Alice - Samantha Nobilo
Auteur : Samantha Nobilo
Éditions : Kobo by Fnac
Genre : Nouvelle
Date de publication originale : 2018
Pages : 52
"Comment aimer ma vie avant lui ? C'est impossible de demander une chose pareille."
Synopsis :
Alice est une héroïne. Elle a régné, elle a sauvé des vies, elle a follement aimé, mais ce que personne n'imagine, c'est le sentiment de solitude, l'abandon, les profondes blessures, les revers de fortune qui ont marqué sa vie. Elle a traversé le XXème siècle emportant avec elle ses mystères et ses ombres, mais aussi ses secrets. C'est une tumultueuse traversée à laquelle sont conviés Freud, Hitler, Nijinsky et d'autres et qui lève le voile sur une destinée tragique.
Ce que j'en ai pensé :
Imaginez-vous dans un hôtel sur la côte, en France, en Italie, en Grèce, peut importe. Imaginez-vous que vous voyez la mer, qu'il fait chaud mais sans plus. Imaginez-vous que vous êtes dans le couloir qui mène à votre chambre, vous foulez le tapis épais, il n'y a personne et soudain la porte de la chambre juste avant la votre est ouverte. Imaginez-vous votre curiosité, de regarder à l'intérieur. Imaginez-vous observant une femme d'âge mur, faisant les cents pas dans sa suite, de long en large, parlant toute seule, s'arrêtant, soufflant, criant presque, pleurant. Et bien c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant cette nouvelle. J'ai observé une femme qui ne me voyait pas qui parlait à un personnage absent du décors tantôt son mari, tantôt son fils, tantôt personne.
Cette femme qui balaye sa vie n'est autre que Alice. Alice de Battenberg. Ce nom ne vous dit rien. Moi non plus au début jusqu'à ce que je fasse quelques recherches. Alice fut la mère de Philippe de Battenberg, prince de Grèce et de Danemark. Non rien toujours pas ? Bon et si je dis que Philippe a changé de nom et s'appelle maintenant Philip Mountbatten. Non ? Bien, alors disons que Philip épouse Elisabeth II du Royaume-Uni, et oui !!! Alice n'est autre que la belle mère de la reine d'Angleterre. Et si on n'en a que très peu entendu parlé c'est sans doute que des secrets entourent ce personnage historique faisant partie du gotha.
Samantha Nobilo nous fait donc découvrir un personnage de la haute, qui va descendre dans la basse, très basse, au point qu'elle va être cachée très souvent. On apprend donc sa surdité de naissance, son mariage avec André de Grèce qu'elle aime passionnément, son incarcération après la guerre entre la Grèce et la Turquie, son exil en France chez la princesse Marie Bonaparte avec plus un sous en poche et 5 enfants à nourrir. Son enfermement dans une clinique huppée suisse pour cause de schizophrénie, les expériences de Freud pour guérir ses pulsions, la mort de sa fille dans un accident d'avion, son combat contre le nazisme. Un condensé de sa vie passionnant.
Alors oui, on ne lit pas vraiment, comme je l'expliquais en préambule, on écoute parler cette femme, et on ne peut pas l'interrompre, elle est tellement sincère, naïve, perdue, incrédule, mais c'est à sa manière une femme que l'on a amputée de sa famille, de son corps, de sa vie. C'est le combat d'une femme pour suivre un chemin qui ne lui était pas destinée. C'est sa vision, vous trouverez sans doute que ce n'est pas tout à fait la réalité en vous documentant, mais justement, c'est ce qui en fait tout l'intérêt, d'avoir su mettre des mots dans une tête qui ne l'avait peut être pas tout à fait.
Une très belle découverte, et si vous êtes curieux n'hésiter pas à lire le petit bonus, car vous ne pourrez que faire la comparaison d'Alice à son mariage avec Lady Di, oui, s'est particulièrement troublant, que son petit fils ait choisi comme première épouse une femme si ressemblante à sa grand-mère.
Citations :
"Vivre à ses côtés est une évidence. Je ne pourrai plus vivre sans lui, sans connaitre son corps ou ses caresses, sans chercher son regard loin du mien, sans percevoir ses gestes à l'orée des miens. Sinon, la vie ne vaudrait plus la peine d'être vécue."
"Oui, Monsieur Freud, [...] Pourquoi les rayons X ? "Pour brûler vos ovaires, chère Madame, et provoquer ainsi une ménopuse prématurée qui soignera vos désirs sexuels frustrés." C'est le choc. Abyssal."
