Le Horla - Guy de Maupassant
Auteur : Guy de Maupassant
Edition : -
Genre : Fantastique
Publication originale : 1887
Pages : 96
Edition : -
Genre : Fantastique
Publication originale : 1887
Pages : 96
"8 mai. – Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière."
Synopsis :
Le Horla raconte la lente désagrégation d'un esprit, de la dépression à la folie - des maux que connaissait bien Maupassant. Le héros se sent peu à peu envahi par un autre, qui agit à travers lui : le Horla, puissance invisible, inconsciente, qui le manipule. S'installent alors l'incompréhension, la peur, l'angoisse. Jusqu'à l'irréparable. Prenant la forme du journal intime, la nouvelle illustre ce que Freud nommera l'inquiétante étrangeté, cette intrusion progressive du malaise dans le quotidien.
Modèle de nouvelle fantastique, Le Horla est aussi une description clinique du dédoublement de personnalité qui menace toute conscience.
Modèle de nouvelle fantastique, Le Horla est aussi une description clinique du dédoublement de personnalité qui menace toute conscience.
Ce que j'en ai pensé :
Je me rappelle avoir lu Guy de Maupassant au lycée et j'avais beaucoup apprécié la plume de cet auteur (à travers Bel-ami ou Une vie, ...) Les années ont passé et j'ai découvert d'autres auteurs, beaucoup d'autres auteurs et jamais je n'étais revenu à ses classiques de la littérature française.
Et là, maintenant, j'ai eu envie de relire Le Horla, comme s'il m'appeler, comme s'il avait décidé que je devais m'intéresser à lui, tout de suite. Obsession, envie incontrôlable, chaque détail de mon quotidien me ramenait vers cette nouvelle. Afin de mettre un terme à ma marotte et être enfin exorcisée, j'ai décidé de redécouvrir ce texte que j'avoue avoir totalement oublié en version audio. J'appréhendais ce nouveau mode de lecture, non d'écoute, bref, mais je suis très agréablement surprise.
Au fur et à mesure que j'écoutais le Horla, je ressentais à nouveau ce qui m'avait fasciné à l'époque. Guy de Maupassant décrit les émotions, les ressentis, le fonctionnement physique et psychologique à la perfection ; me faisant ressentir moi-même et je prends quasiment vie dans le corps de son personnage.
Je suis également toujours admirative de cet auteur de part la description qu'il fait des lieux où se situe son personnage. Sans faire des lignes et des lignes comme le faisaient certains auteur de la même période (Hugo, Flaubert, Stendhal ou encore Zola pour ce citer qu'eux), Guy de Maupassant à l'art de choisir les mots précis pour décrire son environnement ne surchargeant pas volontairement le récit.
Mais revenons à cette nouvelle qui aborde des thèmes avant-gardistes comme la démence, l'hypnose, les recherches de la psychologie en y ajoutant quelques phrases bien amenées sur le "moutonnisme" de l'Humain et son absence de libre-arbitre.
Notre personnage va perdre progressivement pied, perdant par là même sa liberté. Acculé par un monstre fantastique qui hante dans un premier temps sa demeure, cet être insondable va le hanter, lui, son propre esprit, son propre corps jusqu'à l'inévitable.
Quel plaisir d'avoir redécouvert ce classique qui m'a, par la même occasion, permise d'arrêter de me focaliser : étais-je en train de moi-même perdre la tête ?
Quand aux autres nouvelles, je mes suis laissée porter au grès de la voix qui me berçait et je vous en parlerai peut-être un jour.
Citations :
C’est lui, lui, le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !
Le peuple est un troupeau imbécile, tantôt stupidement patient et tantôt férocement révolté. On lui dit : "Amuse-toi." Il s'amuse. On lui dit : "Va te battre avec le voisin." Il va se battre. On lui dit : "Vote pour l'Empereur." Il vote pour l'Empereur. Puis on lui dit : "Vote pour la République." Et il vote pour la République.
Après celui qui peut mourir tous les jours, à toutes les heures, à toutes les minutes, par tous les accidents, est venu celui qui ne doit mourir qu'à son jour, à son heure, à sa minute, parce qu'il a touché la limite de son existence!
Le mot de la fin :
Une redécouverte toujours autant électrisante, qui m'a permis de replonger dans l'âme de l'Homme et de toucher le grain de folie de chacun. Intemporel, ce texte délivre son lecteur de toute la charge mentale qu'il peut avoir accumulé.
***
Rebonsoir Exuline, ce n'est pas le livre de Maupassant que je préfère. J'adore ses contes et nouvelles et tous ses romans. Bonne soirée.
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