Les rois maudits, Tome 1 : Le roi de fer - Maurice Druon

Auteur : Maurice Druon

Edition : Plon

Genre : Historique

Publication originale : 1955

Pages : 316

"Au début du quatorzième siècle, Philippe IV, roi d'une beauté légendaire, régnait sur la France en maître absolu."

Synopsis :

Tous maudits, jusqu'à la treizième génération !" : telle est la funeste malédiction que le chef des templiers, depuis les flammes du bûcher, lance au visage de Philippe le Bel, roi de France. Nous sommes en 1314 et la prophétie va se réaliser : pendant plus d'un demi-siècle, les rois se succèdent sur le trône de France, mais n'y restent jamais bien longtemps. D'intrigues de palais en morts subites, de révolutions dynastiques en guerres meurtrières, c'est la valse des rois maudits... L'avenir de la France se joue pendant ces quelques années noires, période trouble de l'Histoire. Une époque extraordinaire, jamais ennuyeuse, comme romanesque... L'auteur l'a bien compris, lui qui conte les histoires secrètes du royaume et des hommes, de leurs passions comme de leurs faiblesses qui bien souvent bouleversèrent le sort de la France.

Ce que j'en ai pensé :

"Que vous soyez maudits que 13 générations", cette phrase résonne tout au long de ce premier tome consacré à Philippe IV dit le Bel ou encore le roi de fer. Dynastie des capétiens, comme le montreront les tomes suivants, les successions au trône seront nombreuses, les morts plus ou moins mystérieuses mais pléthores, bref un carnage historique raconté de façon romancée par Maurice Druon.

Tout commence ici par la fin, ou devrais-je dire par l'extermination après de nombreux supplices orchestrés par l'Inquisition, des derniers Templiers. Les caisses du royaume de France sont vides, les juifs ont déjà été dépouillés de leurs biens à de nombreuses reprises sans compter de leur vie, il est nécessaire de trouver l'argent là où il en reste encore : il s'agit du Trésor des Templiers devenus bien plus riches que le roi lui-même. Cela est donc intolérable, simulacre de procès pour détournement de fonds avéré, c'est la fin d'un ordre religieux qui fut fondé en 1118. Nous sommes en 1314.

Jacques de Molay, grand maitre des Templiers, est brulé vif sur l'île de la Cité et d'une grande dignité attaché en haut de son bûcher hurle sa malédiction.

Ce ne sont que des faits réels racontés avec tant de passion que le lecteur ne peut qu'être plongé dans un tourbillon historique plein de rebondissements : trahison, adultère, mensonge, vengeance, etc., etc., etc.

Oui, il ne serait pas de bon ton de vous raconter la suite, mais une chose est certaine, la malédiction est en marche et n'épargnera personne. 

Bon, j'avoue avoir fait quelques recherches en tant que néophyte du règne des Capétiens et heureusement que j'ai pu suivre les ascendants et descendants de Philippe le Bel sur un arbre généalogique dit "simplifié" pour m'y retrouver. Je vous le propose à vous aussi ci-après (extrait de Les rois Maudits-Wikipedia)

Grâce à lui, fini de savoir qui est qui, la lecture du roman devient plus limpide, je vous le conseille fortement.

Quant à la plume de Maurice Druon, je suis étonné de son efficacité. Publié en 1955, ce roman n'a pas pris une ride. Des scènes dignes des meilleurs thrillers bien sanglants, sont décrites avec beaucoup de détails. Les caractères des personnages définis et maîtrisés. 

Seul petit point sensible, c'est la chronologie des événements qui sur l'échelle du temps a été très nettement raccourcie par rapport à la réalité. Mais peut importe, cela donne un concentré d'Histoire dynamique et je 'n'avais qu'une hâte  : découvrir le plus rapidement la suite.

Pour conclure, comme cous pouvez vous en apercevoir sur la couverture de l'édition que j'ai lue, je ne pouvais pas consacrer un paragraphe sur "la série qui a inspiré Game Of Thrones". Je n'irai pas à dire que c'est vrai ou faux, peu m'importe, mais en tout cas Oui, j'ai été capable de faire quelques liens avec les Lanister et les Stark. Sauf que et c'est la réflexion que je me suis faite durant ma lecture, que dans le trône de fer c'est de l'imaginaire alors que dans le roi de fer c'est la réalité. Cette violence orchestrée par la seule volonté de l'Homme montre une fois de plus que "Tout ce qui est violent n'est pas désirable" (Anonyme).

Citations :

"La reine est la plus misérable des sujettes du royaume, si son mari ne l'aime point, ajouta-t-elle. Il suffit qu'elle ait assuré la descendance ; sa vie ensuite ne compte plus. Quelle femme de baron, quelle femme de bourgeois ou de vilain supporterait ce que je dois tolérer... parce que je suis reine ! La dernière lavandière du royaume a plus de droits que moi : elle peut venir me demander appui."

"Le seul nom de Templier évoquait alors l'Orient et l'épopée, les navires aux voiles gonflées cinglant sur des mers toujours bleues, les charges au galop dans des pays de sable, les trésors d'Arabie, les captifs rançonnés, les villes enlevées et pillées, les châteaux forts gigantesques."

"Les destins se forment lentement et nul ne sait parmi tous nos actes semés au hasard, lesquels germeront pour s'épanouir, comme des arbres."

Le mot de la fin :

Un premier tome riche tant d'un point de vue historique qu'en personnages et en particulier Philippe le Bel, une très agréable découverte qui permet de découvrir d'une façon romancée le règne des rois Capétiens qui ont gouvernés le royaume de France tout au long du XIVème siècle. Hâte de découvrir la suite avec Louis le Hutin.

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