Icare Academy - Franck Petruzzelli

Auteur : Franck Petruzzelli
Éditions : Concours Kobo by Fnac
Genre : Science-Fiction
Date de parution : 2016
Pages : 149 (format E-book)

"A cette époque, on avait décidé de regrouper les étrangers dans une zone strictement délimitée au plus près du Centre administratif."

Synopsis :
Dans un futur proche et incertain, la ville de Nice en France s’est recroquevillée sur elle-même et est devenue la Tortue. Les autorités, quelle que soit la réalité recouverte par ce concept, ont bâti des frontières autour de la ville afin d’empêcher les migrants de l’envahir. Ces frontières ont aussi effacé la mémoire des habitants de la ville, les coupant de leur histoire.


Ce que j'en ai pensé :

J'ai découvert ce roman et cet auteur une fois encore lors de mon passage sur le site Kobo qui propose de lire gratuitement les talents de demain. Second essai, seconde transformation (j'essaye moi aussi de tenir à l'actualité sportive du moment !!!) ... J'ai encore une fois de plus découvert un très bon roman qui m'a permis de sortir de ma zone de confort.

Sujet brulant, sujet d'actualité, sujet qui peut faire peur, Franck Petruzzelli propose un court roman sur le thème de l'immigration, de la fermeture des frontières non pas nationales mais cette fois municipales. Vous allez vous sentir claustrophobe dans le monde imaginé par cet auteur talentueux entre fiction et réalité, voici une version de ce qui pourrait arriver dans quelques années en France.

Franck Petruzzelli ne fait qu'amplifier ce que nous vivons au quotidien : des bateaux de migrants qui abordent les plages méditerranéennes, les centres de réfugiés qui poussent aux frontières de nos villes suite au démantèlement de la jungle de calais, nos adolescents qui ne s'intéressent pas à la réalité qui les entourent et préfèrent se complaire et se lobotomiser l'esprit en regardant la télé réalité des marseillais ou des ch'tis, sauf que là on ne peut pas voter pour les éliminer, les tuer ou les reproduire. C'est difficile de ne pas trop dévoiler le roman sulfureux qui nous est proposé ici.

Ce roman est très bien écrit avec les points de vue de deux personnes appartenant à deux camps différents : un immigré amnésique et un habitant de la ville, révolutionnaire dans l'âme qui essaye de crier la vérité à l'ensemble de la population de la Tortue qui ne vit que devant leurs écrans de télévision et ne voit plus la réalité qui est à deux pas de chez eux. Que se soit les migrants ou les habitants, chacun est dépersonnalisé, n'a plus de passé, de présent de futur, plus d'origine, de souvenir de comment était le monde, est-ce qu'il existe autre chose ailleurs, c'est cuisant, dur. Les œillères que chacun d'entre nous se mettent d'une manière ou d'une autre sont ici clairement exprimées.

Franck Petruzzelli va donc nous raconter le devenir de la ville de Nice, en s'appuyant sur la mythologie grecque. C'est riche, très riche et ça m'a fait du bien de réviser mon histoire, c'est passionnant la façon dont l'auteur lie nos origines et notre devenir.

Le twist final permet de relancer la fin du livre qui avait une certaine tendance à s'essouffler mais je n'ai pas totalement adhéré à la fin parce que ce n'est surement pas celle que j'aurais imaginé mais qui est ce que la société nous impose... Comment ça je ne rentre pas dans le moule, ...

C'est donc une très bonne découverte, qui permet de réfléchir et prendre du recul sur l'actualité et de se poser peut être de vraies questions. A découvrir.

Citations :

"si on n'a pas de passé," lui répondit un Ancien, "mieux vaut ne pas s'en rêver un... Tu ferais bien de te rêver un avenir, mon gars..."

"Déjà la nuit, et il n'est pas revenu ! Pourquoi me parles-tu des étoiles, Icare ? Les oracles et les poètes en font toujours tout un plat, mais ce n'est rien d'autre que de la poussière en suspension ! Comme il y en a qu'en on nettoie sa chambre ! Et c'est ça qu'on appelle la vie ! Mais tu te rends compte ? Quand la poussière retombe, on ne voit plus rien, et la vie s'éteint. La vie, c'est un mouvement provoqué par un coup de balai qui finit toujours par se dissiper... Et alors tout retourne au néant, à l'immobilité, à la nuit aux ténèbres..."

