La tresse - Laeticia Colombani
Auteur : Laëtitia Colombani
Éditions : Le livre de poche
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2017
Pages : 240
" C'est le début d'une histoire."
Synopsis :
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Ce que j'en ai pensé :
Dernier livre lu en 2018, j'ai commencé ce livre sans trop savoir dans quelle direction j'allais m'engager. Je l'avais vu passer de nombreuses fois sur les réseaux sociaux sans pour autant m'y arrêter moi-même.
Tout dans ce court roman fait référence à une sorte de trinité, bien au delà de ce que nous apprend le christianisme. Il ne s'agit pas ici de religion, mais pourtant le sens spirituel est conservé : trois personnes, égales, participant d'une même essence et pourtant fondamentalement distinctes. Ces trois femmes, ne vont jamais se rencontrer, ne vont jamais imaginer l'existence de l'une ou de l'autre, mais comme le tissage précis de la tresse, les trois brins parfaitement distincts, vont se lier indépendamment pour créer une chose beaucoup plus forte que pris indépendamment.
Car, oui, ce livre c'est un cri poussé par trois femmes à la culture, aux origines, à la religion, aux espoirs, aux désirs, totalement différents. Et pourtant, ce que chacune d'elle va accomplir les rendra encore plus forte qu'elle ne l'étaient au début de leur aventure et croyez-moi elle n'en manquait déjà pas.
Ce livre va bien au delà de quelques lignes jetées sur une page blanche, l'histoire pourra sans doute attendrir certains, en particulier Smita qui si loin de notre cadre confortable aura eu une existence si dure. Mais, ce n'est pas vraiment mon cas, je ne me suis tout simplement pas attachée à aucun des personnages : oui, j'ai un cœur qui bat, mais je pense avoir volontairement pris une distance avec ces personnages, pour ne pas souffrir plus que je ne souffrais déjà par ma propre expérience. Ce livre est sans conteste plein d'espoir mais aussi très dur, à ne pas mettre dans les mains d'un dépressif chronique, on ne sait pas si le but serait de lui remonter le moral ou de le plonger un peu plus dans les méandres noirs de son cerveau. J'exprime ici plus ce que j'ai ressenti en lisant ce roman, qui pourra sans doute parler à chacun à son petit niveau, nous qui ne voyons souvent que par le petit côté de la lorgnette, égoïste de notre propre histoire. Alors oui, chacune de ces femmes, à sa façon, est sans-doute égoïste, mais qui leur en voudront au final, comment pouvons-nous permettre de les juger ?
Je ne sais pas si Laëtitia Colombani a un lien de parenté avec Jean-Marie, peut-être l'un de vous pourra me renseigner à ce sujet, mais, pour celui qui dirigea le journal du Monde, ici Laëtitia a réussi a nous faire faire un tour du monde avec une ligne non pas éditoriale mais une sorte de ligne du cœur qui une fois la dernière page tournée, laisse un petit pincement au cœur. Juste une petite une ellipse temporelle m'aurait suffi pour savoir quelques mois après, qu'étaient devenus ses femmes et si tout ce qu'elles avaient sacrifié avait servi à quelque chose, mais si la réponse avait été négative, le sentiment ressenti tel qu'il est en fermant le livre aurait sans doute un autre goût, ici on gardera l'espoir du peut être ... ou pour les plus pessimiste du peut-être pas, à vous de savoir si vous préférez voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, mais posez-vous juste une dernière question : elles, comment voyaient-elles ce verre ?
Citations :
" Elle savait qu'il était mieux vu de partir tôt pour prendre un verre que d'évoquer des problèmes de nounou.Il valait mieux mentir, inventer, broder, tout, plutôt qu'avouer qu'on avait des enfants, en d'autres termes : des chaînes, des liens, des contraintes. Ils étaient autant de freins à votre disponibilité, à l'évolution de votre carrière. "
"Elle s'en veut, parfois, de se sentir si vivante au milieu de cette tragédie. Son corps exulte, frissonne, jouit comme jamais il n'a joui, alors que son père se bat pour sa vie. Pourtant elle a besoin de se raccrocher à ça, pour se dire qu'elle va continuer, pour ne pas céder à la peine et à l'accablement. Le peau de Kamal est un baume, un onguent, un remède au chagrin du monde. Elle voudrait n'être que cela, un corps livré au plaisir, car le plaisir la tient debout, la tient en vie. Elle se sent tiraillée entre des sentiments extrêmes, tour à tour abattue et exaltée. Tel un acrobate sur un fil, elle a l'impression d'osciller au grès du vent. C'est ainsi, se dit-elle, la vie rapproche parfois les moments les plus sombres et le plus lumineux. Elle prend et donne en même temps."
"Smita a déjà entendu ce chiffre, qui l'a fait frissonner : deux millions de femmes, assassinées dans le pays, chaque année. Deux millions, victimes de la barbarie des hommes, tuées dans l'indifférence générale. Le monde entier s'en fiche. Le monde les a abandonnées."
Le mot de la fin :
Un roman que l'on peut qualifier de fort, mais sa force sera sans doute différente pour chaque personne qui le liera. Car nous sommes tout simplement tous différents. Ce livre provoque des choses, parfois enfouies très profondément, car on peut se retrouver dans chacune de ces femmes, et c'est ce qui fait que nous sommes tous à notre manière des personnes fortes, ou du moins je ne peux m'empêcher de le croire. Sans doute suis-je trop altruiste.
Éditions : Le livre de poche
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2017
Pages : 240
" C'est le début d'une histoire."
Synopsis :
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Ce que j'en ai pensé :
Dernier livre lu en 2018, j'ai commencé ce livre sans trop savoir dans quelle direction j'allais m'engager. Je l'avais vu passer de nombreuses fois sur les réseaux sociaux sans pour autant m'y arrêter moi-même.
