La rivière espérance, tome 1 - Christian Signol

Auteur : Christian Signol
Edition : Pocket
Genre : Littérature du terroir
Date de parution : 1990
Pages : 377

"L'aube était loin et pourtant la rivière étincelait. Au-dessus de la frise des bois pâlissait une frange de ciel où s'étaient diluées les étoiles."

Ma note : 14/20

Synopsis :
 Au début du XIXe siècle, la Dordogne était l’une des plus belles voies de transport fluvial. Bateliers, pêcheurs, passeurs : tous aimaient cette rivière qui les faisait vivre, cette déesse qui dispensait fortune et misère, cette amante jalouse qui parfois retenait l’un des leurs…

Comme tout le monde sur le port de Souillac dans ces années 1830, les Donadieu sont bateliers. À treize ans, Benjamin embarque sur la gabare de son père. Il part à la conquête d’un monde nouveau. Entraîné dans des conflits entre grands marchands, victime d’une machination, Benjamin sera séparé de ceux qu’il aime et de sa promise, Marie. Mais le grand fleuve charrie aussi le bonheur…

Ce que j'en ai pensé :

Si on m'avait demandé ce que je me souvenais de cette histoire j'aurai répondu sans aucune hésitation ceci :
"La Rivière espérance, c'est l'histoire de trois enfants, un garçon et deux filles qui grandissent près de la Dordogne. C'est l'histoire de Benjamin qui murit et se retrouve entre deux femmes et n'arrive pas à faire un choix. Il y a Emeline, l'impétueuse, la sulfureuse fille de marchand, riche et qui n'a pas froid aux yeux et il y a Marie, la délicate, la fragile au premier abord et qui a grandi avec Benjamin : deux classes sociales pour uns seul cœur : Benjamin l'inconstant, le naïf, l'indécis, qui va devoir faire des choix, mais seront-ils toujours les bons ?"
Mais voilà, j'ai lu ce livre lorsque j'avais 16 ans, j'avais vu la  saga de l'été un peu plus jeune et j'en ai peut être gardé un trop beau souvenir, un souvenir éclatant, un coup de cœur. Sa relecture m'a beaucoup moins passionnée. Non pas que la plume de Christian Signol n'est pas magnifique avec ses envolées poétiques lorsqu'il décrit l'onde pure de sa rivière, mais il m'a manqué l'impétuosité que j'avais découvert dans le téléfilm.

Emeline qui a toujours était un de mes personnages favoris, n'est en fait que très peu évoquée dans ce tome, elle n'apparait que rarement dans quelques chapitres et elle est plutôt insupportable, hautaine et désagréable, Benjamin cède par chantage à cette fille sans réellement ressentir un amour passionnel pour elle à l'inverse du téléfilm.
J'ai préféré Marie, qui essaye avec les pauvres moyens dont elle dispose de mener sa maison, son cœur, sa vie, elle m'est apparue beaucoup plus forte et déterminée dans ce tome, elle est présente et discrète, persévérante et déterminée, c'est finalement un personnage que j'ai redécouvert avec beaucoup de sincérité.
Quand à Benjamin que l'on suit de l'âge de 13 ans à plus de 20 ans, j'ai plus de mal à le cerner, il a besoin de la reconnaissance des siens mais cela est bien normal pour un jeune garçon et qui plus est à cette époque où le métier est rude et où on apprend son métier très jeune. Il est naïf et se retrouve souvent dans des situations qui pouvaient sembler au lecteur tellement évidentes, mais Benjamin à ce côté force tranquille qui avance mais qui se laisse beaucoup tiré par son entourage. Je ne me suis pas attachée à ce personnage mais je ne reste néanmoins pas insensible à son karma !!!

Sinon, que dire des descriptions que nous donnent Christian Signol, elles sont envoutantes, magiques mais également rudes, glacées et dangereuses, telle est la Dordogne, et il a su nous retranscrire de manière si fidèle ce courant si changeant mais hypnotique. C'est reposant pour l'esprit de se sentir transporter par ces gabarres et de vivre une époque ou les priorités ne sont pas les mêmes.

Citations :

"Ivre de vent, d'eau et de voyage, il s'était endormi comme ces enfants éblouis qui plongent dans le sommeil au milieu d'une phrase."

"-Il y a des départs, mais il y a aussi les retours.
- Et dans l'intervalle on attend, fit Marie avec dans la voix une sorte d'amertume glacée.
Elina lui prit les mains par-dessus la table, les serra.
-Mais non, ma fille, dit-elle, il ne faut pas voir les choses ainsi : on n'attend pas, on espère, et c'est tellement plus beau. "

"Rien ne valait une minute de vie, rien n'était meilleur que de pouvoir sentir, entendre, respirer, vivre enfin comme on devait avoir envie de vivre à dix-huit ans."

Critique presse :

« La vérité et la justesse du détail, la précision poétique du lieu et du temps plongent les êtres et les choses dans une éternité qui est, elle, le lot des vrais romanciers. » Le Quotidien de Paris

Le mot de la fin :

Un premier tome qui n'est pas à la hauteur du téléfilm éponyme, mais qui nous envoute par sa plume et par ses description. Il manque pour ma part de passion, d'éclats de voix, de disputes. En effet, Christian Signol arrive à nous montrer la violence, la douceur, les charges et les vives de la Dordogne mais il a plus de mal de traduire ces sentiments pour ces personnages.

***



Commentaires

  1. De signol, "Bleus sont les étés" m'avait touché ! De temps en temps j'aime bien lire un livre de cet auteur ! Pour ma part, je ne connais ni le téléfilm ni les bouquins de cette saga...

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    1. J'avais pleuré en lisant le chemin des étoiles mais je ne connais pas bleus sont les été. Moi aussi j'aime bien me plonger de temps en temps dans les livres de terroir, c'est un retour au source.

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