Cul-de-sac - Douglas Kennedy
Auteur : Douglas Kennedy
Éditions : Folio
Genre : Drame
Date de parution : 1998
Pages : 292
Éditions : Folio
Genre : Drame
Date de parution : 1998
Pages : 292
"Jamais je n'ai vu une telle épidémie de tatouages."
Synopsis :
Cul-de-sac est le récit d'un voyage au paradis des grands espaces australiens qui vire au cauchemar éveillé. Nick, héros bien malgré lui de ce thriller féroce, n'avait rien contre ce pays avant d'écraser un kangourou par une nuit sans lune. Sa rencontre avec la jeune et robuste Angie va le mener en plein coeur du bush. Au milieu de nulle part. Au sein d'un clan d'allumés coupés du monde, sans aucune route pour quitter ce traquenard. Nick, désormais n'aura qu'une seule obsession : comprendre ce qu'il fait là et sauver sa peau. Fuir alors que toute la communauté le surveille.
Ce que j'en ai pensé :
N'est ce pas le fantasme de tout jeune homme dans la force de l'âge de rencontrer une belle et jeune auto-stoppeuse et de se faire kidnapper par elle pour une orgie sexuelle ?
C'est ce que nous propose, ici, Douglas Kennedy, au cœur du bush australien. Des villes éloignées les unes des autres de centaines et de centaines de kilomètres et entre : rien. Mais rien du tout. Du sable rouge, des kangourous, des pierrailles, alors oui, quand on décide de se faire un road-trip tout seul dans l'immensité de ce pays que l'on a du mal à s'imaginer tant qu'on y a pas mis les pieds, la solitude doit peser.
En lisant ce livre, j'ai beaucoup repensé à mon amie Pierrette. Il y a quelques années, elle a tout quitté en France, maison, voiture, amis, famille, pour s'offrir elle aussi un road-trip australien, toute seule. Nick, notre personnage fictif, ça aurait pu être elle. Arrivé nul part, ses économies en poche, l'achat d'un combi pour voir du pays. Ca aussi elle l'a fait. Suis-je trop peureuse, ou pas assez aventurière, pour ne pas envisager la moindre seconde la possibilité d'un tel changement ? Je me rappelle qu'elle me disait qu'elle allait partir à bord d'un voilier dont le capitaine avait une quarantaine d'années. Il emmenait que des filles à bord pour faire découvrir la barrière de corail. J'étais affolée à des milliers de kilomètres, en m'imaginant des scénarii improbables. Rassurez-vous, elle se trouve toujours en Australie, c'est refait une vie et rentre de temps en temps en France.
Nick, notre héro des temps modernes, lui n'a pas cette chance. Aveuglé par le sexe libre, quasiment violé mais pas anéanti, kidnappé, séquestré par une congrégation primaire, analphabète, ivrogne, il en reviendra de sa petite virée dans le bush australien, de son rêve d'évasion. Son seul but sera de trouver un moyen de rejoindre la civilisation. Mais tout est orchestré pour que personne ne puisse s'échapper de Wollanup.
Douglas Kennedy, nous fait découvrir un village et ses habitants oubliés de tous avec une écriture acerbe, à vif, c'est cru, violent et efficace. C'est loin d'être pour moi, un de mes styles favoris, mais c'est ce qui rend l'ambiance de ce livre à la limite de l'horreur, de la claustrophobie, du malaise. Ame sensible s'abstenir.
Petit conseil d'amie, si vous rencontrer un beau jeune homme, ou une belle jeune femme qui vous propose une orgie sexuelle, que vous êtes open, réfléchissez bien avant de vous arrêter, vous pourriez profiter de quelques jours fantastiques et le regretter le reste de votre vie... C'est la période des vacances, protégez-vous de toutes les façons dont il est possible de le faire ...
Citations :
"Je savais d'expérience que le couplet "Petit Garçon perdu" marchait du tonnerre pour a drague, mais ça signifiait étaler ma vie de famille. Et parler de mes géniteurs, sujet que je préférais éviter. Pas que mes parents aient été des monstres. C'était juste deux timides qui avaient uni leurs déprimes et m'avaient engendré par hasard, vers la quarantaine. J'ai toujours eu l'impression qu'ils n'étaient pas revenus...
