Un an et un jour - Pascal Bruckner
Éditions : Grasset
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2018
Pages : 221
" Votre sécurité est notre priorité."
Synopsis :
Jézabel Thevanaz, jeune enseignante de mathématiques, quitte ses montagnes de Haute-Savoie pour se rendre à Montréal. Son père, ancien pasteur et horloger amateur, lui a fait jurer, sur son lit de mort, d’aller porter à un ami au Québec la montre qu’il a conçue. Une pièce unique dont la particularité n’est pas de donner l’heure, mais... de détruire le temps.
L’avion est pris dans une tempête et contraint de se poser en catastrophe dans un aéroport de fortune au nord des Etats-Unis. Il fait nuit noire tombe drue. La jeune femme trouve refuge au Plazza, vieil hôtel aux proportions démesurées.
L’avion est pris dans une tempête et contraint de se poser en catastrophe dans un aéroport de fortune au nord des Etats-Unis. Il fait nuit noire tombe drue. La jeune femme trouve refuge au Plazza, vieil hôtel aux proportions démesurées.
A son réveil, le cauchemar commence. On lui annonce qu’elle n’a pas séjourné au Plazza pendant un jour mais... un an!
Ainsi débute ce roman cruel où Pascal Bruckner égare son personnage, comme son lecteur dans un univers d'inquiétante étrangeté.
Ce que j'en ai pensé :
Qui n'a jamais pensé lorsque l'on pose un pied dans un avion, qu'on risque de ne pas s'en sortir. Pourquoi ce sentiment communément partagé de peur de cette pièce métallique sujette au grès du vent, parfois portée, parfois soulevée nous déposant d'un point A à un point B. Le non contrôle, la sensation d'abandonner son sort à un inconnu, ce sentiment d'impuissance devant la puissance de la machine qui nous transporte. Pascal Bruckner, tout au long de ce livre, nous propose un lâcher prise, un abandon de tout, même de notre libre arbitre. Oui j'ai vécu la scène depuis les yeux de Jézabel, étant parfaitement dans ses chaussures foulant de ses pas, la moquette usée de cet avion et puis de cet hôtel.
Ainsi débute ce roman cruel où Pascal Bruckner égare son personnage, comme son lecteur dans un univers d'inquiétante étrangeté.
Ce que j'en ai pensé :
Qui n'a jamais pensé lorsque l'on pose un pied dans un avion, qu'on risque de ne pas s'en sortir. Pourquoi ce sentiment communément partagé de peur de cette pièce métallique sujette au grès du vent, parfois portée, parfois soulevée nous déposant d'un point A à un point B. Le non contrôle, la sensation d'abandonner son sort à un inconnu, ce sentiment d'impuissance devant la puissance de la machine qui nous transporte. Pascal Bruckner, tout au long de ce livre, nous propose un lâcher prise, un abandon de tout, même de notre libre arbitre. Oui j'ai vécu la scène depuis les yeux de Jézabel, étant parfaitement dans ses chaussures foulant de ses pas, la moquette usée de cet avion et puis de cet hôtel.
L'auteur nous propose une aventure où l'on ne contrôle plus rien, le bas et le haut n'ont plus de sens, me donnant la sensation d'être dans le corps de Danny (Shining - Stephen King) dans le décors improbable de Big Fish (film de Tim Burton). Oui, c'est totalement étrange, mais si vous n'avez pas lu ce livre, vous ne pouvez pas ressentir l'univers qui transpire de ces pages et qui parfois nous donnent à nous aussi des coups de chaud.
J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans le roman, trouvant tout exagéré, prenant Jazabel pour une détraquée tout autant que la montre qu'elle transporte avec elle, mais dès son réveil dans cet hôtel extraordinaire, épouvantable, je ne sais même plus comment le qualifier aussi surprenant qu'il est, je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages pour découvrir ces personnages dignes d'un cabinet de curiosité des temps modernes.
Pascal Bruckner, nous emmène loin, et il faut accepter ce qui ne peut être accepté. Loin de se lire au premier degré, il vous demandera l'effort de vous laisser glisser dans un univers presque parallèle. Des jours qui se ressemblent, des couloirs aussi longs et complexes que les couloirs des métros parisien, un nombre de chambres dépassant le César Palace de Las Vegas, des numéros qui ne correspondent à rien (un étage où les numéros sont des palindromes : 11, 22, 33, 44 et même 310013,...), des chats qui circulent dans des canalisations qui leur sont réservées, et puis le clou du spectacle, les résidents de ce que l'on pourrait qualifié de la basse fosse. J'ai tellement apprécié cet univers complètement décalé aux personnages à la démesure de ce lieu et en particulier La Malinche et La Nourrice.
Cependant, j'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur, qui déjà dans un univers surchargé a choisi le parti-pris de surcharger également sa plume, rendant parfois certaines scènes lourdes, mais au bout de quelques chapitres, on s'habitue.
Quant à la fin du roman, j'ai pu lire certain chroniquer "tout ça pour ça". Et bien non. J'ai deviné la fin précisément à la page 175, pourquoi, je ne peux pas vous l'expliquer, et malgré cela ça n'a en rien gâché mon plaisir, car la fin de ce roman est autant engagée que l'histoire en elle-même. Vous vous attendiez à quoi en fait ?
Merci Patrice, pour ce livre qui t'a séduit et que tu m'as fait partager, tu as bien fait, j'ai pu pour quelques heures lâcher prise, m'évader et reprendre le cours de ma vie …
Citations :
"Le temps n'est pas un jeu, c'est un verdict auquel nul ne peut se soustraire."
"Il n'est jamais bon de commencer son existence amoureuse par le paroxysme : toute autre joie vous est ensuite insipide."
"A partir d'un certain âge, nos parents sont des cadrans vivants qui nous indiquent l'heure de notre décrépitude."
Le mot de la fin :
Un roman au croisement de Stephen King et Tim Burton, qui oblige le lecteur de perdre le contrôle pour quelques heures et de suivre les élucubrations de Jézabel dans un hôtel tout simplement surréaliste. Je n'ai pas tout apprécié, mais je le recommande tout de même fortement pour sa richesse d'improbables.
***
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