La Prophétie du diamant – Alexandre Murat

La Prophétie du diamant - Alexandre Murat

Séville, 1492. Aftalion Benveniste, un diamantaire juif réputé, sent l'étau de l'Inquisition espagnole se refermer sur lui. La mystérieuse commande de trois chevaliers pour un diamant très spécial va précipiter sa fuite vers Anvers...
Boston, 2022. Alex, professeur d'histoire des Civilisations à Harvard, reçoit un étonnant colis sans adresse d'expéditeur. Le pli contient un carnet vieux de plus de cinq siècles : le journal d'un certain Aftalion Benveniste. Ce récit en apparence anodin les entraînera, sa compagne Mary et lui, dans une course contre la montre à travers le monde pour retrouver un parchemin qui pourrait bouleverser les fondations de l'Église catholique. Face à eux, deux adversaires de taille : une secte de fanatiques religieux prête à tout pour mener à bien sa mission apocalyptique, et le Vatican, déterminé à mettre la main en premier sur ce texte ancestral.

Voilà très longtemps que je n’avais pas terminé un roman sur une base de thriller ésotérique. Ces dernières années, j’en ai abandonné plusieurs, non convaincue par les sujets abordés, les personnages proposés ou les contextes évoqués.

Alors que le dernier Dan Brown, Le secret des secrets, fait beaucoup parler de lui chez les amateurs des aventures de Robert Langdon, les éditions Fleuve ont choisi de publier ce roman — troisième d’une série, mais qui peut très bien se lire indépendamment. Plus court et différent dans sa structure, Alexandre Murat nous emmène à un train d’enfer : des États-Unis à la Belgique, en passant par l’Espagne, l’Italie et d’autres surprises encore. Pas le temps de se reposer ni de souffler : les chapitres, extrêmement courts, donnent un rythme fou à cette course-poursuite.

J’ai beaucoup apprécié que l’auteur ne propose pas qu’une seule énigme à résoudre, mais presque trois histoires parallèles qui s’emboîtent : un diamant disparu, la clé pour découvrir un livre qui pourrait faire exploser le Vatican, une secte sanguinaire qui se base sur les principes de l’Apocalypse et veut renverser le monde… Beaucoup d’entrées pour un roman si court, et c’est très efficace.

Et en effet, ce livre reste relativement court avec ses moins de 400 pages. Il est parfait si l’on est en manque de lecture du genre. Mais — car il y a plusieurs « mais » — je ne reste pas totalement convaincue en l’ayant refermé. Le personnage principal, Alex, avec son don, m’a particulièrement agacée : ses transes qui résolvent tout paraissent trop faciles. De nombreuses incohérences parsèment le récit et rendent la traque moins crédible.

Même l’ajout du couple Alex/Mary est assez fade et manque cruellement d’émotion. Lui représente la force intellectuelle, elle la force physique — j’exagère un peu, mais pas tant que ça. Même si le fond est malin, il est vite balayé par l’absence d’interactions entre eux : pas de regards tendres, pas de caresses discrètes, pas d’amour sincère. Ils pourraient être frère et sœur ou meilleurs amis d’enfance, cela ne changerait rien.

Et puis, ça va tellement vite qu’on ne prend pas vraiment le temps de planter le décor. J’aurais aimé mieux visualiser les lieux, qui ont pourtant leur importance. Et malgré cela, certaines scènes — notamment les attaques — sont extrêmement visuelles et dynamiques, et permettent une immersion totale.

En conclusion, La Prophétie du diamant est un roman court, qui satisfera les amateurs du genre grâce à son rythme haletant et à quelques trouvailles intéressantes, mais qui reste un peu gâché par certaines incohérences, la rapidité de l’action et un duo principal qui manque de relief.