Blackwatter, T3 : La maison - Michael McDowell

A
uteur : Michael McDowell
Edition : Monsieur Toussaint Louverture
Genre : Horreur
Publication originale : 1983
Pages : 238

"Miriam et Frances Caskey étaient sœurs ; elles étaient nées avec à peine un an d’écart, et vivaient dans des maisons séparées d’à peine vingt mètres, pourtant, leurs deux foyers communiquaient si peu que lorsqu’elles se rencontraient sur la propriété – ce qui était rare –, elles se montraient timides et méfiantes l’une envers l’autre."

Synopsis :

1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d’autres crises – conjugales, économiques, existentielles – aux répercussions défiant l’imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d’Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.

Ce que j'en ai pensé :

Je continue comme je l'avais dit précédemment ma découverte concernant cette saga en lisant en ce mois de janvier le troisième tome des aventures de la famille Caske.

Comme je l'ai dit dans mes précédentes chroniques (tome 1 : la crue - tome 2 : la digue), j'ai l'impression que chaque tome est tourné vers un personnage particulier, même si on en apprend toujours plus sur tout le monde. Michael McDowell a créé de nombreux personnages avec chacun leur propre caractère et c'est vraiment très agréable de les découvrir et de nous faire surprendre dans leur évolution.

Après Elinor dans le tome 1, Sister dans le tome 2, c'est au tour de la fameuse Mary-Love, matriarche de ce clan Caskey qui impose encore et toujours sa main de fer sans prendre son gant de velours. Chantages, duperies, mensonges, rien ne l'arrête pour être au centre des conversations. Personnage haïssable mais que j'ai adoré suivre dans son machiavélisme, elle va une fois de plus rendre la tache compliquée à tous ceux qu'elle n'affectionne pas, c'est à dire tout le monde sauf sa petite-fille adorée Miriam qu'elle éduque pour qu'elle devienne une mini-elle. 

Ce roman contient de nombreuses ellipses temporelles, ce qui permet au lecteur de voir grandir très rapidement les deux sœurs : Miriam, confiée aux bons soins de sa grand-mère (bon est relatif mais dirons nous qu'elle ne manque de rien, bien au contraire) et Frances, qui elle, grandit auprès de ses parents dans la simplicité. Deux éducations, deux caractères, deux évolutions pour une seule et même matrice : Elinor pour qui, la vengeance est un plat qui se mange froid ou plus exactement qui se boit froid !!! Je n'en révélerai pas plus pour ceux qui n'ont pas encore lu ce tome.

Et puis, il y a ce personnage qui avait fait son apparition au début du premier tome et qui maintenant s'impose dans ce tome, il s'agit de la maison d'Elinor et d'Oscar qui prend une place somme toute particulière. Car cette maison vit, respire, bat d'un cœur pas tout à fait réel mais donne l'impression à ces habitants d'exister en tant que tel. Michael McDowell continue à donner du mystère dans ces romans en utilisant la peur sur ces personnages. Malheureusement j'en attendais plus, j'attendais des phrases qui me donnent la chair de poule, qui me glace le sang. Il ne me manquait pas grand chose mais sans y arriver pour autant. Je pense que les passages fantastiques sont trop rapides pour donner cette impression, ce qui n'était pas le cas dans le premier tome lors de la découverte d'Elinor dans la chambre d'hôtel où l'auteur avait pris le temps de décrire les lieux, les impressions et cette eau stagnante qui recouvrait tout. C'est dommage il ne manquait que quelques pages pour que ce soit vraiment réussi.

Cependant, c'est un tome que j'ai bien plus apprécié que le précédent,  nous retrouvons cette atmosphère pesante, cette sensation de moiteur somnolente, cette envie d'être au plus près des personnages pour les suivre dans leur intimité. Il est encore une fois difficile de ne pas avoir envie de lire la suite très rapidement. Et par chance nous sommes déjà en février, donc je vais pouvoir attaqué dans les prochains jours le tome 4 : la guerre.

Citations : 

A Perdido, on certifia n'avoir jamais connu de famille aussi disposée que les Caskey à abandonner et reprendre ses enfants, à s'échanger la progéniture comme s'il s'était agi d'un moule à tarte ou n'importe quel plat à gâteau que l'un des foyers aurait en trop et dont l'autre aurait manqué.

- Tu rêves que tu entends quelque chose, tu rêves que tu vois quelque chose, tu rêves que quelque chose te tire hors du lit. C'est tout. C'est compris ? Il ne t'arrivera rien dans cette chambre pour la simple raison que je ne le permettrais pas.

Le mot de la fin :

Une saga qui montre la perfidie des personnages et qui nous fait aimer ça. C'est pas vraiment sain mais on ne peut s'empêcher d'apprécier. Les années passent sur la famille Caskey, on suit leur évolution, et on en redemande. Vengeance, meurtre et silence, Michael McDowell nous en fait voir encore une fois, de toutes les couleurs.

***


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