Le chant du rossignol - Kristin Hannah

France, 1939. Dans le village de Carriveau dans la Loire, Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle ne peut imaginer que les nazis vont envahir le pays. Pourtant, lorsqu'un capitaine allemand réquisitionne sa maison, elle est forcée d'accueillir un officier sous son toit. Et fait le choix de protéger sa fille avant la liberté de son pays... Sa sœur Isabelle, 18 ans, a passé son enfance dans des pensionnats depuis la mort de leur mère, et son père décide de l'envoyer vivre avec Vianne. Mais son tempérament rebelle met en danger leurs vies à toutes. Isabelle décide donc de partir vivre à Paris, le jour de l'entrée des Allemands dans la ville. Impétueuse et pleine d'idéaux, elle s'engage très vite dans la Résistance sous le nom de code " Le Rossignol " et fait régulièrement passer des aviateurs anglais en Espagne. Deux sœurs, deux destins et deux façons de survivre à la guerre et à l'envahisseur. Un grand roman sur l'amour, la liberté, les idéaux et sur le rôle des femmes pendant la guerre.
Après l’excellent Les Vents de Sable, qui fut mon coup de cœur absolu de 2024, j’ai voulu réitérer l’expérience avec Le Chant du Rossignol, un roman dont je n’ai vu passer que des chroniques dithyrambiques. Pourtant, autant le dire tout de suite : ce ne sera pas un coup de cœur pour moi. J’ai apprécié cette lecture, mais sans cette étincelle qui m’avait tant marquée dans mon précédent roman de l’autrice.
Je crois que mon principal problème vient des personnages. Vianne et Isabelle, ces deux sœurs que tout oppose : physiquement, par leur caractère, leurs rêves et leur destinée, ne m’ont pas touchée autant que je l’espérais. Je vais être pointilleuse, mais que voulez-vous, on ne se refait pas. Le choix du prénom Vianne pour une petite Française de la campagne née au début du XXe siècle m’a laissée perplexe. Ce prénom, d’origine anglaise et signifiant "lutte", fonctionne parfaitement dans la langue de l’autrice, mais en français, il sonne étrangement. À la rigueur Viviane, mais Vianne, non, ça ne passe pas. Et pour votre parfaite complétude du sujet, ce prénom n'a été donné en France pour la première fois en 2004 !!! Quant à Isabelle, bien que plus courant, il était encore rare avant 1945, surtout dans les familles populaires. Certes, ce sont des détails, mais ce genre d’incohérences peut me sortir d’un roman.
Dès les premières pages, j’ai eu un mal fou à ne pas penser à La Bicyclette Bleue. Ce roman fait partie de ceux qui m’ont profondément marquée, et impossible de ne pas faire le rapprochement ici. Et puis Isabelle récupère une bicyclette bleue. RHHHHOOO ! Je suis restée bloquée sur ce détail, en colère, incapable de me détacher de cette similitude qui, bien que finalement mineure, a parasité ma lecture. Ajoutez à cela un début que j’ai trouvé long à se mettre en place, mon implication dans le récit a été très moyenne pendant un bon moment.
Là où ce roman m’a enfin happée, c’est dans son dernier quart. C’est ici que j’ai trouvé ce que j’aime tant chez Kristin Hannah : cette capacité à appuyer sur ce point invisible qui fait monter les larmes. C’est ici que mes barrières mentales ont cédé, laissant place à l’émotion et à une profonde compassion pour ces deux sœurs. Isabelle, la rebelle intrépide, doit apprendre à s’assagir. Vianne, plus effacée et réservée, va devoir combattre. Leur évolution est puissante et touchante, et pour la première fois, j’ai eu peur pour elles. Malgré leurs secrets, leur détermination à protéger ceux qu’elles aiment devient une force brute, un moteur qui les pousse à avancer, coûte que coûte. J’ai enfin retrouvé la sensibilité de Kristin Hannah, cette manière si poignante de transmettre des émotions fortes. Et que dire de ces autres personnages qui les entourent, et plus particulièrement ces enfants, non on ne touche pas aux enfants, ça m'a fait monter les larmes aux yeux surtout une certaine retrouvaille à la fin du roman, c'était pourtant évident, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir la larme à l'œil.
En parlant fin du roman, j’ai aussi beaucoup apprécié les deux pans chronologiques de l’histoire. Qui est cette narratrice âgée ? Vianne, Isabelle ou un autre personnage? À plusieurs reprises, mon avis a changé, et j’ai aimé cette incertitude qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout.
Dire que je n’ai pas adhéré à ce roman serait injuste. Il a des qualités indéniables, une plume immersive, et une fin qui m’a bouleversée. Pourtant, il n’a pas su m’embarquer totalement. J’ai trouvé les péripéties parfois trop nombreuses et les personnages trop distants pour que je m’attache pleinement.
C'est vrai que parfois des détails peuvent t'obnubiler au point de te gâcher un peu ton plaisir de lecture. On peut peut-être considérer la bicyclette bleue comme un hommage, peut-être que l'autrice aime beaucoup ce livre. Néanmoins, pour découvrir l'autrice, j'avais déjà noté "Les vents de sabl"e, suite à ton coup de coeur.
RépondreSupprimerOui, je suis d'accord que parfois j'ai tendance à focaliser sur des détails, mais on ne se refait pas.
SupprimerJe n'avais pas pensé à l'hommage, merci, je vais sans doute avoir un autre regard maintenant.
J'espère que tu aimeras autant que moi Les vents de sable quand tu l'auras lu, j'ai une grosse pression maintenant 😉