Anarchie T1 - Megan Devos


Auteur : Megan Devos
Éditions : J.C. Lattès
Genre : Science-fiction
Date de publication originale : 2019
Pages : 476

            " D'un mouvement des épaules, je réajustai l'épaisse bretelle du fusil d'assaut qui taraudait mes muscles à chacun de mes pas."


Synopsis :

  Dans un monde divisé en clans, sans gouvernements ni lois, Hayden, vingt et un ans, est le chef respecté des Blackwing  : fort, loyal, juste, il assure la protection de sa communauté. Quant à Grace, elle est la fille du chef des Greystone, un clan adversaire. Difficile pourtant de ne pas succomber à ses doux yeux verts et son agilité… Lorsque Grace est blessée au cours d’une mission, Hayden choisit de la sauver.
Elle représente l’ennemi, elle est sa prisonnière et en sait bien trop sur Blackwing… Comment lui faire confiance, à elle qui a été entraînée pour le tuer  ?

Ce que j'en ai pensé :

 Lorsque j'ai choisi ce roman, je n'en connaissais pas encore le synopsis. Après quelques recherches rapides, il était classé dans la catégorie des dystopies. Genre littéraire que j'apprécie énormément, j'ai décidé de me laisser tenter sans en savoir plus.

Alors oui, on peut le classer dans cette catégorie, mais je préfère vous prévenir qu'il s'agit bien plus d'une romance sous fond de monde post-apocalyptique. La guerre a fait ravage, les pays se sont détruit sans ménagement croyant ainsi protégés le peu de ressources que possédait la Terre (humm, ça me rappelle quelque chose, mais chut, vous le saurez en temps et en heure… Mince, ça m'énerve, je m'égare…). Bref, l'histoire se situe une quinzaine d'années après le conflit, laissant la Terre et ses occupants démunis, en souffrance, faisant ce qu'ils peuvent pour survivre. Et pour le faire rien de tel que d'appartenir à un clan. Il y en a plusieurs s'attaquant mutuellement pour obtenir ce qu'il leur manque à savoir : kérosène, médicaments, provisions. Et ceux qui n'appartiennent à aucune organisation sont appelés des Brutes. Oui, le monde est devenu dur, aucune pitié, on survit ou on se fait tué.

Reprenons donc depuis le début avec ce titre plutôt clinquant : Anarchie - Désigne l'état d'un milieu social sans gouvernement, la situation d'une société où il n'existe pas de chef, pas d'autorité unique autrement dit où chaque sujet ne peut prétendre à un pouvoir sur l'autre. Cette définition me laisse quelque peu songeuse, puisque dans ce roman, on est bien loin de la Route et heureusement, et qu'il existe tout de même des chefs qui ont autorité dans son propre clan car désigné par les autres.

C'est le cas de Hayden, jeune homme, chef de clan, qui le dirige de main de maître, le défendant, l'organisant, faisant au mieux pour les gens qui y habitent. L'intérêt des autres passent avant tout, et surtout avant lui, quel altruisme, j'en ai presque les larmes aux yeux … Non, c'est un peu fort tout de même, on ne choisit pas son chef d'une manière générale pour qu'il ne s'intéresse pas un temps soit peu de notre bien-être, alors oui, il est beau, il est grand, il est musclé, il est tatoué, il est intelligent, il est parfait, il est l'homme que nous aimerions TOUTES avoir auprès de soi si la fin du monde venait à se déclarer. Et c'est plutôt cool, car c'est la fin du monde …

Hayden, à défaut des autres chefs de clan, part lui-même en mission : les maraudes, parce que s'il venait à se faire tuer, c'est plus amusant pour le reste de son clan, mais au moins on ne lui fera jamais le reproche de ne pas connaitre les champs de bataille, de toute façon compte-tenu de ses aptitudes physiques et cérébrales, aucun risque qu'il ne lui arrive quelque chose.