"Moi qui n'ai jamais eu la foi, j'ai placé ma foi en ti. Tu es le temple de mes désirs, la terre de mes rêves, racines qui boivent en toi, Tu es l'arbre infini de mes projets."

Petits bonus (source wikipedia) :

Dans ce roman, on se remémore nos cours avec le Minotaure, Persée, Icare, Dédale, Thésée et bien d'autres qui nous sont connus ou non, petit retour en arrière ...

Pasiphaé
Dans la mythologie grecque, Pasiphaé, fille d'Hélios et de Persé, est l'épouse de Minos (roi de Crète), et la mère notamment du Minotaure.
Elle est tour à tour présentée comme étant une immortelle ou une magicienne.
Elle conçoit plusieurs enfants de Minos, notamment Ariane, Deucalion, Glaucos, Androgée, Catrée, Acacallis, Xénodicé et Phèdre. Jalouse des infidélités répétées de son mari, elle lui jette un sort, le condamnant à éjaculer des bêtes venimeuses s'il couche avec d'autres femmes, provoquant ainsi leur mort.
Comme Minos n'avait pas tenu son engagement de sacrifier à Poséidon le magnifique taureau blanc qu'il lui avait envoyé en Crète, le dieu par vengeance inspira à Pasiphaé une passion amoureuse pour l'animal. Selon le pseudo-Apollodore (III, 1, 2) :
« Dédale construisit une vache de bois montée sur des roulettes ; l'intérieur était creux, et elle était recouverte d'une peau de bovidé ; il la mit dans le pré où le taureau avait l'habitude de paître, et Pasiphaé y entra. Quand le taureau s'en approcha, il la monta, comme s'il s'agissait d'une vraie vache. Ainsi la jeune femme mit au monde Astérion, dit le Minotaure : il avait la tête d'un taureau et le corps d'un homme. »
C'est à la suite de cet épisode que Minos fait construire le Labyrinthe (par le même Dédale), où il maintient enfermé le Minotaure.

Dédale
Dédale est un personnage de la mythologie grecque. Cet Athénien était un descendant de la famille royale issue d'Érichthonios. Il est principalement connu pour être un inventeur, un sculpteur et un architecte dont le talent était exceptionnel. Il est loué par beaucoup d’auteurs, latin et grecs pour son génie esthétique et ingéniosité technique. Son œuvre la plus célèbre est le labyrinthe qui a abrité le Minotaure et le nom commun « dédale » en est issu par antonomase.
Dédale, était un homme reconnu pour son ingéniosité et son talent artistique qu'il tenait soit de ses divins aïeux soit de sa mère. Il devint le précepteur de son propre neveu, Talos, fils de Perdix. Bientôt l’élève dépassa le maître et inventa la scie et le compas. Dédale, jaloux, le précipita du haut de l’Acropole. Pris en flagrant délit au moment d’enterrer le corps, Dédale fut banni par l’Aréopage et trouva refuge en Crète à la cour du roi Minos.
Minos commanda à Dédale la création d’un labyrinthe pour y enfermer le monstre.
Le labyrinthe était terriblement complexe. La seule solution pour en ressortir vivant était de dérouler un fil de laine et de le suivre jusqu'à la sortie. Dédale donne la solution à Ariane, qui remet la laine à Thésée qui s’en servit pour sortir du labyrinthe après avoir tué le Minotaure.
Quand Thésée retourna à Athènes victorieux, Minos fit enfermer Dédale et son fils, Icare, dans le labyrinthe. Condamné dans sa propre construction, Dédale eut l’idée de créer des ailes faites de plumes et de cire, afin que lui et son fils quittent le labyrinthe par les airs. Avant leur envol, Dédale conseilla à son fils de ne pas voler trop haut dans le ciel, la chaleur du soleil risquant de faire fondre les ailes. Tandis que Dédale respectait ses propres conseils, Icare, au contraire, monta toujours plus haut, jusqu'à être si près du Soleil que celui-ci finit par dissoudre ses ailes. Il tomba dans la mer et depuis, cet espace maritime porte le nom de mer Icarienne. Dédale ensevelit le corps de son fils, reprit son vol, et finit par trouver refuge en Sicile auprès du roi Cocalos. Il consacra ses ailes à Apollon ou à sa mère pour lui pardonner son affront.

