L'étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde - Robert Louis Stevenson

Auteur : Robert Louis Stevenson
Éditions : Robert Laffont
Genre : Fantastique
Date de publication originale : 1886
Pages : 101


          " M. Utterson le notaire était un homme d'une mine renfrognée, qui ne s'éclairait jamais d'un sourire ; il était d'une conversation froide, chiche et embarrassée ; peu porté au sentiment ; et pourtant cet homme grand, maigre, décrépit et triste, plaisait à sa façon.."


Synopsis :

La ruelle est sombre, la silhouette furtive, l'homme pressé.rnUne fillette, par mégarde, le heurte. Et l'irréparable se produit : l'homme la jette à terre, la piétine et s'éloigne, sans cesser de sourire... Hélas, on ne compte plus à Londres les épouvantables crimes de l'étrange Mr Hyde. Étrange ? Plutôt diabolique, songe le brave notaire Utterson. Et quel sinistre lien unit son ami, le pauvre Dr Jekyll, à cet individu dont la seule vue fait frémir ? Car si jamais visage a porté l'empreinte de Satan, c'est bien celui de Mr Hyde...


Ce que j'en ai pensé :

  "Dr Jekyll et Mr Hyde" grand classique de la littérature anglaise fin XIXème siècle a été adapté de nombreuses fois. Ce n'est pas spoiler en disant que les deux personnes ne font qu'une et si j'ai décidé de m'intéresser à ce livre, c'est dans la continuité du portrait de Dorian Gray sorti peu de temps après. Oui, je suis dans ma période Penny Dreadful , je l'assume pleinement et je vais surement continuer à lire ces histoires qui paraissaient sur plusieurs semaines dans les journaux de l'époque et dont les lecteurs étaient extrêmement friands depuis le cas de Jack l'éventreur. D'ailleurs certaines similitudes ne peuvent pas échapper au lecteur.

L'histoire est raconté par M. Utterson, notaire du célèbre Dr Jekyll qui a désigné comme successeur s'il devait lui arriver quelque chose : Mr Hyde, personne inconnue et lorsqu'elle le devient parait extrêmement antipathique. Le chemin de ces trois personnages vont donc se croiser tout au long de ce court roman, jusqu'à ce que M. Utterson découvre enfin la vérité.

Bon, l'histoire est bien évidemment désuète de charme, mais sa lecture est agréable, appréciant bien plus le style de R.L. Stevenson que celui d'Oscar Wilde. On se laisse progressivement gagné pas la curiosité, jusqu'à la fameuse révélation du deux en un. J'ai beaucoup apprécié les descriptions des nuits, des quartiers que nous fait l'auteur. Elle ne sont pas surchargées, mais il arrive à décrire l'atmosphère du fog londonien  avec extrême précision. J'ai presque ressenti des frissons, lorsque je traversais les rues en compagnie de M. Utterson.

Légèrement déçue par la fin, qui s'étire à travers une lettre, nous ne serons jamais vraiment les derniers instants de ce personnage qui a voulu vivre deux vies en une seule, défiant les lois scientifiques, repoussant les futilités de son existence, préférant une apparence médiocre mais une vie sans limite qu'à sa propre vie animé mais totalement artificielle.  Préférant se cacher du regard des autres, il s'est caché lui-même et son obstination à muter va le conduire à sa propre folie et sa propre perte agissant sur lui comme une drogue pour espérer pendant quelques instants oublier sa vie fade.

Citations :

"Laissez-moi suivre ma voie ténébreuse. J'ai attiré sur moi un châtiment et un danger qu'il m'est interdit de préciser. Si je suis un grand coupable, je souffre aussi en proportion. Je ne croyais pas que cette terre pût renfermer des souffrances et des terreurs à ce point démoralisantes. La seule chose que vous puissiez faire pour alléger son sort, Utterson, c'est de respecter mon silence.

"C'était une vraie nuit de mars, tempétueuse et froide ; un pâle croissant de lune, couché sur le dos comme si le cent l'eût culbuté, luisait sous un tissu diaphane et léger de fuyantes effilochures nuageuses."

"En dépit de l'étreangeté de ma sitaution, les termes de ce dilemme sont aussi vieuxc et aussi banals que l'humanité : ce sont des tentations et des craintes su même genre qui décident du sort de tout pécheur aux prires avec la tentation ; et il advint de moi, comme il advient de la plus grande majorité des mes frères humains, que je choisis le meilleur rôle mais que je manquai finalement d'énergie pour y persévérer."

Petit bonus :

Veuillez trouver ici plusieurs illustrations (source wikipedia) qui met en scène l'atroce Mr. Hyde.



Le mot de la fin :

Un classique dans le genre que j'ai apprécié, même si je n'ai pas été convaincu par la fin, le mystère qui entoure le docteur Jekyll ne serait-il pas à la hauteur de Jack l'éventreur…

***

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