Les déferlantes - Claudie Gallay
Auteur : Claudie Gallay
Edition : J'ai lu
Genre : Contemporain
Publication originale : 2008
Pages : 539
Edition : J'ai lu
Genre : Contemporain
Publication originale : 2008
Pages : 539
"La première fois que j'ai vu Lambert, c'était le jour de la grand tempête. Le ciel était noir, très bas, ça cognait déjà fort au large."
Synopsis :
La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe de Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier dpuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
Ce que j'en ai pensé :
Ce roman est comme un embrun qui viendrait se coller contre notre visage ; on entend le bruit des vagues, on regarde l'horizon, on a du mal à détacher son regard, on observe, on scrute, on prend une grande respiration, on tente de faire demi-tour mais c'est plus fort, on est attiré encore et toujours par le ressac.
Ce roman est comme un embrun qui viendrait se coller contre notre visage ; on entend le bruit des vagues, on regarde l'horizon, on a du mal à détacher son regard, on observe, on scrute, on prend une grande respiration, on tente de faire demi-tour mais c'est plus fort, on est attiré encore et toujours par le ressac.
Ce roman est lent, apaisant mais aussi fort et tempétueux. Claudie Gallay a su de part son écriture très particulière écrire son roman comme les aller-venus de la mer. Tantôt calme, tantôt déchainé, le rythme de lecture s'enchaine pour découvrir quels sont les secrets enfouis d'une poignée d'hommes et de femmes dans un tout petit village à côté de La Hague.
Ce roman est dense, il prend son temps, parfois ennuyeux, parfois captivant, mais toujours à la recherche de ce que fait que l'homme est homme et le femme est femme. Claudie Gallay creuse profondément, presque au bistouri ses personnages, même si, jamais, elle ne donnera le nom de sa narratrice. Les sentiments, les espoirs, les hontes, les blessures sont disséqués et les interactions entre les personnages se lient et se délient tels les bouts sur un navire.
Notre cœur monte et descend presque à en avoir la nausée comme un mal de mer qui arriverait par surprise et enfin on retrouve la terre ferme.
Mais une chose est sûre, ce roman n'est pas si facile à lire de part son écriture particulière et d'autre part, comme je viens de le dire, l'analyse des personnages poussée à l'extrême, ne donne pas envie de s'attacher à l'un plus qu'à l'autre. Le lecteur reste sur le quai, observe, n'interagit jamais et ça manque énormément pour être embarqué dans cette histoire.
Pause de quelques heures dans notre quotidien, on revient finalement très vite dans notre vie et c'est pas plus mal, car cette lecture n'a au final rien apporté de plus.
On a respiré l'air pur, on a profité de la danse des oiseaux migrateurs, on a admiré la vue, mais c'est largement suffisant et on est bien content de rentrer pour se réchauffer, ici non pas les pieds et les mains, mais surtout le cœur et l'esprit.
Citations :
"A la Hague, les vieux et les arbres se ressemblent, pareillement torturés et silencieux. Façonnés par les vents. Parfois, une silhouette au loin, et il est impossible de savoir s'il s'agit d'un homme ou autre chose."
"-Les gens qui se désirent sont toujours plus beaux. ça donnerait envie de désirer rien que pour être beaux comme eux."
Le mot de la fin :
Un roman qui prend son temps, trop de temps, des personnages exploités dans ce qu'ils peuvent être de plus profond qui fait que l'on n'y accorde finalement que peu d'importance, un roman qui laisse couler le temps entre ses doigts comme le sable sur la plage mais qui n'apporte au final pas grand chose.
***
Comme tu me donnes envie de le lire ! j'aime les écritures particulières, quant à l'océan… c'est mon essentiel. J'ai dans ma PàL : “Une part du ciel” d'elle, que je lirai à Noël.
RépondreSupprimerEn tous cas, une jolie chronique que tu as écrit.
Merci pour ce compliment qui me va droit au cœur, j'espère que tu appréciera plus ta lecture que moi qui reste au final très indécise.
SupprimerJe l'ai lu il y a très longtemps et n'en garde que peu de souvenirs. Je sais que je ne l'avais pas beaucoup apprécié à cause de la lenteur que tu décris peut-être.
RépondreSupprimerOui, ce roman n'est pas une lecture fluide et attractive, loin du turn over, il reste quand même par sa lenteur une lecture intéressante.
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