Concerto pour 4 mains - Paul Colize

Auteur : Paul Colize
Editions : Fleuve (Noir)
Genre : Policier
Sortie : 2015
Pages : 471

Ma note : 15/20

"L'homme avança de quelques pas, s'arrêta au bord du trottoir et jeta un coup d'œil vers le bout de la rue"

Synopsis :
D’un côté, Jean Villemont, avocat pénaliste amoureux des sommets, et sa consoeur Leïla Naciri. De l’autre, Franck Jammet, braqueur virtuose, et son amie Julie Narmon, discrète et efficace. Entre eux, un homme et une affaire. Où se trouvait Franck Jammet la nuit du 18 au 19 février 2013 ? Pourquoi Jean Villemont ne se contente-t-il pas de la version officielle ? Qui a réalisé le casse du siècle ?

Ce que j'en ai pensé :

Je souhaite tout d'abord remercier Babelio et les Editions du Fleuve de m'avoir permis de découvrir ce livre et de m'avoir inviter à rencontrer l'auteur. Ce fut un agréable moment.

Lorsque j'ai reçu ce livre, je m'attendais à une sorte de huis clos entre quatre personnages et ce n'est pas du tout le cas.
Au début du roman, nous suivons Jean Villemont dans son métier d'avocat qui essaye de "s'occuper" de Akim Bachir qui refuse d'être représenté par un avocat. Nous suivons en parallèle un tout petit peu Franck Jammet qui est interpellé pour le casse du siècle : une fortune de diamants dérobés en un rien de temps lors de leur chargement dans un avion de touristes, pas de coups de feu, pas de blesser, pas d'indices sauf la description approximative (taille/poids) par un des membres responsable de l'acheminement de ces colis très spéciaux. Fanck est arrêté sur ce témoignage du fait de son casier judicaire déjà bien rempli. Lien avec Jean Villemont : NEANT. Le début de cette histoire est rondement mené par l'auteur, qui fait que l'on a envie de tourner toujours plus vite les pages.
Mais voilà arrivé vers la 200ième page, le rythme effréné de la première partie s'effondre et l'équilibre du livre s'inverse. L'équilibre du livre me direz vous ? Oui, pour cela revenons à cette histoire.
Au début, Jean Villont raconte son histoire à la première personne et est,sans conteste, un homme de poigne. Un, deux, trois chapitres très courts lui sont consacrés comme une note noire sur une partition. Puis, un chapitre qui nous raconte non pas le quotidien de Franck mais sur une chronologie plus large sa vie de l'enfance à aujourd'hui. Des chapitres un peu plus longs et lents comme cette fois-ci une note blanche sur cette fameuse partition. Aucun des deux ne se connaissent et chacun raconte sa propre histoire à des moments différents. Puis apparait pour chacun une femme, comme un point à côté de la note, Julie pour Franck et Leïla pour Jean. Le nombre de chapitres consacrés à l'un comme à l'autre s'équilibre et après 200 pages s'inverse.
Comme une valse à trois temps qu'aimait nous chanter Brel, Franck tourne, tourne et s'envole de casses en casses alors que Jean reste planté et n'avance plus.
Et j'avoue que j'ai commencé à m'ennuyer, non pas à cause des idées géniales que développent et mettent en exécution le couple Julie / Franck, mais après le coup de l'hélicoptère, on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose. Même le casse d'Anvers est trop succinctement décrit pour ma part. Quant à Jean, comme je l'ai dit un peu plus haut, il fait du sur place dans sa vie privée comme professionnelle.
Paul Colize a peut être voulu de l'équilibre dans son livre : 4 mains, 4 personnages principaux, 2 garçons, 2 filles, mais au final la relation Jean / Leïla n'apporte rien et la faire totalement disparaitre de cette histoire n'aurait sans doute pas déséquilibré le livre et peut-être rendu la seconde partie plus rapide : Bachir cracherait le morceau beaucoup plus tôt : ENFIN !
Quand à la fin, je souhaite vous en laisser la surprise mais je vais un tout petit peu spoiler : pourquoi décider que les "mauvais" s'en sortent et que les "bons" non. J'ai un petit goût amer et fermant le livre de me dire que finalement ce livre n'est pas juste et qu'on oublie par sa lecture qu'être braqueur ce n'est pas bien, où est la relation du bien et du mal dans cette œuvre. L'admiration que l'on a pour les casses et pour les personnes qui les montent en fait oublier la nature même de l'acte qui est répréhensible. En effet, la façon dont s'est écrit fait que l'on s'attache rapidement à Franck, à ses plans orchestrés, mais il reste cependant un criminel ! C'est un voleur ! même s'il n'a jamais blessé quelqu'un, il n'en reste pas moins un voleur.
Pour terminer cette chronique, je souhaite juste faire un petit aparté sur le premier casse du fourgon que je n'ai pas trouvé crédible, lorsque Franck braque une arme sur la nuque du gardien et entre dans la banque. Et le chauffeur que fait-il pendant que son collègue fait son petit tour : il lit son journal ou remplit les cases de son sudoku? Je pensais que le chauffeur scrutait minutieusement l'environnement du fourgon pour anticiper, mais là non, et lorsque Franck prend la place de son collègue, il ne voit pas à travers la vitre le changement de morphologie ou de comportement, n'y a-t-il pas de signes secrets avant de monter dans le fourgon, pour dire que tout est OK? Voilà juste une petite réflexion, sinon j'ai beaucoup aimé les autres idées.

