour cinquante dollars ! C'est de l'esclavage !
Une flambée de colère s'alluma alors en moi.
- Mais je suis un esclave ! hurlai-je. C'était le cas à Las Vegas, ça l'est ici. Les gens se foutent de savoir comment on construit leurs maisons, les femmes se moquent de savoir comment on nettoie leurs intérieurs ou qu'on importe des filles pur baiser leurs maris. Et tout le monde se fout que des gens comme Volkov aient pignon sur rue la journée dans le monde des affaires. On arrive là-bas et on disparaît dans un puits sans fond. Ce qui arrive à Vegas, reste à Vegas, n'Est-ce pas ? Je n'ai rien ! Pas même mon nom. Je ne suis rien ! Personne !"

"-Tu vas bien, c'est vrai ?
-Ash, si tu m'achetais des marguerites à Laplace de tulipes, je te mentirais et e te dirais que je les adore ; si tu mangeais le dernier cookie et laissais la boite vide, je mentirais et dirais que je n'ai plus faim ; si tu portais des chaussettes avec tes sandales, je mentirais et je te dirais que je m'en moque, mais je te jure que je ne mentirais pas à propos de ça."

Le mot de la fin :

Une romance érotique qui va bien au delà du sexe, mais parle de sujets contemporains bien souvent oubliés, ou plus exactement que l'opinion publique préfère ne pas ébruiter pour ne pas provoquer de scandales. Cela va au delà, de ce que la presse nous raconte, et nous remet à l'esprit que l'esclavage moderne a pris de multiples visages. A découvrir ...

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