Abigaël : Messagère des anges, tome 3 - Marie-Bernadette Dupuy
Abigaël : Messagère des anges, tome 3 - Marie-Bernadette Dupuy
Juin 1944. Abigaël a réussi à surmonter le violent chagrin que lui a causé le départ d'Adrien pour Paris. Mais au moment où elle participe aux préparatifs d'un joyeux événement, elle doit de nouveau affronter le sort alors que la Gestapo menace le bonheur de sa tante Marie et met en péril la sécurité de tous ceux qu'elle chérit. Dès qu'elle se retrouve face à Maxence, la jeune femme est frappée de stupeur : ce nouveau venu est le sosie presque parfait de son amoureux, de qui elle reste sans nouvelle. Troublée par cette ressemblance, elle tombe rapidement sous le charme et ne sait quelle conduite adopter. Par ailleurs, Abigaël est confrontée à une mystérieuse page de son passé lorsqu'elle trouve une statuette en ivoire, un angelot aux ailes dorées. Pendant que la guerre amorce un nouveau tournant qui pourrait conduire à la libération de son pays, la jolie messagère des anges, pour sa part, subit la plus cruelle des épreuves. Grâce à l'affection des siens, Abigaël trouvera-t-elle le courage de poursuivre sa destinée ?
Avant de me lancer dans mon déroulé classique de rédaction de chronique c'est à dire sans plan sans idée particulière mais juste du feeling, je veux vous alerter que ce n'est pas la peine de lire ce tome si vous n'avez pas lu avant la saga Le moulin du loup. J'en ai parlé de nombreuses fois dans mes chroniques du tomes 1 & du tome 2, mais ça pouvait encore se faire sans. Ici ce n'est plus possible au risque de ne rien comprendre ou plus exactement ne pas ressentir les joies et les douleurs des uns et des autres car le passé de ces personnages existent bel et bien dans l'autre saga.
Bien, cet avertissement fait, je peux donc maintenant vous parler de ce troisième tome qui est en demi teinte pour ma part, et clairement scindé en deux parties. Famille, amis, oncle, tante, chauffeur de taxi, résistant, nouveaux personnages, tous sont encore bien présents et dans ce tome il y a un avant l'arrivée de Maxence et un après.
Avant cette rencontre, le roman est extrêmement dynamique et il permet de suivre tous ces personnages dans leur vie quotidienne qui va être encore une fois chamboulée. Abigaël va se montrer déterminée, forte, habile à de nombreuses occasion et j'ai l'impression que le départ d'Adrien l'oblige à s'émanciper.
En effet, j'avais dit dans ma chronique du tome précédent que je trouvais Adrien autoritaire et d'une certaine manière, il bridait les réactions de celle qui l'aime désespérément, sans compter son égoïsme comme on a pu le voir avec sa volonté de partir à Paris sans demandé l'avis de sa chère et tendre. Mais finalement ce n'est pas plus mal, car toute seule, même si l'angoisse est très présente, Abigaël ose enfin des choses et des émotions qu'elle s'était empêchée d'avoir précédemment, ce qui la rend bien plus attachante cette fois, et l'attachiante est oubliée.
Et cela n'est pas dû qu'au départ d'Adrien mais aussi par celui de sa tante Marie qui s'émancipe enfin en tant que vieille fille bigote, car oui, quand l'amour avec un A arrive sans prévenir, il est parfois difficile malgré les différences et malgré les principes de l'époque de faire autrement. Sa tante va donc découvrir qu'il faut parfois sacrifier une partie de soi pour découvrir autre chose et s'accepter. J'ai beaucoup aimé l'évolution de ce personnage en peu de temps dans ce tome.
Sans oublier que des secrets de famille vont arriver à notre messagère par des chemins de traverse, mais peu importe, la vérité sur les origines d'Abigaël sont maintenant connues. J'ai été un peu déçue, car c'était tout de même cousu de fil blanc. Mais comme il ne s'agit pas de l'intrigue principale, ce n'est finalement qu'un détail.
Autre point que j'ai beaucoup apprécié ici, c'est la relation Yvon/Pélagie qui est très bien mise en valeur avec la souffrance de la perte de leur fils, leur réactions démesurées, leur rapprochement, leur déchirement, la difficulté à pardonner, la vengeance, le doute, l'amour est finalement plus fort que tout. Ce couple mal assorti finalement donne envie de s'attacher à eux.
Et puis il y a seconde partie, avec l'arrivée dans la ferme de Maxence. Ah Maxence !!! Non, en fait comme pour Adrien il ne me provoque aucune émotion. Les deux se ressemblent comme une goutte d'eau tombée d'une aiguière un matin d'été lorsque le soleil fait apparaitre ses premiers rayons. Poétique ? Romantique ? Non !!!! Pourquoi personne ne se pose la question que je n'ai pas arrêté de me poser : pourquoi ils se ressemblent autant, est-ce qu'il y a un véritable lien de parenté, encore des secrets de famille dissimulés, bref une explication tangible pour expliquer ce sosie sorti de nulle par à part de l'imagination féconde de MBD.
Ceci étant, il n'y aurait pas tout ce qui se passe ensuite et qui m'a sensiblement agacée. Car à cause de ce post-pubère, bon fils à papa, élevé avec une cuillère d'argent dans la bouche, Abigaël va devenir, selon mon point de vue exécrable !!!
Ah non ce n'est pas possible de se comporter comme ça, même à l'âge de 16 ans. Sans vouloir vous spoiler, je ne peux m'empêcher d'évoquer la scène quand Abigaël boit et ne se maitrise plus... j'en dis un peu mais trop non plus, mais comment c'est acceptable !!! Autant de son point de vue à elle que du point de vue de l'autre !!! Deux baffes pour l'une, un bon coup de pied au cul pour l'autre - et oui à l'époque on avait encore le droit- et on arrête tout !!! Nous arrivons à atteindre une certaine violence psychologique à la fois malsaine et malaisante. J'ai vraiment l'impression que Abigaël aime souffrir mentalement et ne sait jamais reconnaitre ce qui est mauvais pour elle.
Vous l'aurez donc compris, elle a repris fissa ses très mauvais travers, et loin d'être angélique, elle se transforme en la fille illégitime de Halica Baisevenin et Anne Boleyn.
Et puis elle se permet de juger les autres, sans regarder la poutre dans son propre œil, oh oui, je suis en colère contre elle, contre Maxence, contre Adrien, mais les autres ça va.
Mais voilà, il faut quand même que je l'excuse, elle souffre de bien des manières, elle n'arrive pas à contrôler ses sentiments et parfois quand on est dans cet état, il est facile de fermer les yeux et de croire, d'espérer, de rêver, sans se rendre compte des conséquences. Le déni l'affaiblit, et sans aide, il lui est difficile de combattre, oui, elle a de nombreuses circonstances atténuantes.
Il faut donc reconnaitre que ce tome m'a permis de ressentir beaucoup d'émotions contradictoires tout au long de sa lecture sans y trouver de longueurs. Même si je continue a ne pas adhérer à Abigaël, elle arrive pourtant à me toucher quelques fois. Elle est dans le mal, dans une spirale descendante, elle n'a plus de recul nécessaire, toujours conseillée et jugée par son entourage, son angoisse est exacerbée et elle n'est plus dans le contrôle. Il ne reste plus qu'à remonter.
J'ai pas lu toute ta chronique car je n'ai pas lu les premiers tomes mais cette saga m'intrigue alors je me la note !
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