L'enchanteur - Stéphen Carrière

 

Auteur : Stephen Carrière

Éditions : PKJ
Genre : Young Adult
Date de publication originale : 2019
Pages : 415


         "J'ai pris mon temps, il fallait que ça repose et j'avais des choses à vivre, pour que l'émotion cède la place aux idées claires et que des phases s'y accrochent, mais je n'ai jamais reculé, c'était mon boulot, depuis le début, et mes amis ont été patients."


Synopsis :

 
Stan s'est taillé une place de choix au lycée. Ses camarades viennent le voir avec leurs problèmes et il élabore des stratagèmes insensés pour les résoudre. Aidé de sa bande d'amis fidèles, Daniel, Jenny, David et Moh, il est devenu un artiste en manipulation de la réalité. On l'appelle l'Enchanteur et, cette année, il va devoir réaliser son chef-d'oeuvre.

Car Daniel est malade. Daniel va mourir. Comme il est fan de comédies musicales, il a demandé à Stan de transformer sa mort en un spectacle si grandiose qu'il lui offrira un peu d'immortalité. Il ne reste que neuf mois à l'Enchanteur et ses comparses pour accomplir ce " miracle ".

Mais, dans les ruelles du centre-ville, un Mal ancien et féroce se répand... et, même s'ils préféreraient l'ignorer, nos héros semblent être plus impliqués qu'ils ne le souhaiteraient.






 Ce que j'en ai pensé :

Je ne vais certainement pas vous faire sourire avec ces quelques mots mais je n'ai pas été enchanté par ce roman. Non, non pas du tout enchantée. Avec un tel synopsis, je m'attendais à me retrouver à la croisée des chemins entre "Le club des cinq" et "ça". Le fantastique n'est ici qu'un leurre, une dénomination pour évoquer le "Mal" qui se propage dans le monde auquel nous appartenons : racisme, violence, agression. L'auteur en fait une analogie au Grand Mal tel un Grand Méchant Loup traquant sans relâche non pas le petit-chaperon rouge mais un groupe d'ami lycéen stéréotypé et/ou dérangés et/ou dé-rangé, à vous de vous faire votre propre opinion.

Je ne vais sans doute pas être très gentille envers Stephen Carrière, qui si par le plus grand des hasard me lit, j'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur, mais j'ai eu l'impression durant toute ma lecture que l'auteur avait choisi d'écrire un roman qualifié jeunesse pour surfer sur un courant littéraire porteur, mais la vague était trop grande et trop forte conduisant à une chute inévitable.

Un auteur avec une plume très belle pour un public averti et expérimenté qui a choisir d'écrire pour un public plus jeune mais sans adapter son phrasé ce qui fait que même si les grandes idées sont présentes, le reste est ennuyeux. Je m'explique. Lorsque je lis de la littérature jeunesse, et je pense que je ne suis pas la seule à rechercher cela en ayant discuter avec pas mal de personne que ce genre littéraire, j'attends un rythme, de l'étonnement, des surprises au détriment parfois d'une histoire très bien construite au profil psychologique pas tout à fait abouti, qu'importe l'envie de connaitre la suite est la plus forte. Dans L'enchanteur c'est le twist complet : beaucoup d'état d'âme, de sentiments explorés, des interactions entre un nombre trop importants de personnages dont il est difficile de retenir les prénoms qui ont des sons proches et trop peu d'aventures au final. 

C'est tout simplement un livre d'adulte écrit pour conquérir un nouveau public. Vous me trouvez trop directe, ou trop dure ? Après m'être fait ma propre opinion, j'ai consulter d'autres avis et les critiques sont nombreuses concernant le nombre de personnages, la lenteur et l'ennuie sans parler du nombre important d'abandon, ce qui n'est pas mon cas mais j'avoue y avoir pensé à de nombreuses reprises.

Ce roman m'a fait pensé à "Nous sommes l'étincelle" de Vincent Villeminot, je ne suis décidemment pas le bon public pour des pensées capilotractées. Même constat ici, je n'adhère pas.

Cependant, les vrais émotions sont présentes, la lecture fluide et on s'attache enfin à chacun de ces personnages pour seulement quelques lignes. Monsieur Stephen Carrière auriez vous été fatigué lors de la rédaction de la fin de ce roman ? Saviez-vous où vous vouliez nous emmener ? Car j'ai eu l'impression que vous lâchiez enfin prise et que vous vouliez aller plus vite, mais pas au détriment des personnages dont j'ai senti que vous affectionnez beaucoup. Alors si c'est le cas, continuer comme ça, car oui, la fin est grandiose comme l'équipe entière que forme ces cinq amis qui courent après le temps essayant de l'arrêter mais qui glisse inexorablement... A la fin de ce roman, le temps passe trop vite et c'est justement ce qui fait que l'on apprécie encore plus un roman.

Citations :

"Il pensa qu'il faudrait installer des maisons de retraite dans les centre commerciaux. Faire ses courses et rendre visite à mamie, le couplage des corvées profiterait à tout le monde. Sans compter que les petits vieux ne seraient jamais à court de distractions."

"Pour nous Jenny, ce n'était pas une fille, c'était la fille de la bande. C'est elle qui a donné le ton, notre première image du féminin alors qu'on ne la regardait pas comme une femme. en fait, elle nous faisait nous sentir des hommes bien. ON aurait fait n'importe quoi pour elle, et c'était émouvant d'avoir envie de tout faire pour quelqu'un de tellement plus fort que soi. Avec le recul, je dirais qu'elle nous a offert un peu de virilité en nous montrant ce qu'était le courage. Mais ça, c'est des années plus tard, parce qu'à ,l'époque, le courage..."

" La nourriture, le sommeil et le plaisir c'est pareil, tu ne sais jamais quand tu vas en manquer, alors réfléchis bien avant de dire "non merci"."



Le mot de la fin :

Je n'ai pas adhéré ni à l'histoire ni au style de l'auteur. Un roman à la croisée de tout : du Young Adult et de l'Adulte ; du fantastique et du contemporain. Un roman qui traite de l'adolescence mais avec la pensée d'un adulte. Au final beaucoup d'ennuie pour ma part. 

***

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