Arsène Lupin gentleman cambrioleur - Maurice Leblanc

 

Arsène Lupin gentleman cambrioleur - Maurice Leblanc

Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrêt le commissaire (qui ici, en l'occurrence, s'appelle l'inspecteur Ganimard), traînant les cœurs après lui et mettant les rieurs de son côté, se moquant des situations acquises, ridiculisant les bourgeois, portant secours aux faibles, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur est un Robin des Bois, de la " Belle Époque".
Un Robin des Bois bien français : il ne se prend pas trop au sérieux, ses armes les plus meurtrières sont les traits d'esprit ; ce n'est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. Arsène Lupin, après plus d'un demi-siècle, n'a pas vieilli. Il ne vieillira jamais en dépit de son chapeau haut de forme, de sa cape et de son monocle.

Lorsque je pense à Arsène Lupin, j'imagine ce gentleman cambrioleur charismatique, habile et insaisissable. Cependant, en ouvrant ce roman, j'ai eu la mauvaise surprise d'avoir un personnage quelconque sans charme, sûr de lui, jamais aculé et entouré de très nombreux personnages de l'ombre qui l'aide à s'en sortir. Arsène Lupin m'est apparu comme chef de gang au dessus de la loi, au dessus de l'ordre. Mais avant de vous expliquer clairement la déconvenue,  j'ai également découvert qu'il ne s'agissait pas d'un récit linéaire mais bien d'un recueil de 9 nouvelles : L'Arrestation d'Arsène Lupin, Arsène Lupin en prison, L'Évasion d'Arsène Lupin, Le Mystérieux Voyageur, Le Collier de la reine, Le Sept de cœur, La Perle noire, Herlock Sholmès arrive trop tard, Une aventure d'Arsène Lupin . Des nouvelles inégales qui fait que ma lecture aurait pu être plaisante, si seulement le contenu m'avait davantage captivée.

Chaque nouvelle suit un schéma assez semblable rendant ma lecture prévisible. On assiste aux "prouesses" d'Arsène Lupin, toujours en avance sur ses adversaires, et même si certaines intrigues donnent l'illusion d'être bien ficelées, elles m'ont semblé capilotractées. Pire encore, j'arrivais à deviner la conclusion de nombreuses histoires avant même d'avoir lu leur dénouement et cela dès la lecture de L'Arrestation d'Arsène Lupin. Ce manque d'effet de surprise a fortement entamé mon plaisir de lecture.

Arsène Lupin connu comme fin stratège et voleur au grand cœur ( en fait pas du tout, il est le vrai brigand dans le sens où il brigue ce qui ne lui appartient pas pour son propre plaisir et non comme ce très cher Robin des bois en restituant les richesses), ne m'a pas séduite. J'ai trouvé son comportement trop daté, ce qui m'a empêchée de m'attacher à lui. Est-ce son attitude ou bien le style de Maurice Leblanc qui m'a refroidie ? Difficile à dire. Toujours est-il que son arrogance et sa façon d'orchestrer chaque situation avec une facilité presque trop grande ont eu raison de mon intérêt.

Et pourtant même si j'ai trouvé ces nouvelles monotones, je reconnais cependant leur qualité pour un jeune lectorat. Le vocabulaire est simple, les histoires sont fluides et faciles à suivre, ce qui en fait une bonne introduction au genre policier pour des pré-adolescents. Mon fils de 11 ans, par exemple, pourrait y trouver une première expérience plaisante avant d'explorer des récits plus travaillés.

Voilà donc là où s'achève mon expérience avec Arsène Lupin, car je ne suis pas sûre de continuer la découverte..