Et ils vécurent heureux malgré tous leurs enfants - Raphaëlle Giordano

 

Et ils vécurent heureux malgré tous leurs enfants - Raphaëlle Giordano

Les contes ne racontent pas la suite. Et pour cause. Être parent n'est pas un chemin bordé de roses ! Qui n'a jamais eu " mal à ses enfants " ? D'où les petites crises de daronnalgie, ces douleurs spécifiques à la parentalité : air pompé, sang d'encre et cheveux blancs, porte-monnaie troué, oubli de soi chronique...

C'est ce qui arrive à Andrea, en difficulté avec sa fille de seize ans, Suzanne. Cette mère, qui a tant donné à sa famille depuis toutes ces années, est très mal récompensée. Ingratitude, tensions, incompréhension... Si bien qu'au milieu des siens, Andrea a fini par se sentir seule.

Un jour, une opportunité inattendue se présente à elle, un casting national pour une nouvelle émission de téléréalité : La Darons Academy. Parenthèse enchantée pour les parents ou occasion de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas sur le dur métier de darons ? Quel est le but secret de cette téléréalité qui offre le spectacle d'un monde à l'envers ?

Dans cette aventure, Andrea va faire des rencontres déterminantes qui vont bousculer le cours de son existence, et lui rappeler que derrière tout parent, il y a un être de rêves et de désirs qui sommeille...

Après ma lecture du roman :Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une, j'ai eu envie de revenir vers cette autrice avec sa nouvelle œuvre qui me permet de mélanger fiction et développement personnel sur le thème de la parentalité qui me tient à cœur depuis quelques mois. Malheureusement, je n'ai pas été convaincue ni par son intrigue ni par ses réflexions.

J'ai eu la désagréable impression que le roman présentait une galerie de personnages ratés qui pourtant devaient représenter la parentalité et la vie de couple. Ces personnages manquent cruellement de profondeur et de nuance. Qu’ils soient des parents débordés ou des conjoints en crise ou célibataire avec ou sans morpion, je me suis retrouvée prisonnière de clichés qui les rendent artificiels et peu attachants, m'empêchant tout effort d’identification ou d’empathie. Au lieu d’éclairer sur les relations humaines possibles, le roman se contente de faire une succession de stéréotypes, ce qui a n'a pas aidé ma lecture audio. Pourtant c'est avec passion que Léovanie Raud lit ce livre à ces auditeurs. J'ai ressenti son envie de donner envie et c'est pour ça que j'ai continuer mon écoute, mais ce fut parfois très long.

Raphaëlle Giordano est connue pour sa capacité à donner des conseils pertinents et à offrir de vraies clés de développement personnel. Ici, cette dimension est pratiquement absente. Si le roman aborde des questions importantes tel que l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, les tensions au sein du couple, la pression sociétale liée à la parentalité, la fameuse charge mentale, elle reste à la surface des problématiques. Les solutions proposées sont banales, voire inexistantes. J'attendais des réflexions enrichissantes ou des pistes d’actions concrètes comme j'ai pu en profiter avec son autre ouvrage mais ici je n'ai trouvé qu’une succession d’anecdotes qui peinent à m'inspirer.

Et c'est sans compter avec le ton du roman ! L'autrice tente désespérément d'alléger la situation difficile vécue par Andréa par l’humour mais la sauce ne prend pas. Les dialogues manquent de finesse et paraissent forcés, tandis que les situations comiques sont parfois grotesques et pourtant... pourtant je trouvais l'idée de La Darons Academy plutôt sympa, mais pas comme ça. C'est tout simplement lourd sans avoir le sentiment d'un partage.

Le roman souffre également du fait que l’autrice semble centrée sur une démonstration de ses propres expériences et préoccupations. Ce décalage a contribué à donner une impression d’égocentrisme comme peut l'être un journal intime. En fait j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de partage.

C'est sans aucun doute une déception.

J'espérais des clés pour naviguer dans les rapports parents/enfants, je tourne la dernière page aussi démunie qu'à la première.