L'or - Blaise Cendrars

Auteur : Blaise Cendrars
Éditions : le livre de Poche
Genre : Classique
Date de publication originale : 1925
Pages : 179

         " La journée venait de finir. Les bonnes gens rentraient des champs, qui une bine sur l'épaule ou un panier au bras."

Synopsis :

  Les discours se succèdent.
Le général Suter est absent, perdu dans sa rêverie.
Des tonnerres d'applaudissements ébranlent les voûtes de l'immense salle de spectacle. 10 000 voix clament son nom.
Suter n'entend pas.
Il joue nerveusement avec l'anneau qu'il porte au doigt, le tourne, le change de doigt et se répète à mi-voix l'inscription qu'il y a fait graver :
LE PREMIER OR — DÉCOUVERT EN JANVIER 1848

Ce que j'en ai pensé :

 L'or est un de ces livres qui laisse un profond sentiment de solitude une fois la dernière page tournée. On revoit ces contrées lointaines du fin du XIXème siècle, ces étendues sauvages à conquérir, ces montagnes à gravir, ces fleuves à dompter, cet océan dangereux.

Blaise Cendrars nous fait découvrir le nouveau continent à travers les yeux de Johann August Suter, simple aventurier qui va quitter femme, enfants et terres suisses pour partir à l'aventure à l'autre bout du monde et devenir quelqu'un. Quel parcours extraordinaire, quelle détermination, quel panache ! De nombreuses fois, J.A. Suter aurait pu renoncer, mais quand l'appel brille dans les yeux de l'Homme, personne ne peut l'en dissuader.

J.A. Suter ne part pas en Californie chercher de l'or comme je le pensais au début de ma lecture, il part conquérir une terre inconnue du nouveau peuple car habitée depuis des millénaires par les indiens, pour y construire une communauté. Il va développer le commerce, des villes, accumulé une fortune considérable. Et l'or est très loin de ses préoccupations. Car ce ne sera pas l'or qui le rendra célèbre et riche, non, l'or sera au contraire sa perte. Ce qu'il aura construit sera détruit par les chercheurs d'or devenus fous, analogie à la soif, qui rend l'homme dément.

Blaise cendras nous raconte donc l'histoire vraie de cet homme qui fut l'homme le plus riche du monde, qui est devenu Général, de son apogée à sa ruine, lui qui a toujours tenu son monde d'une main de fer sera amputer de sa détermination, le monde l'aura rattrapé au delà des montagnes et des mers, abandonné sans reconnaissance pour ce qu'il avait construit.

Un livre qui peut paraitre un peu vieillot maintenant mais qui n'enlève en rien de la véracité des faits, Blaise Cendrars nous emporte à travers une histoire qui pourrait être vieille comme le monde …

Citations :

 "Si j’avais pu suivre mes plans jusqu’au bout, j’aurais été en très peu de temps l’homme le plus riche du monde : la découverte de l’or m’a ruiné. "

"Il y a des récits d'Indiens qui parlent d'un pays enchanté, de villes d'or, de femmes qui n'ont qu'un sein. Même les trappeurs qui descendent du Nord avec leur chargement de fourrures ont entendu parler sous leur haute latitude, de ces pays merveilleux de l'ouest, où, disent-ils, les fruits sont d'or et d'argent. "

"Tout ce qu'il a de plus cher, tout ce qui représente la vie et l'orgueil d'un homme s'est envolé, cendres et fumée. "

Petit bonus :

Comme je vous le disait le Général Suter a réellement existé. (source wikipedia) Et vous l'aurez peut remarqué, dans le livre de Blaise Cendras notre héro a perdu un t.


John Augustus Sutter, communément nommé John Sutter, né le à Kandern (Margraviat de Bade, Saint-Empire romain germanique) sous le nom de Johann August Suter et mort le à Washington (États-Unis), est un commerçant et négociant américain d'origine suisse. Il fut successivement suisse (1803), américain (ca 1834), mexicain (1840) puis de nouveau américain (1846).
Il fonda en 1839 la colonie agricole et commerçante de la Nouvelle-Helvétie (en espagnol Nueva Helvetia, en anglais New Helvetia ou New Switzerland, en allemand Neu-Helvetien), connue à partir de 1841 sous la dénomination de Fort Sutter, célèbre pour son association avec l'expédition Donner, la ruée vers l'or en Californie et la formation de la ville de Sacramento.
Il est considéré aujourd'hui comme une figure de l'esprit pionnier du mythe de la Frontière.



Le mot de la fin :

Livre qui est devenu un classique du genre : la conquête de l'ouest mais où l'or n'est pas le saint Graal mais bien celui qui conduit à la perte des autres et de soi-même. Une aventure livresque qui restera dans mes pensées.

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