Et donc, lors d'une maraude, Hayden va rencontrer Grace (mais qu'elle porte bien sont nom, tout de même, c'est le remake de Belle, on dirait un nom inventé pour ELLE …), la fille du chef du clan ennemi, mais chut, ça il ne le sait pas, ou du moins pas encore. Grace va épargner sa vie. Prochaine maraude, Hayden rencontre Grace (mais comme le destin n'est pas bien fait quand même) qui est blessée, mince alors, je ne vais quand même pas la tuer tout de suite, elle est quasiment désarmée, elle pisse le sang, et elle m'a sauvé la vie la veille. Non, non, je la ramène avec moi au chaud, car il n'y a pas de prison dans un clan, non ? Vous ne suivez pas, on survit ou on se fait tuer, je l'ai dit quelques lignes plus haut, Rhhh.  Bon et comme je suis le seul altruiste dans ce clan et que personne ne veut la surveiller, je vais la mettre dans mon lit, oh pardon sur mon canapé, il faut pas exagérer, elle est prisonnière, la galanterie n'existe pas dans un monde post-apocalyptique et un canapé vieux de plusieurs siècles fera très bien l'affaire, je n'ai pas envie de me casser le dos, en lui offrant MON lit.

Vous me trouvez cynique, attendez-vous n'avez encore rien vu, et avant que vous ne vous posiez trop longtemps la question, ce n'est pas parce que je suis cynique que je n'ai pas apprécié ce roman.

Bien, petit interlude fait, Hayden et Grace, se suivent partout, car où il n'ont plus le droit de se quitter, et oui, si jamais elle allait retourner auprès de papounet chéri pour lui dire que Hayden est le meilleur chef de tout les temps et qu'il ne lui arrive pas à la cheville même s'il a vingt ans de plus. Non, non!! Grace, elle est vit à l'instinct, ses sens parlent pour elle, elle se bat aussi bien que les hommes, et elle n'essaie pas de s'enfuir parce que on ne sait jamais peut être que ses ennemies vont la prendre d'affection et la laisser partir comme ça, pouf pouf disparue. Version officielle, mieux que de dire :  je viens de rencontrer un mec aux supers abdos et avant de repartir faire un petit tour du côté de chez moi, si je pouvais tester la marchandise, je me sentirais beaucoup mieux.

Vous l'avez devinez, pour l'un comme pour l'autre, et bien , il n'y a personne dans leur propre clan qui peut faire vibrer leur petit cœur, et quand ils se sont trouvés, ils n'ont pas vibrés, ils se sont enflammés, des étincelles ont jailli de l'intérieur d'eux. Et pour une fois, j'ai apprécié le fait que les personnages, ne se tournent pas autour pendant des heures et des jours, et des mois. Comme dans "on survit ou on meurt", c'est "on se tripote ou on dégage".  Oui, parce que la tension sexuelle est vraiment démesurée dans ce livre, frustrant pas seulement nos jeunes adultes, mais aussi nous lecteur, car à chaque fois que l'attraction fait qu'ils vont passer à l'action, il y a un truc. Megan Devos, vous êtes une petite maline, hein !!!

Le roman se passe donc sous une petite semaine, ils viennent, ils vont à défaut des reins au moins d'un clan à l'autre, dans la ville, dans la forêt, au lac, bref, partout pour aller prendre l'air et décompresser ou alors chercher des denrées essentielles à leur survie. Tout va très vite, comme le rythme de la lecture, car je vous assure, une fois passé au dessus de tout ce côté cynique que j'ai pu raconté ci-dessus, j'ai juste une envie, connaître la suite.

Citation :

"- C'est ce que tu ressens vraiment ? Ce que tu as dit à Dax ? demandai-je en ignorant sa question.
Il ouvrir légèrement la bouche avant de se raviser.
- C'est compliqué, asséna-t-il.
- Non, ce n'est pas compliqué, ripostai-je en reculant.
Il se tenait trop proche de moi, et sa présence embrouillait mon esprit.
- Si c'est compliqué.
J'aurai pu hurler.
- Pourquoi ?
[…]
- C'est compliqué parce que je ne peux pas avoir des sentiments pour toi, Grace, finit-il par admettre. S'attacher aux gens rend vulnérable et je ne peux pas me le permettre. Trop de personne comptent sur moi.
- Tu racontes vraiment des conneries."

Le mot de la fin :

Un très bon moment passé en compagnie de ces deux personnages qui évoluent dans un monde qui n'est plus le notre. Tout doit aller très vite, pour survivre et en amour si c'était la même chose ?

***


Merci à Netgalley pour la découverte de ce roman

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