Tu comprendras quand tu seras plus grande - Virginie Grimaldi

 

Tu comprendras quand tu seras plus grande - Virginie Grimaldi

À 32 ans, Julia, psychologue ne croit plus au bonheur. Après avoir perdu surccessivement son père, son fiancé et sa grand-mère, elle se laisse aller sans réagir. Jusqu'au jour où elle répond, sur un coup de tête, à une offre d'emploi de thérapeute en maison de retraite à Biarritz.

Deuxième tentative pour moi pour l'autrice maintenant extrêmement connue qu'est Virginie Grimaldi, et je ne sais pas, il y a quelque chose qui coince. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel, de me dire elle ne va pas le dire mais en fait si, de grincer quelques fois des dents pour dire que c'est trop, etc, etc, etc ...  Je ne peux pas dire que ces livres soient mauvais au contraire, je vais y revenir plus loin, et je comprends pourquoi tant de lecteurs et lectrices aiment sa littérature,  mais je n'arrive pas à accrocher, je ne suis pas sensible ni à sa plume ni à son humour. Je reste tout simplement insensible à ses messages qui devraient, au contraire, m'emporter.

Nous suivons dans "Tu comprendras quand tu seras plus grande", Julia qui, suite à de nombreux événements tristes qui jalonnent sa vie actuelle décide de tout quitter. Une fuite en avant vers un retour au source caché pour une découverte particulière : le milieu des maisons de retraites. Julia va pleurer, rire, rencontrer des personnes sincères, justes, originales ou acerbes. Ce nouveau milieu va lui permettre petit à petit de se reconstruire et de choisir quel sera son avenir. Il y a aussi les rapports avec sa mère, sa sœur, beaucoup de secrets et surtout de non dits dans cette famille qui fut heureuse.

On ressent le désarroi de Julia, de ce gouffre qui grandit dans sa poitrine et le besoin d'y faire face sans savoir quoi réellement faire pour ne pas complétement sombrer. Juliette s'empêche de vivre et survit un jour après l'autre, un pas après l'autre et veut comprendre des événements qui ne s'explique pas, car la vie c'est comme ça et parfois il y a tout simplement pas d'explications. Vers le chemin de la reconstruction, Julia va beaucoup écouter et progressivement s'ouvrir auprès d'inconnus qui vont lui devenir de plus en plus chers.

Je m'attache un peu à ces petits vieux, dans une maison idéale, loin de toutes les informations négatives que nous diffusent les différents réseaux. Tout est peut être trop beau, trop mignon, trop gentil, dégoulinant de gentillesse sans les affres de la vieillesse et des difficultés des personnes qui y travaillent.

J'ai été aussi déçu par la fin de ce roman, ce twist qui n'apporte au final pas grand chose, un coup d'épée dans l'eau qui ne fera que de toutes petites vaguelettes et non le tsunami que j'aurai dû ressentir.

Ce roman évoque  donc la vieillesse (mais seulement son bon côté), le rapport intergénérationnel, le retour sur la vie passée, les perspectives d'avenir, la solitude, la perte d'un proche et l'amour d'une façon général. Des valeurs, il y en a beaucoup, des envies de partage, il y en a aussi, mais de la sensibilité, trop peu pour moi. J'ai lu ce livre avec de gros sabots et non en ballerine. Je trouve qu'il manque cruellement d'émotions.

Je retrouve donc, ici les mêmes points négatifs que j'avais pu évoquer lors de ma lecture de "Il est grand temps de rallumer les étoiles". Je rapproche à Virginie Grimaldi de camoufler délibérément des très belles idées de ce que peut être le bonheur sous des couches d'humour pas drôle ou presque (j'ai quand même souri plusieurs fois) rendant le texte lourd et dégoulinant.

Je n'arrive pas à passer au delà... Un texte qui épuré, serait une petite merveille de feel-good. Autant me faire une raison, cette autrice n'est tout simplement ce que j'aime en littérature, tout simplement.