Ce que murmure le vent - Amy Harmon

A
uteur : Amy Harmon
Edition : France Loisirs
Genre : Historique
Sortie : 2021
Pages : 381


"- Grand-père, parle moi de ta mère.
Il m'a caressé la tête sans un mot, et pendant un long moment j'ai cru qu'il ne m'avait pas entendue.
-Elle était belle. Elle avait les cheveux noirs, les yeux verts, exactement comme toi."



Synopsis :
Aujourd’hui romancière à succès, Anne a grandi avec les souvenirs d’Irlande de son grand-père Eoin. Alors que celui-lui a toujours refusé de l’y emmener, il lui fait promettre de répandre ses cendres sur le lac de Lough Gill. Émue de découvrir la terre de ses ancêtres, Anne est aussi intriguée par les photos de famille qu’Eoin lui a dévoilées peu avant sa mort. Pourquoi a-t-il attendu si longtemps pour lui montrer Annie, cette arrière-grand-mère avec laquelle elle partage une ressemblance troublante ?
Sur le lac, tout se précipite : entourée soudain par la brume, Anne se retrouve à l’eau. À son réveil, la situation est aussi folle qu’évidente : elle a été projetée en 1921, et ce petit garçon persuadé qu’elle est sa mère n’est autre qu’Eoin. Recueillie par Thomas Smith, le médecin qui élève ce dernier, Anne découvre un pays déchiré par la Guerre d’indépendance, au plus près du danger, mais aussi de l’amour… Retrouvera-t-elle un jour la vie qui était la sienne ?

Ce que j'en ai pensé :

Nous voici en automne, les feuilles se parent d'extraordinaires couleurs, le ciel se couvre, la brume matinale se lève, le vent glisse à travers la frondaison, et quoi de mieux en cette saison où les températures descendent de se pelotonner et de lire un roman d'Amy Harmon : Ce que murmure le vent.

J'avais pu découvrir cette autrice à travers son livre Nos faces cachées, que j'avais été beaucoup apprécié. Ici Amy Harmon nous propose un tout autre style qui donne envie de prendre sa valise, son parapluie et découvrir les bords du Lough Gill en Irlande.

J'ai pu lire, que ce roman est le concurrent de Outlander de Diana Gabaldon, attendez un peu avant de vous emballer, je reste mitigée après cette lecture. 

Nous retrouvons dans ce roman le thème du voyage temporel, de la découverte d'une autre époque, la traversée inexpliquée, non pas à travers les pierres, mais au delà  d'un lac comme il en existe une multitude au pays des elfes verts. Amy Harmon ne nous raconte pas la fin des highlands et la guerre de Culloden en Ecosse, mais les débuts de l'IRA et la volonté des Irlandais de retrouver leur indépendance. Beaucoup de similitudes, je vous l'accorde, mais ça s'arrête là et tant mieux, c'est déjà beaucoup.

Ce qui m'a le plus gênée dans ce roman, c'est la partie historique sous forme de journal intime, avec le début de l'IRA (Irish Republican Army) qui luttait par les armes contre la présence britannique en Irlande du Nord. Une partie de l'histoire dont j'ai déjà quelques brides mais ce n'est pas suffisant pour ma culture générale. En finissant ma lecture, j'ai l'impression de n'avoir toujours rien appris. Le contexte historique reste flou, les anecdotes d'attentats et de représailles que je pense tirés de faits réels sont posés dans le texte comme un cheveux sur la soupe, alourdissant plus qu'autre chose l'histoire en elle-même. Vous me trouvez sous doute manichéenne en disant que je n'ai pas compris qui étaient les bons et les méchants. Je fais simple pour un sujet qui ne l'est pas, j'en suis bien consciente mais je me suis plus d'une fois ennuyée en lisant les nombreux paragraphes traitant de l'Histoire de l'Irlande.

J'ai également été incommodée par l'adaptation quelque peu trop rapide par Anne Gallagher, l'héroïne de ce roman, qui va basculer de près d'un siècle en arrière, comme si tout était normal. J'ai trouvé sa position extrêmement passive, et ne se révolte que pour le dictat du corset : vive la libération de notre poitrine !!! Quant au reste, tout semble tellement normal. Sans parler du fait que Anne ne semble aucunement souffrir de l'usurpation d'identité qu'elle fait et d'autant plus de se faire passer pour une mère aimante alors qu'elle n'a jamais accouché de sa vie. Je trouve que l'autrice a manqué de profondeur dans les émotions et ressenti de son personnage principal alors qu'il est comme son nom l'indique "central". 

Bon, je me trouve moi-même un peu dure envers ma chronique par ce que Amy Harmon a su à de nombreuses reprises distiller ce sentiment d'attachement aux autres personnages et en particulier à Eoin.

En fait c'est surtout le dernier quart du roman qui en fait sa force, son envie de tourner les pages encore et encore et quand arrive la dernière ligne, je me dis quel dommage que ça ne continue pas encore un peu ... C'est maintenant que le roman démarre.

Citations :

"Quand j'avais du mal à trouver mes mots, mon grand-père me tendait un papier et un stylo.
- Si tu n'arrives pas à les dire, écris-les. Ils dureront plus longtemps comme ça. Ecris tous tes mots, Annie. Ecris-les et donne-leur un endroit où aller."

"Je suis tombée amoureuse si vite, si fort, si entièrement. Pas parce que l'amour est aveugle, mais parce que ... il ne l'est pas. L'amour n'est pas aveugle, il est aveuglant."

"Jamais un homme ne souffre ou ne se sacrifie pour une chose qu'il n'aime pas. En fin de compte, je suppose que tout dépend de ce que nous aimons le plus."

Le mot de la fin :

Un saut dans le temps qui ne m'a pas particulièrement conquise, même si on s'attache sans doute plus aux personnages secondaires qu'à la principale. Un côté historique confus, une romance qui a du mal à décoller, et finalement un roman qui commence à être intéressant à la fin.

***

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