Mr et Mrs Désespoir Tranquille, à l'univers aussi étriqué que la petite ville industrielle où ils avaient passé toute leur existence."
"L'amour de vacances est une denrée périssable. On ne s'y lance que parce qu'on sait pertinemment qu'au delà d'une huitaine de jours, il cessera d'être consommable. Et à la date de péremption, il est inutile d'essayer de repousser l'échéance et de se demander si on pourrait pas le faire durer quelques jours de plus."
"On passe sa vie à se faire accroire que le travail qu'on s'appuie à une finalité supérieure - un but qui va bien au delà du simple de besoin de s'assurer le vivre et le couvert. Mais au fond, on ne bosse que pour combler le vide des heures - pour éviter de se confronter à l'inanité de son existence. Le boulot est une drogue comme une autre. Alors défoncez-vous, et vous n'avez pas à méditer sur l'absurde futilité du temps que vous passez sur Terre ou sur la situation sans issue où vous vous trouvez."
Ce qu'il me reste dans la tête :
Un kangourou ,mort sur la route et un parechoc avant défoncé.
Une rue de l'ancien Far West souillé d'immondices en tout genre, une montagne de poubelles, un abattoir répondant à aucune norme d'hygiène et de sécurité.
Du pâté pour chien et de la bière ...
Une montagne à gravir de nuit, la peur au ventre avec un peu d'espoir.
Le mot de la fin :
Un premier contact avec cet auteur que je ne connaissais pas. Une plume aiguisé comme un couteau qui peut au début rebuter le lecteur. On est vite pris par l'angoisse jusqu'au dénouement final. Dépaysement garanti pour les vacances. Vous partez en trekking, s'abstenir...
***
Je connais cet auteur de nom, et j'avoue ne jamais avoir été tentée par ses livres, même si je n'avais pas la moindre idée du contenu de ceux-ci, et puis finalement, vu ce que tu en dis, et malgré que ce ne soit pas ce que j'ai l'habitude de lire, tu me donnes presque envie :)
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas mis dans ma chronique mais ce n'est pas la première fois que j'attaque ce roman, Je l'ai commencé il y a 2 ou 3 ans et j'avais stopper ma lecture au bout d'une dizaine de pages, un style trop différent de ce que j'ai l'habitude de lire. Ce sont sur les recommandations de ma mère et de mon cousin que je l'ai repris et puis tu m'as aidé avec ton challenge, il cadrait parfaitement. Je crois qu'il faut être en condition pour le lire et trouver le bon moment ... c'est vraiment très particulier.
SupprimerJ'aime beaucoup Douglas Kennedy, même si j'ai lu au final peu de ses livres, j'en ai une quantité impressionnante dans ma PàL. J'avais eu un énorme coup de coeur il y a plusieurs années pour un de ses romans, depuis je les achète sans même trop regarder ce qui va se passer. Je dois quand même reconnaître que celui que tu as lu ne me tente pas tellement par contre, les histoires de road trip, ça m'emballe pas du tout...
RépondreSupprimerC'était mon premier livre de cet auteur. en faisant des recherche j'ai vu d'autres romans dont j'avais déjà entendu parlé. As-tu un conseil à me donner ?
SupprimerCe livre est très particulier, un peu dans l'esprit bourbon kid... que j'avais détesté et abandonné...
De cet auteur je n'ai en fait lu que 2 livres, complètement différents l'un de l'autre. Mon coup de coeur avait été pour La poursuite du bonheur, mais on est avec ce roman plutôt sur de la romance. J'avais aussi lu Une relation dangereuse, dont je me souviens beaucoup moins bien, mais qui est plutôt un thriller psychologique si mes souvenirs sont bons. Ca avait été une bonne lecture aussi, mais je crois me souvenir que ça manquait un peu de rythme. Après j'ai 5 autres titres dans ma PàL, mais là je ne peux rien en dire...
SupprimerJe verrai ce que je trouve d'autres de cet auteur, mais apparemment il touche un peu à tous les genres.
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