Le mur en partage - Victoire Sentenac

 Le mur en partage - Victoire Sentenac

Il y a trente ans exactement, le monde assistait, sidéré, à la chute soudaine et imprévisible du Mur de Berlin.En 1987, Nina a seize ans et vit de l'intérieur le régime oppressant de l'Allemagne de l'Est. Comme ses amis, elle rêve de passer de l'autre côté du Mur, et comme tous les adolescents du monde, elle a soif de liberté et d'évasion. Les deux années qui précèdent la chute du Mur seront pour elle celles des apprentissages de la vie et la découverte du grand amour avec Viktor, jeune homme en rébellion qui refuse comme elle de se laisser broyer par le fracas de l'Histoire.


1961 - Ils sont restés en cage lors de la construction du mur de Berlin
1989 - ils ont repris leur liberté lors de la chute du mur de la honte.
Deux générations qui se sont succédés. La première soumise, la seconde engagée à défendre leur liberté, à vouloir vivre comme ceux de l'autre côté à ne plus subir la peur de la Stasi et l'oppression du gouvernement.

"Maudit Mur, je te déteste, toi et tout ce que tu représentes. La peur, la lâcheté, la violence, l'intolérance, la haine, la liste est longue, et non exhaustive. Notre histoire nous a pourtant appris à nous méfier du totalitarisme et ses conséquences dramatiques pour l'humain, mais il faut croire que ça n'avait pas suffi. On a replongé, bien malgré nous, dans une dérive dictatoriale qui était en train de nous broyer, qui a réussi pour certains. Le réveil est douloureux, mais ô combien nécessaire."

Nina a seize ans et désire un onde libre pour eux, ceux de la République Démocratique allemande. eux qui ne peuvent manger, s'habiller, étudier ce qu'ils désirent.

"Moi aussi, un jour, j'aurais droit à tout ça, les scooters, la plage, les hamburgers, la folie de Madonna, les parfums luxueux ... en fait, ce ne sont pas tellement les choses matérielles en elles-mêmes qui me font envie, mais plutôt tout ce choix, et le vent de liberté qui va avec. J'en ai marre d'être contrainte à vivre selon un seul et unique modèle, de me contenir tout le temps, de cacher mes vrais goûts..."

Ce roman est basé sur l'amitié, des rêves d'enfants qui voudraient avoir d'énormes ballons pour sauter dessus et s'envoler au delà du mur...
Nina, Viktor, Claudia, Jörg et Claudia discutent, fument, boivent, rêvent, partagent, rient, s'embrassent, dansent au fond d'une cave, leur squat pendant le couvre feu pour être ensemble et espérer.

Victoria Sentenac a une plume magnifique et pose les mots dans l'esprit de Nina avec détermination et subtilité. Ils y a aussi les autres avec leurs passés, leurs présents et cet hypothétique futur. Et ce personnage a part entière qui est le Mur : qui représente la noirceur de leurs vies , personnage a part entière dont l'ombre cache leur volonté de vivre.

Des rires, des peines, des doutes, des chagrins d'amour, des questions sur les bons choix de vie, l'amour; l'envie d'éccrire sa vie, d'être entouré, d'être soutenu, ce roman est une avalanche de sentiments et un cri à la liberté. Tant d'émotions dans ce livre qui montre ces jeunes gens grandir.

"Finalement, grandir c'est comme raboter ses ailes, pour voler moins haut, mais plus en sécurité."

J'ai tellement aimé Nina, par laquelle l'histoire est racontée, les décisions qu'elle prend, sa jeunesse insouciante, les risques pris et surtout la relation tendre qu'elle a avec son père, son point de repère, cet homme qui souffre de la perte de son frère, qui rêve de voir la chute du mur tout en chutant lui-même. que d'émotions jusqu'au bout pour savoir qui va gagner entre le Mur et lui. Et puis, il y a Viktor, le rebelle, le cérébral qui va devenir pour Nina son phare dans l'obscurité, sa patience est tout à son honneur.

Vous l'aurez compris , c'est un coup de cœur pour ce roman méconnu qui mériterait  d'être mis en avant sur toutes les tables de librairies.

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