L'enseveli - Valérie Paturaud
L'enseveli - Valérie Paturaud
Une histoire d'amitié bouleversante pendant la Première Guerre mondiale.
Sur le champ de bataille, un obus éclate. Abel n'écoute que son courage et, au péril de sa vie, sauve un inconnu d'une mort certaine.
Alors qu'Abel est en convalescence dans un hôpital de fortune, un officier défiguré vient occuper le lit voisin. Abel est ouvrier, Adrien est médecin : un gouffre social les sépare et jamais ils ne se seraient rencontrés dans la vie civile. Mais ici, dans ce lieu hors du temps, ils ne sont plus que deux hommes en souffrance.
Adrien s'intéresse à la vie d'Abel. Privé de l'usage de la parole, il écrit sur un cahier d'écolier pour communiquer. Abel, peu instruit, lit avec difficulté. Entre paroles et écrits, l'officier et le soldat partagent au fil des jours ce qu'ils ont de plus intime, de plus enseveli... jusqu'à découvrir que leurs chemins, avant la guerre, se sont déjà croisés.
Rentrée littéraire 2025 - sortie le 14 aout 2025 - lu dans le cadre #PrixRomanFnac
En quelques mots :
Un roman à l’écriture sèche, martelée, qui plonge dans les entrailles de la Grande Guerre mais reste trop souvent en surface. La douleur, le silence, la boue sont là, mais l’émotion manque, effleurée sans jamais vraiment percer. Quelques passages marquants, comme celui sur la chirurgie reconstructive, apportent un souffle inédit, mais globalement je suis restée spectatrice plus que touchée.
En beaucoup plus de mots :
Dès les premières pages, j’ai été saisie par la sécheresse du style, une écriture âpre, martelée, où les dialogues se font rares, presque absents. C’est une langue blessée, comme les corps qu’elle décrit. Nous sommes dans les entrailles de la Grande Guerre, là où l’horizon s’est éteint et où l’espoir ne survit qu’à demi-mot.
La douleur, le silence, la boue – tout respire l’oppression. Mais ce roman, s’il frôle des thématiques puissantes – la guérison, le pardon, l’amitié improbable entre deux blessés de classes sociales différentes – ne descend jamais tout à fait dans les profondeurs de l’émotion. Tout semble effleuré, comme si les mots avaient peur d’appuyer là où ça fait mal. Les souvenirs affleurent et se dissipent, les blessures sont pansées à la surface, sans atteindre le cœur.
J’aurais voulu ressentir davantage – le vertige de l’horreur, le dégoût, l’attachement, la compassion. Mais rien ne s’ancre durablement. Les multiples analepses coupent trop souvent le rythme, et les dialogues mentaux tournent parfois à vide.
Le passage sur la chirurgie reconstructive m’a pourtant interpellée. La figure réelle de Suzanne Noël ou d’Anna Coleman Ladd offre une respiration inédite, un souffle historique bouleversant. Mais ce fut tellement court ! J’aurais aimé que l’autrice leur donne davantage de place. Elles incarnent une autre forme de guerre, celle du soin, de la réparation, presque de la résurrection.
Et puis vient la dernière partie. Une tension nouvelle, une quête de vérité presque viscérale. Pour la première fois, j’ai senti une pulsation, un frisson. Mais là encore, tout va trop vite. L’enquête passionne, mais l’émotion ne trouve toujours pas sa place. Elle passe, fugace, comme un souvenir refusé.
L'enseveli est un roman qui a du fond, une matière grave et noble. Mais il manque l’âme, le souffle, l’empathie qui m’auraient permis de plonger. Je suis restée spectatrice, à distance, face à des personnages ensevelis dans leur silence autant que dans leur douleur.
Je n'ai pas lu La cuisinière des Kennedy, il est désormais dans ma pal, coup du destin ou du coup du sort, lors de cette lecture, une femme ouverte d'esprit me l'a offert. Merci à toi, mais après cette lecture, je vais attendre un certain temps avant de le découvrir.
Commentaires
Enregistrer un commentaire