Petit Bonus à retrouver sur wikipedia :
Victoria Alice Élisabeth Julie Marie de Battenberg (en allemand : Alice von Battenberg et en grec moderne : Αλίκη του Μπάττενμπεργκ), princesse de Battenberg puis, par son mariage, princesse de Grèce et de Danemark, est née le au château de Windsor, en Angleterre, et morte le au palais de Buckingham, à Londres. Belle-mère de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, elle est membre des familles souveraines de Hesse-Darmstadt, d'Angleterre, de Grèce et du Danemark. Alice de Battenberg est également l'une des deux seules princesses européennes (avec sa nièce la reine Hélène de Roumanie) à avoir reçu le titre israélien de « Juste parmi les nations » et la fondatrice d’un ordre de religieuses orthodoxes qui a rapidement périclité.
Sourde de naissance, la princesse Alice grandit en Allemagne, en Angleterre et à Malte, où son père, membre de la Royal Navy, est fréquemment stationné. Après avoir épousé le prince André de Grèce et de Danemark en 1903, elle vit en Grèce jusqu'au bannissement de la famille royale après la Première Guerre mondiale et l’échec de la guerre gréco-turque de 1919-1922. En 1930, Alice, convertie à la religion orthodoxe et de plus en plus mystique, est reconnue schizophrène puis envoyée dans un sanatorium allemand. Déclarée guérie en 1932, elle vit séparée de son mari et de sa famille jusqu’en 1937, lorsque l’une de ses filles, l'époux de celle-ci et leurs enfants meurent dans un accident d’avion. Alice de Battenberg revient finalement à Athènes en 1938 et y reste pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Alors que presque tous les autres membres de la famille royale sont en exil, la princesse travaille pour la Croix-Rouge et abrite chez elle une famille juive, ce qui lui vaut de recevoir, de façon posthume, le titre de « Juste parmi les nations » en 1994. Une fois la guerre terminée, elle reste vivre en Grèce et y fonde un ordre monastique orthodoxe qui ne lui survit pas. Après la chute de la monarchie et la mise en place de la dictature des colonels en 1967, Alice est invitée par son fils, le duc d’Édimbourg, et sa belle-fille, la reine Élisabeth II, à résider au palais de Buckingham, où elle meurt deux ans plus tard.
Le mot de la fin :
Une très bonne surprise pour cette nouvelle qui nous fait découvrir une princesse oubliée, une princesse forte et courageuse, une princesse naïve, une princesse amoureuse, une mère qui devra se battre pour retrouver sa famille et surtout son fils qui lui est très célèbre outre-Atlantique.
Éditions : Kobo by Fnac
Genre : Nouvelle
Date de publication originale : 2018
Pages : 52
"Comment aimer ma vie avant lui ? C'est impossible de demander une chose pareille."
Synopsis :
Alice est une héroïne. Elle a régné, elle a sauvé des vies, elle a follement aimé, mais ce que personne n'imagine, c'est le sentiment de solitude, l'abandon, les profondes blessures, les revers de fortune qui ont marqué sa vie. Elle a traversé le XXème siècle emportant avec elle ses mystères et ses ombres, mais aussi ses secrets. C'est une tumultueuse traversée à laquelle sont conviés Freud, Hitler, Nijinsky et d'autres et qui lève le voile sur une destinée tragique.
Ce que j'en ai pensé :
Imaginez-vous dans un hôtel sur la côte, en France, en Italie, en Grèce, peut importe. Imaginez-vous que vous voyez la mer, qu'il fait chaud mais sans plus. Imaginez-vous que vous êtes dans le couloir qui mène à votre chambre, vous foulez le tapis épais, il n'y a personne et soudain la porte de la chambre juste avant la votre est ouverte. Imaginez-vous votre curiosité, de regarder à l'intérieur. Imaginez-vous observant une femme d'âge mur, faisant les cents pas dans sa suite, de long en large, parlant toute seule, s'arrêtant, soufflant, criant presque, pleurant. Et bien c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant cette nouvelle. J'ai observé une femme qui ne me voyait pas qui parlait à un personnage absent du décors tantôt son mari, tantôt son fils, tantôt personne.
Cette femme qui balaye sa vie n'est autre que Alice. Alice de Battenberg. Ce nom ne vous dit rien. Moi non plus au début jusqu'à ce que je fasse quelques recherches. Alice fut la mère de Philippe de Battenberg, prince de Grèce et de Danemark. Non rien toujours pas ? Bon et si je dis que Philippe a changé de nom et s'appelle maintenant Philip Mountbatten. Non ? Bien, alors disons que Philip épouse Elisabeth II du Royaume-Uni, et oui !!! Alice n'est autre que la belle mère de la reine d'Angleterre. Et si on n'en a que très peu entendu parlé c'est sans doute que des secrets entourent ce personnage historique faisant partie du gotha.