Thésée
Égée, roi d'Athènes, n'a pas eu d'enfant avec ses différentes épouses et souhaite avoir un fils. Il consulte l'oracle de Delphes afin de mettre un terme à sa stérilité. La Pythie lui enjoint de ne délier le col de son outre en aucun cas avant d'avoir atteint le plus haut degré d'Athènes. Devant ces paroles énigmatiques, Égée se rend chez la magicienne Médée et contre une protection, elle promet de lui trouver une femme. Sous l'enchantement, Éthra, fille du roi Pitthée de Trézène, s'éprend d'Égée. Après l'étreinte, la jeune femme se réfugie dans l'île de Sphaéra, où elle s'unit au dieu Poséidon. Doublement honorée cette nuit-là, elle met au monde un fils, Thésée.
Égée, qui doit repartir pour Athènes, n'assiste pas à sa naissance, mais recommande à Éthra de l'élever selon les normes de son rang, dépose une épée et des sandales d'or sous un rocher, insignes royaux qui lui dévoileraient le secret de sa naissance le jour où il pourrait soulever la roche. Enfant précoce et vigoureux, Thésée a aussi reçu en partage la séduction, la ruse et le courage. Émerveillée par tant de dons, sa mère le conduit devant le rocher : il le soulève facilement et comprend son identité royale. Il ignore cependant encore sa filiation avec Poséidon. Thésée prend la route vers Athènes ; en chemin, il tue Périphétès, Procuste, Sciron, Cercyon, et Sinis, brigands qui s'en prennent aux voyageurs, puis débarrasse la région de Crommyon d'une laie qui ravage les cultures et tue des hommes.
Lorsque Thésée arrive à Athènes, il ne révèle pas immédiatement sa véritable identité. Égée qui l'accueille éprouve quelques soupçons à l'égard de l'étranger tandis que sa femme Médée essaie de le faire tuer en lui demandant de capturer le taureau de Marathon.
Sur le chemin de Marathon, Thésée s'abrite de l'orage dans la cabane d'une vieille femme, Hécalé. Elle promet de faire un sacrifice à Zeus si Thésée parvient à capturer le taureau. C'est ce qui se produit, mais à son retour, il trouve la vieille femme morte. En son honneur, Thésée donne son nom à l'un des dèmes de l'Attique, faisant d'une certaine manière de ses habitants les enfants adoptifs de la défunte.
De retour de Marathon en vainqueur du taureau à Athènes, Thésée est victime d'une tentative d'empoisonnement par la reine, mais au dernier moment, il est reconnu à ses sandales, son bouclier et son épée par Égée qui écarte le vin empoisonné. Thésée partage dès lors avec lui le gouvernement de la cité.
Athènes vit un drame : depuis la mort de son fils et sa victoire sur les Athéniens, Minos, roi de Crète, exige que la ville lui envoie tous les 9 ans un tribut de sept jeunes hommes et de sept jeunes filles qu'il donne en pâture au Minotaure. Thésée décide de mettre fin à ce carnage et se rend en Crète avec les jeunes victimes afin de tuer le monstre. Égée fait tout pour le convaincre de rester, mais Thésée reste inébranlable.
Minos se moque de ce jeune homme qui prétend entrer dans le labyrinthe de Dédale, exterminer le monstre et en ressortir sain et sauf. C'est ne pas tenir compte de sa propre fille, Ariane qui est tombée amoureuse de Thésée et qui va lui donner une pelote de fil pour lui permettre de retrouver la sortie. Il abat le monstre avec le glaive qu'Ariane a volé à son père - glaive offert par Héphaïstos pour son mariage avec Pasiphaé - ressort du labyrinthe et se sauve en mer avec ses compagnons et Ariane qui a trahi son père à condition qu'il l'épouse. Il abandonne Ariane sur une île déserte après l'avoir endormie sur les conseils du capitaine du bateau. Il sait pourtant qu'Ariane a trahi sa famille pour lui et que si elle revient à Knossos elle se fera exécuter par son père pour trahison. Il rentre donc sans elle à Athènes. Égée attend du haut d'un promontoire le retour du bateau et guette la couleur des voiles : selon un accord passé avec son fils, elles seront blanches en cas de victoire. Mais Thésée oublie de les changer et les voyant noires, Égée se jette dans la mer qui, désormais, porte son nom. Après ce tragique événement, Thésée devient le roi d'Athènes.

