Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Harper Lee

A
uteur : Harper Lee
Edition : Grasset
Genre : Contemporain
Publication originale : 1960
Pages : 472


"..."



Synopsis :
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

Ce que j'en ai pensé :

Classique de la littérature américaine (saviez-vous qu'il est au programme scolaire aux Etats-Unis ?), détenteur du Prix Pulitzer 1961, encensé par la critique de la presse en général, ce roman est devenu un incontournable.

Relégué au fond de ma bibliothèque depuis 2015, je sors enfin ce roman dit "le plus aimé des lecteurs du monde entier". Rien que ça, et encore une fois, ça n'a pas été mon cas.

Je m'attendais à un roman puissant, poignant, émouvant, sans doute exceptionnel surtout après avoir lu le synopsis.

Histoire se déroulant après le krach de 1929, j'attendais de ce livre une vision de l'ensemble de la communauté face à la crise financière : la pauvreté, les expulsions, les sans-abris marchants le long des routes à la recherche d'un avenir meilleur, la terre sèche et la poussière volante, des terres agricoles abandonnées, des ouvriers en quêtes d'emploi à la journée pour nourrir leur famille brisée, ... Quelle est ma déception !!!

C'est l'histoire de deux enfants pourris gâtés par leur père qui compense la mort de sa femme qui les a quitté trop tôt. Malgré des valeurs d'égalité, de droit de l'Homme, de courage et de dépassement des préjugés, cet homme va être dépassé par les événements dans une petite ville du Sud des Etats-Unis. c'est le personnage que j'ai sous doute le plus apprécié dans ce roman.

Ce n'est pas du tout le cas de ses enfants : Atticus l'ainé et Scout (surnom de Jean-Louise) la cadette sont particulièrement affreux. 

Atticus fait sa crise d'adolescence qui, je m'en suis rendue compte, n'est pas très différente de notre époque, et pire Scout qui à l'âge de 9 ans, se permet tant de chose.

Ce livre est assez déroutant dans la façon dont il est écrit. L'histoire est exclusivement racontée par la jeune Scout mais comme si c'était elle des années plus tard qui faisait un retour en arrière avec des réflexions d'adulte empreintes d'une grande maturité et surtout un véritable recul sur les événements qui se sont produits, alors qu'il n'en est rien, et l'autrice nous fait croire que c'est ce qui se passe au temps réel, ce que j'ai trouvé très désagréable.

Nous allons donc suivre cette famille sui se veut "modèle" de part leur statut, le père étant avocat, dans le style les quatre filles du Dc March, mais sans humilité, comme si tout était acquis et sans remise en question.

Une enfance qui a perdu son âme, dans un état d'esprit polémique et belliqueux ou chaque remontrance du père conduit tout simplement à rien.

Scout est le Tom Sawyer féminisé qui n'aime pas l'école mais sans symbole de la liberté et sans audace. Sans doute trop anticonformiste pour moi, elle aurait pu se rattraper par son courage qui n'était pas à la hauteur de mes attentes. 

Finalement, ce qui fait l'intérêt du roman est le fait que le père soit commis d'office pour défendre un homme noir accusé de viol sur une jeune fille blanche. Malheureusement, ceci n'est qu'un trop court passage dans l'ensemble du roman. Balayé comme étant "presque" une affaire comme une autre, puisque l'affaire n'est vu qu'à travers les yeux de cette enfant. Ses réflexions ne sont ici (à l'inverse de ce que j'ai dit précédemment) pas assez abouties et il m'a manqué l'approche vue par les autres personnages. Comme si cela aurait été trop difficile à l'auteure de s'engager dans cette voie préférant une certaine facilité. Il m'a manqué un liant et je n'ai pas été prise par l'histoire.

Citations :

Je voudrais que tu comprennes ce qu'est le vrai courage. C'est savoir que tu pars battu d'avance, et malgré cela, agir quand même et tenir jusqu'au bout.

Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu’est le vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme avec un fusil à la main. Le courage, c’est de savoir que tu pars battu, mais d’agir quand même sans s’arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver

Le mot de la fin :

Une énorme déception pour ce roman dont j'attendais beaucoup. Une vision étriquée d'une petite fille devant un événement qui la dépasse. Une enfance gâtée pour comblée le manque d'une mère, mais qui conduit à une enfant capricieuse et fort désagréable. 

***

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