Samantha Nobilo nous fait donc découvrir un personnage de la haute, qui va descendre dans la basse, très basse, au point qu'elle va être cachée très souvent. On apprend donc sa surdité de naissance, son mariage avec André de Grèce qu'elle aime passionnément, son incarcération après la guerre entre la Grèce et la Turquie, son exil en France chez la princesse Marie Bonaparte avec plus un sous en poche et 5 enfants à nourrir. Son enfermement dans une clinique huppée suisse pour cause de schizophrénie, les expériences de Freud pour guérir ses pulsions, la mort de sa fille dans un accident d'avion, son combat contre le nazisme. Un condensé de sa vie passionnant.
Alors oui, on ne lit pas vraiment, comme je l'expliquais en préambule, on écoute parler cette femme, et on ne peut pas l'interrompre, elle est tellement sincère, naïve, perdue, incrédule, mais c'est à sa manière une femme que l'on a amputée de sa famille, de son corps, de sa vie. C'est le combat d'une femme pour suivre un chemin qui ne lui était pas destinée. C'est sa vision, vous trouverez sans doute que ce n'est pas tout à fait la réalité en vous documentant, mais justement, c'est ce qui en fait tout l'intérêt, d'avoir su mettre des mots dans une tête qui ne l'avait peut être pas tout à fait.
Une très belle découverte, et si vous êtes curieux n'hésiter pas à lire le petit bonus, car vous ne pourrez que faire la comparaison d'Alice à son mariage avec Lady Di, oui, s'est particulièrement troublant, que son petit fils ait choisi comme première épouse une femme si ressemblante à sa grand-mère.
Citations :
"Vivre à ses côtés est une évidence. Je ne pourrai plus vivre sans lui, sans connaitre son corps ou ses caresses, sans chercher son regard loin du mien, sans percevoir ses gestes à l'orée des miens. Sinon, la vie ne vaudrait plus la peine d'être vécue."
"Oui, Monsieur Freud, [...] Pourquoi les rayons X ? "Pour brûler vos ovaires, chère Madame, et provoquer ainsi une ménopuse prématurée qui soignera vos désirs sexuels frustrés." C'est le choc. Abyssal."
Petit Bonus à retrouver sur wikipedia :
Victoria Alice Élisabeth Julie Marie de Battenberg (en allemand : Alice von Battenberg et en grec moderne : Αλίκη του Μπάττενμπεργκ), princesse de Battenberg puis, par son mariage, princesse de Grèce et de Danemark, est née le au château de Windsor, en Angleterre, et morte le au palais de Buckingham, à Londres. Belle-mère de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, elle est membre des familles souveraines de Hesse-Darmstadt, d'Angleterre, de Grèce et du Danemark. Alice de Battenberg est également l'une des deux seules princesses européennes (avec sa nièce la reine Hélène de Roumanie) à avoir reçu le titre israélien de « Juste parmi les nations » et la fondatrice d’un ordre de religieuses orthodoxes qui a rapidement périclité.
Sourde de naissance, la princesse Alice grandit en Allemagne, en Angleterre et à Malte, où son père, membre de la Royal Navy, est fréquemment stationné. Après avoir épousé le prince André de Grèce et de Danemark en 1903, elle vit en Grèce jusqu'au bannissement de la famille royale après la Première Guerre mondiale et l’échec de la guerre gréco-turque de 1919-1922. En 1930, Alice, convertie à la religion orthodoxe et de plus en plus mystique, est reconnue schizophrène puis envoyée dans un sanatorium allemand. Déclarée guérie en 1932, elle vit séparée de son mari et de sa famille jusqu’en 1937, lorsque l’une de ses filles, l'époux de celle-ci et leurs enfants meurent dans un accident d’avion. Alice de Battenberg revient finalement à Athènes en 1938 et y reste pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Alors que presque tous les autres membres de la famille royale sont en exil, la princesse travaille pour la Croix-Rouge et abrite chez elle une famille juive, ce qui lui vaut de recevoir, de façon posthume, le titre de « Juste parmi les nations » en 1994. Une fois la guerre terminée, elle reste vivre en Grèce et y fonde un ordre monastique orthodoxe qui ne lui survit pas. Après la chute de la monarchie et la mise en place de la dictature des colonels en 1967, Alice est invitée par son fils, le duc d’Édimbourg, et sa belle-fille, la reine Élisabeth II, à résider au palais de Buckingham, où elle meurt deux ans plus tard.
Le mot de la fin :
Une très bonne surprise pour cette nouvelle qui nous fait découvrir une princesse oubliée, une princesse forte et courageuse, une princesse naïve, une princesse amoureuse, une mère qui devra se battre pour retrouver sa famille et surtout son fils qui lui est très célèbre outre-Atlantique.
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