Citations :

"Lors de ma première visite, je pensais qu'il n'y avait qu'à la pousser [la porte]. Le gardien m'avait stoppé d'un geste, comme il venait de surprendre un gamin en train de faire une bêtise.
-Non, Maître, ça ne marche pas comme ça. Ici, vous n'avez jamais qu'une seule porte ouverte à la fois.
La phrase m'était restée en mémoire. La privation de liberté se résume à ces quelques mots. En rentrant chez moi, ce soir là, j'ai calculé le nombre de portes que comptait la maison. Dix-sept. J'étais cerné de portes, mais à quelques exceptions près, elles étaient ouvertes.
En prison, la liberté se mesure à l'intervalle qui sépare deux portes closes."

"Ne t'occupe pas du sommet, il ne s'en ira pas. Concentre-toi sur le prochain pas que tu vas faire."

"Les règles du savoir vivre stipulent qu'il faut éviter de téléphoner après 20 heures, sauf s'il s'agit d'un cas de force majeure. si on connait bien la personne, il est toléré de l'appeler jusqu'à 21 heures. Les mains de 25 ans estiment quant à eux qu'il est correct de téléphoner jusqu'à 22 heures."

"-Il faut avoir connu la prison pour connaître le prix de la liberté.
La phrase me prend au dépourvu - sans doute."

 
Petit Bonus :

Come petit bonus, je souhaitais vous faire découvrir une vidéo sur le jugement bruxellois. Paul Colize écrit dans sn livre : "Je jette un regard à Olga Simon, le juge d'instruction, connue pour son franc parler et son accent bruxellois prononcé."
En lisant ceci, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à la vidéo sur le  jugement de jeunes voleurs que m'a fait découvrir ma cousine Vicky qui est originaire de Belgique. Malgré une situation des plus tristes, l'accent mais surtout la plaidoirie en font quelque chose de comique à vous de juger. N'hésitez pas à découvrir les autres ...





Le mot de la fin :

Des braquages aux dimensions de plus en plus importantes, des idées nouvelles pour réaliser le casse du siècle, une équipe de choc, un avocat fouineur, tout était réuni pour un livre exceptionnel, mais j'ai trouvé la seconde partie du livre un peu trop lente à mon goût et une fin en défaveur avec mes convictions.

***
 

Commentaires

  1. C'est une lecture qui a l'air sympa quand même, mais ce n'est pas le genre de lectures vers lequel je me tourne spontanément.

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    1. Moi non plus je ne ma serais jamais tournée spontanement vers ce genre de livre. Finalement ce fut une bonne decouverte dans sa globalité.

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  2. Je suis bien d'accord avec toi sur la deuxième partie : au début ça m'intéressait beaucoup parce que j'aimais bien la relation bizarre entre Villemont et Bachir, mais après la description de cette succession de casses m'a franchement ennuyée. Je l'ai fini presque en lecture rapide, et je n'ai pas trouvé la résolution du mystère si passionnante. Une déception pour moi, d'autant que ce polar a une super réputation, du coup j'en attendais beaucoup plus !

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    1. Je crois que tu as parfaitement résumé ce que je pense de ce roman. Je sais qu'il a bonne réputation, mais je suis comme toi passée à côté de la seconde moitié du roman.

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