1984 - Georges Orwell

 

1984 - Georges Orwell

1984, le livre légendaire écrit par George Orwell, enfin disponible dans une nouvelle traduction française. Un regard terrifiant sur l'avenir et une menace très claire sur ce que pourrait être notre futur, avec un État omniprésent et ultra-répressif. 1984 est le livre incontournable de l'anticipation dystopique. L'histoire : Dans le futur, le monde a été divisé en trois empires qui se combattent en permanence : L'Océanie, l'Asie de l'Est et l'Eurasie. 1984 se passe à Londres, dans l'Océanie, une dictature. Winston Smith est le personnage principal du roman, un agent du Parti qui travaille au ministère de la Vérité. Son travail consiste à réécrire les articles de presse et modifier les données de l'État afin que tout correspondent à la vision du Parti unique. Big Brother est le chef invisible du Parti, mais ses portraits sont partout. Chacun est constamment surveillé, d'où le slogan " Big Brother vous regarde ". Trois slogans sont omniprésents : " La guerre c'est la paix ", " La liberté c'est l'esclavage ", " L'ignorance c'est la force " ; quatre ministères l'organisent – Vérité, Paix, Amour, Abondance -, et la population est répartie en trois classes – le Parti intérieur (les dirigeants), le Parti extérieur (ceux qui servent le pouvoir), et les prolétaires. " Dans cette contre-utopie cinglante, Orwell propose une réflexion sur la ruine de l'homme par la confiscation de la pensée et la prolifération de la technocratie ". Cette vision du futur est elle improbable ? A vous d'en juger...-

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Lorsque l'on attaque la critique d'un tel monument littéraire, ce n'est pas toujours facile de trouver les mots justes et d'en faire une chronique constructive. Vous qui me connaissez, vous aurez sans doute déjà compris étant donné mon introduction que je n'ai pas été séduite par ce roman et j'irai même plus loin en disant que si cette lecture n'avait pas été en audio, j'aurai sans doute abandonné cette œuvre.

1984 - J'ai deux ans. Je suis une enfant calme et heureuse, un brin solitaire et j'aime usurper les escarpins de ma mère pour paraitre plus grande. Mais cette année ne tourne pas autour de moi, heureusement.

1984 - c'est aussi le sommet du G7 à Londres qui encourage les parties à rechercher un règlement pacifique et honorable dans le conflit Iran-Irak. Ces mots résonnent en moi suite à la lecture de ce roman : Conflit, Pacifique et Honorable. Trois petits mots, dont les deux derniers sont à l'extrême opposé de la vision de Georges Orwell dans son roman devenu un classique de la littérature de science fiction publié en 1949.

Et si le monde que nous connaissons ou que nous avons connu n'était pas celui-ci. Quels sont les déclencheurs qui nous ont fait basculer dans le spatiotemporel. Georges Orwell ne répondra pas franchement à cette question, mais nous voilà plongés dans un univers parallèle ultra totalitaire.

Dès les premiers mots, les premiers paragraphes, les premières pages, l'auteur nous plonge dans l'apologie de la violence, de la haine. La brutalité des mots m'a directement sauté à la gorge telle une main sortie des pages pour m'empêcher de respirer.

Nous allons suivre l'évolution de Winston, qui vit une petite vie misérable au sein du parti extérieur, c'est à dire la classe moyenne. Il mange, il dort, il travaille, il participe aux soirées organisées par la parti, fait des exercices de sport, le tout devant des écrans qui le scrute attentivement. Winston a été marié, sa femme s'est barrée, il est donc seul et les jours défilent au même rythme toutes les heures, tous les jours , tous les mois, toutes les années. Mais en cette année 1984, Winston s'interroge sur sa vie, une étincelle de rébellion va germer dans son cerveau formaté et cette étincelle va devenir flamme avant de devenir feu et va le consumer jusqu'à oublier la prudence et vouloir devenir un indocile et séditieux.

Je ne vous cache pas que malgré cette violence dans le quotidien de Winston comme par exemple l'appel  aux deux minutes de la haine chaque matin, j'ai trouvé au début, ma lecture addictive malgré le côté glaçant des mots. Ce côté horrible était une sorte de régal pervers qui me fascinait et en particulier la description faite sur l'éducation des enfants dont le summum du plaisir était d'assister à la pendaison des ennemis du Parti.

Mais voilà, je me suis rapidement lassée de cette énumération continue de bourrage de crâne, de la direction que prend Winston qui prend trop de temps et sa pseudo histoire d'amour sexuelle avec Julia qui s'éternise. Je me suis alors mise en retrait des personnages et survolée l'histoire juste pour connaitre la fin, juste pour savoir que va faire Winston, et surtout pour répondre à ma question : qui est Goldstein ?

Et puis, je ne sais pas pourquoi au fur et à mesure de ma lecture, je me suis rappelée de ma récente lecture des Fragmentés de Neal Shusterman,  rien à voir me direz-vous, et bien j'ai repensé à la structure du parti des claqueurs, et je me suis dit tout simplement que dans ce texte c'était la même chose. Et j'ai vu juste. Alors je rebondis ici pour reconnaitre que 1984 est à la SF un monument et les auteurs plus récents et écrivant dans le genre "dystopie" piochent allégrement dans les idées de Georges Orwell mais au final en nous en offrant plus.

Je ne regrette pas  non plus ma lecture, juste que ce n'est tout simplement ce que je préfère, critique du passé, on sent très bien que nous sommes après la seconde guerre mondiale, le nazisme à laisser sa marque, le communisme terrifie et la peur du futur et de la reconstruction est bien présente. L'espoir d'un avenir meilleur a-t-il disparu chez Georges Orwell ? Est-ce que ses propres engagements politiques l'ont laissé déçu et amer ? Son âme révolutionnaire est-elle bafouée ? Ce n'est que quelques mois plus tard que Georges Orwell mourra et déjà j'ai ressenti toute cette désillusion et cette déception communicative qui m'a rendu moins sensible à ce roman.


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