La vie qui m'attendait - Julien Sandrel

Auteur : Julien Sandrel
Éditions : Calmann Lévy
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2019
Pages : 313


          " Est-il possible que toute mon existence se résume à cette seule journée ?"


Synopsis :

Romane, 39 ans, regarde avec incrédulité la vieille dame qui vient de lui parler. Jamais Romane n’a mis les pieds à Marseille. Mais un élément l’intrigue, car il résonne étrangement avec un détail connu de Romane seule : sa véritable couleur de cheveux est un roux flamboyant, qu’elle déteste et masque depuis l’adolescence sous un classique châtain. Qui était à Marseille ? Troublée par l’impression que ce mystère répond au vide qu’elle ressent depuis toujours, Romane décide de partir à la recherche de cette autre elle-même. En cheminant vers la vérité, elle se lance à corps perdu dans un étonnant voyage entre rires et douleurs.


Ce que j'en ai pensé :

 Je vais peut-être faire court, très court, mais que voulez-vous quand un roman est tout simplement parfait, est-il nécessaire d'écrire beaucoup de lignes qui ne s'aligneront jamais à tous ces sentiments que je peux ressentir en refermant cet ouvrage.

Julien Sandrel a écrit "La chambre de merveille" que j'ai lu le mois dernier, un roman que j'ai adoré, ici avec "La vie qui m'attendait", l'auteur a réussi le pari de monter d'un cran dans les émotions.

Si je dois aller sur une île déserte, avec seulement quelques livres dans ma petite valise, je l'emmènerais avec moi, car il a tout ce que je recherche dans la lecture. J'ai ri, mais vraiment ri (excuse moi, toi qui était à mes côtés pendant ma lecture de te faire relever la tête très souvent car tu étais surpris de me voir rire autant). La scène du cache-cache dans l'Ikea, j'ai trouvé cette idée tellement drôle, touchante, décalée et tout simplement pleine d'amour. Et puis, il y a la fin de cette histoire, comment ne pas retenir mes larmes (toi qui était à mes côtés, je te remercie de n'avoir rien dit parce que mes larmes inondaient mon visage), ma vue se brouille, il ne me reste plus que 13 pages et je sais, à cet instant, que mon cœur est renversé, qu'il existe sur cette Terre des personnes qui sont prêtes à se sacrifier pour les autres, est-ce que j'aurai leur courage si cela devait m'arriver, je ne peux le dire.

Ce roman, c'est l'histoire de Romane, hypocondriaque, médecin à Paris, qui du jour au lendemain va découvrir qu'elle n'est pas fille unique, mais qu'elle a une moitié à l'autre bout de la France : Juliette. Julien Sandrel nous ballade de Paris à Marseille avec quelques arrêts à Avignon, c'est l'été, c'est le mois de juillet, c'est le festival d'Avignon. Ayant vécue dans cette ville, je ne pouvais que m'imaginer aux côtés de Romane et de Juliette, la chaleur qui difracte des murs, l'enrobé des chaussées fondu, cette effervescence joviale qui fait bouillonner les rues. 

Pour une fois, je ne vous en dirai pas plus, à part cette atmosphère que je viens de vous décrire, mais sachez qu'un aucun cas je n'aurais voulu que l'auteur ne change un point, une virgule, une phrase ou un chapitre.

L'émotion, la tension monte au fur et à mesure comme un effeuillage des couches de protection que l'individu est capable de porter pour se protéger. Puis le point de rupture arrive, le ventre se serre, l'esprit fait abstraction de son environnement, nous avons entièrement pénétré dans la vie de Romane.

"Merci, Julien Sandrel. Merci de nous proposer vos histoires, merci d'écrire aussi bien en étant dans la tête d'une femme, vous êtes surprenant, et je mets au défi quiconque qui lierait vos livres sans connaitre votre nom de savoir que vous êtes un homme."

Ce second roman est, et je le redis également à la fin de cette chronique, parfait. Mais, parce qu'il ne faut pas exagérer, je me permets juste un tout petit détail, surprenez moi lors de votre futur ouvrage pour lequel je ne manquerai pas le rendez-vous, je suis sincère, ne jouez pas encore une fois les deux voix, j'ai trouvé la forme du roman trop proche du premier …

Citations :

"J'ai forcément des cousins éloignés, je ne suis pas née par l'opération du Saint-Esprit, malgré le prénom de mes parents. Marie et Joseph. Je me suis toujours dit que si j'avais été un garçon, ils m'auraient peut-être appelée Jésus.. et que je l'avais échappé belle."

"Je n'ai jamais trouvé la bonne personne, et j'ai toujours refusé de ma servir d'un homme de passage comme d'un simple donneur de gamète. Peut-être me suis-je trompée. Je considère que toute personne a le droit de donner de l'amour à un enfant, que toute personne est apte à cela. Quels que soient son milieu, sa communauté, sa sexualité, sa religion, ses appartenances. Et peu importe que l'enfant soit naturel ou adopté. Il y a tellement d'adultes et d'enfants qui souffrent. La rencontre de deux souffrances peut donner lieu à des bouleversantes histoires d'amour filial. ça peut paraitre cliché dit comme ça, je me rends compte que j'ai l'air d'une aspirante Miss France en pleine interview un soir d'élection… mais c'est ce que je pense, intimement."

"On a toujours besoin d'aimer quelqu'un, sinon comment tenir ?"

"Si l'on ne sait pas que l'on aime, on est protégé de la souffrance. Ignorer pour ne pas sombrer."

Le mot de la fin :

Un roman, une histoire, un coup de cœur. Un livre dont l'intensité des émotions rend l'histoire et ses personnages attachants et dont on est triste de se séparer. On se sent encore plus vivant, la dernière page tournée. A découvrir sans hésiter.

***

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