Tout dans ce court roman fait référence à une sorte de trinité, bien au delà de ce que nous apprend le christianisme. Il ne s'agit pas ici de religion, mais pourtant le sens spirituel est conservé : trois personnes, égales, participant d'une même essence et pourtant fondamentalement distinctes. Ces trois femmes, ne vont jamais se rencontrer, ne vont jamais imaginer l'existence de l'une ou de l'autre, mais comme le tissage précis de la tresse, les trois brins parfaitement distincts, vont se lier indépendamment pour créer une chose beaucoup plus forte que pris indépendamment.
Car, oui, ce livre c'est un cri poussé par trois femmes à la culture, aux origines, à la religion, aux espoirs, aux désirs, totalement différents. Et pourtant, ce que chacune d'elle va accomplir les rendra encore plus forte qu'elle ne l'étaient au début de leur aventure et croyez-moi elle n'en manquait déjà pas.
Ce livre va bien au delà de quelques lignes jetées sur une page blanche, l'histoire pourra sans doute attendrir certains, en particulier Smita qui si loin de notre cadre confortable aura eu une existence si dure. Mais, ce n'est pas vraiment mon cas, je ne me suis tout simplement pas attachée à aucun des personnages : oui, j'ai un cœur qui bat, mais je pense avoir volontairement pris une distance avec ces personnages, pour ne pas souffrir plus que je ne souffrais déjà par ma propre expérience. Ce livre est sans conteste plein d'espoir mais aussi très dur, à ne pas mettre dans les mains d'un dépressif chronique, on ne sait pas si le but serait de lui remonter le moral ou de le plonger un peu plus dans les méandres noirs de son cerveau. J'exprime ici plus ce que j'ai ressenti en lisant ce roman, qui pourra sans doute parler à chacun à son petit niveau, nous qui ne voyons souvent que par le petit côté de la lorgnette, égoïste de notre propre histoire. Alors oui, chacune de ces femmes, à sa façon, est sans-doute égoïste, mais qui leur en voudront au final, comment pouvons-nous permettre de les juger ?
Je ne sais pas si Laëtitia Colombani a un lien de parenté avec Jean-Marie, peut-être l'un de vous pourra me renseigner à ce sujet, mais, pour celui qui dirigea le journal du Monde, ici Laëtitia a réussi a nous faire faire un tour du monde avec une ligne non pas éditoriale mais une sorte de ligne du cœur qui une fois la dernière page tournée, laisse un petit pincement au cœur. Juste une petite une ellipse temporelle m'aurait suffi pour savoir quelques mois après, qu'étaient devenus ses femmes et si tout ce qu'elles avaient sacrifié avait servi à quelque chose, mais si la réponse avait été négative, le sentiment ressenti tel qu'il est en fermant le livre aurait sans doute un autre goût, ici on gardera l'espoir du peut être ... ou pour les plus pessimiste du peut-être pas, à vous de savoir si vous préférez voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, mais posez-vous juste une dernière question : elles, comment voyaient-elles ce verre ?
Citations :
" Elle savait qu'il était mieux vu de partir tôt pour prendre un verre que d'évoquer des problèmes de nounou.Il valait mieux mentir, inventer, broder, tout, plutôt qu'avouer qu'on avait des enfants, en d'autres termes : des chaînes, des liens, des contraintes. Ils étaient autant de freins à votre disponibilité, à l'évolution de votre carrière. "
"Elle s'en veut, parfois, de se sentir si vivante au milieu de cette tragédie. Son corps exulte, frissonne, jouit comme jamais il n'a joui, alors que son père se bat pour sa vie. Pourtant elle a besoin de se raccrocher à ça, pour se dire qu'elle va continuer, pour ne pas céder à la peine et à l'accablement. Le peau de Kamal est un baume, un onguent, un remède au chagrin du monde. Elle voudrait n'être que cela, un corps livré au plaisir, car le plaisir la tient debout, la tient en vie. Elle se sent tiraillée entre des sentiments extrêmes, tour à tour abattue et exaltée. Tel un acrobate sur un fil, elle a l'impression d'osciller au grès du vent. C'est ainsi, se dit-elle, la vie rapproche parfois les moments les plus sombres et le plus lumineux. Elle prend et donne en même temps."
"Smita a déjà entendu ce chiffre, qui l'a fait frissonner : deux millions de femmes, assassinées dans le pays, chaque année. Deux millions, victimes de la barbarie des hommes, tuées dans l'indifférence générale. Le monde entier s'en fiche. Le monde les a abandonnées."
Le mot de la fin :
Un roman que l'on peut qualifier de fort, mais sa force sera sans doute différente pour chaque personne qui le liera. Car nous sommes tout simplement tous différents. Ce livre provoque des choses, parfois enfouies très profondément, car on peut se retrouver dans chacune de ces femmes, et c'est ce qui fait que nous sommes tous à notre manière des personnes fortes, ou du moins je ne peux m'empêcher de le croire. Sans doute suis-je trop altruiste.
Ce roman n’est pas sans défaut (on voit la fin venir et le propos est parfois un peu trop appuyé) mais c’est une jolie histoire, un « feel-good book » qui évite l’écueil de la mièvrerie je trouve.
RépondreSupprimerFeel-good, je ne suis pas tout à fait d'accord, on ne peut ressortir de ce roman qu'éprouvé. Mais je suis entièrement d'accord avec l'aspect mièvrerie et larmoyant qui n'est pas présent.
Supprimer« feel-good » n'est peut-être pas le bon terme en effet, mais je trouve que, malgré les thèmes abordés parfois "durs", le ton reste optimiste...
SupprimerOui c'est vrai ;)
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