Médée
L'histoire de Médée débute avec l'arrivée des Argonautes en Colchide. Ceux-ci recherchent la Toison d'or sous le commandement de Jason (la quête ayant été initiée par son oncle Pélias, roi usurpateur d'Iolcos). La Toison est détenue par le roi de Colchide, Éétès, père de Médée, qui accepte de la céder si les héros accomplissent certaines tâches apparemment impossibles.
Or Médée tombe amoureuse de Jason, charmée par sa détresse. Le héros convoite surtout l'aide providentielle que ses pouvoirs pourraient lui apporter, ainsi cède-t-il à ses charmes. C'est ainsi que les Argonautes peuvent triompher des différentes embûches et conquérir la Toison d'or, avant de fuir vers l'ouest du Pont Euxin.
Furieux, Éétès, qui n'a pas l'intention de laisser échapper la Toison, entreprend de les poursuivre avec sa flotte. Médée favorise alors la fuite des Argonautes en tuant, à Tomis (« découpe » en grec), son propre frère cadet Apsyrtos, coupé en morceaux qu'elle sème derrière elle, retardant ainsi les poursuivants qui s'arrêtent à chaque fois pour les récupérer et offrir à l'héritier du trône une sépulture digne.
De retour à Iolcos, Jason constate que Pélias a profité de son absence pour tuer son père et se débarrasser de sa famille. Il demande donc à Médée de préparer une vengeance. Les filles de Pélias désireuses de faire rajeunir leur père, demandent conseil à Médée. Celle-ci leur fait une démonstration : avec un bélier qu'elle coupe en morceaux et qu'elle fait bouillir dans une marmite en prononçant des incantations, elle fait ressortir de la marmite un agneau. Elle suggère alors aux filles de Pélias d'en faire autant avec leur père. Ces dernières s'exécutent. Cependant, Médée reste muette et ne prononce pas les incantations.
Jason et Médée sont bannis d'Iolcos par Acaste, fils de Pélias ; ils se réfugient alors à Corinthe, où ils sont accueillis par le roi Créon. Mais Jason tombe amoureux de la fille du roi, Créuse, et il se marie avec elle, répudiant Médée. Celle-ci se venge en tuant sa rivale : elle lui offre une robe magique qui la brûle ainsi que son père, puis incendie le palais. Elle tue ensuite de ses mains les enfants qu'elle avait eus avec Jason (Merméros et Phérès).
Médée, menacée par les Corinthiens, s'enfuit et trouve refuge auprès d'Égée, roi d'Athènes : elle lui promet ce qu'il convoite le plus — un fils —, et il accepte de l'épouser. Un enfant, Médos, naîtra effectivement peu après, pour qui Médée nourrira un destin royal ; cependant l'arrivée de Thésée à Athènes bouleverse ses plans et la dresse contre le nouveau-venu. Après plusieurs tentatives infructueuses, Médée réussit à convaincre son époux que Thésée est un imposteur, et qu'il convient de l'empoisonner : le drame est évité de justesse, Égée reconnaissant au dernier moment son fils à son épée et à ses sandales qu'il lui avait léguées. Folle de rage, elle s'empare alors du trésor d'Athènes, plusieurs tonnes de diamants. Dans sa fuite sur son char de feu tiré par des cobras, elle laisse échapper la moitié du trésor royal.
Découverte, Médée doit fuir Athènes avec son fils Médos. Médée rentre alors vers sa Colchide natale. Là, elle trouve sur le trône Persès, son oncle, qui avait détrôné son père après la fuite des Argonautes. Elle le tue et restitue le pouvoir à son père, Éétès.


Le mot de la fin :

Une très bonne découverte qui m'a sorti de ma zone de confort. L'auteur a su mêler de manière remarquable la mythologie et l'actualité, les sujets forts actuels sont poussés jusqu'à l'impossible. Un roman séduisant qui interpelle et qui rappelle ...

***

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